Huit émissions de TV aux Pays Bas contre Israël !

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Par Manfred Gerstenfeld

La Société Néerlandaise de Télévision publique, la NTR, a récemment diffusé huit émissions hebdomadaires sur le thème d’Israël. Elles ont été réalisées par deux journalistes qui sont plutôt ignorants en ce qui concerne Israël. Ils ont aussi un intérêt particulier à noircir le tableau. Raoul Heertje, un humoriste juif, parle hébreu. Il a étudié, il y a quelques années à Jérusalem, et il est retourné aux Pays-Bas, après y avoir passé trois ans, sans achever son premier cycle. Heertje prétend avoir quitté Israël parce qu’ils s’opposait à l’attitude israélienne envers les Palestiniens.

Frans Bromet, qui manie principalement la caméra dans le documentaire, est le fils d’un père juif. Ia déclaré en 2007 : “Je suis en colère à cause de la guerre en Israël et en colère contre le mur en Israël. Cela m’émeut. Je trouve que c’est presque un scandale d’oser encore se sentir Juif (après cela)[1]“. Bromet a aussi mentionné son aversion envers la politique israélienne[2]. Il intervient régulièrement dans le documentaire. Une société de télévision décente ne l’aurait pas employé dans celui-ci.

Heertje dit qu’il a été un ardent sioniste en tant que membre du Mouvement de Jeunesse Juive Habonim, aux Pays-Bas. Le principal prétexte à cette série télévisuelle consiste à tenter de justifier pourquoi il aurait eu raison de quitter Israël (NDLR : excepté pour masquer son échec universitaire).

Dans cette série, l’accent est mis sur la souffrance des Palestiniens provoquée par les Israéliens. L’énorme et incessante propagande de haine antisémite que diffusent les Palestiniens n’apparaît à aucun moment du documentaire. Aucune mention n’est faite, non plus, du fait que lors des seules élections démocratiques, celles de 2006, les Palestiniens ont offert une majorité au mouvement Hamas, qui fait la promotion du génocide des Juifs. Le seul autre parti palestinien significatif est le Fatah, qui contrôle l’Autorité Palestinienne (AP). Cet organisme mène une politique “de versement d’argent pour meurtre” qui rémunère les terroristes -ou, s’ils sont morts, leurs familles. L’AP reçoit une aide financière substantielle de la part du gouvernement néerlandais, alors que même les terroristes qui ont assassiné des Israéliens originaires des Pays-Bas peuvent toucher de l’argent.

Dans aucune de ces huit émission, il n’est question des appels à la violence d’avant 1948, lancés par le Mufti de Jérusalem, le principal dirigeant des Arabes Palestiniens d’avant-guerre. C’était un criminel de guerre qui a aidé les Nazis à établir des unités S.S. Musulmanes en Bosnie et au Kosovo. Cette série ne mentionne pas que les trois-quarts du territoire du mandat britannique sur la Palestine, l’Etat Palestinien de Jordanie existe. Pas plus qu’elle ne rappelle que le refus Arabe de l’établissement d’un second Etat palestinien en 1948. Elle ne mentionne pas que les Etats arabes – en partie aidés par certains Palestiniens – ont déclenché une guerre visant à exterminer les Juifs locaux en 1948. Il n’est fait aucune mention des refus successifs de l’AP face aux propositions généreuses de paix faites par les premiers ministres Ehud Barak et Ehud Olmert.

Les journalistes hollandais ne corrigent pas les fausses remarques les plus flagrantes faites par les interviewés. Les intervieweurs peuvent faire du parti-pris, mais c’est assez secondaire à cause de leur ignorance affichée qui est tellement accablante. Un blogueur néerlandais, Martien Pennings, a analysé chacun des huit programmes à travers leurs plus menus détails[3]. Plusieurs dizaines de leurs principales remarques sont valides. Toute investigation concernant le gaspillage d’argent dans ce documentaire très en-deçà des critères standard devrait aussi intégrer le rôle de ses chercheurs. Peut-être qu’un parlementaire hollandais diligent demandera pourquoi une grosse somme de l’argent des contribuables a été dépensée dans ce projet essentiellement exécuté de manière incompétente sur la base de frustrations individuelles. NTR a beaucoup de choses à expliquer.

Cette série TV est l’expression d’un problème bien plus profond, au sujet des Pays-Bas. Ce pays bénéficie sur le plan international d’une image bien trop positive car usurpée. Peu de personne connaissent sa langue. En tant que pays de taille moyenne, qui n’est pas confronté à d’énormes problèmes, il y a peu d’attention mondiale qui se fixe sur lui.

Cela signifie que les attitudes hypocrites de vastes parties de ses élites ne sont pas rendues publiques sur le plan international. Ceci en dépit du fait que ces gens, jusqu’à un certain point, couvrent les erreurs et crimes du passé commis par ce pays. Ce pays s’est forgé une attitude totalement malhonnête de supériorité morale. Ses crimes coloniaux dans ce qui est devenu, aujourd’hui l’Indonésie, n’étaient guère différents de ceux d’autres puissances coloniales[4]. Pourtant, on a probablement moins enquêté sur eux.

Le rôle des Hollandais à Srebrenica, durant la guerre de Yougoslavie, est caractéristique. Ses soldats de l’ONU sont impliqués dans ce qu’on a déclaré être le seul génocide de cette guerre. Les soldats hollandais ont aidé les milices serbes bosniaques à séparer les les garçons et les hommes musulmans des femmes et des enfants. On estime à 8.000 le nombre de ceux qui ont été assassinés. Avant que cela n’arrive, ils sont partis pour la capitale croate, Zagreb. Une fête avait été organisée pour eux, en présence du Premier Ministre et de celui des Affaires étrangères hollandais, ainsi que de l’actuel roi de Hollande, qui n’était encore que le prince héritier, le Sociologue Henry Beunders a écrit à ce sujet : “Alors que les Musulmans étaient agenouillés dans leur sang, les Néerlandais barbotaient dans la bière jusqu’aux chevilles”[5].

Plutôt que de produire un documentaire exceptionnel d’incompétence sur Israël, NTR aurait mieux fait de réaliser un documentaire en vingt ou trente parties sur les crimes hollandais en Indonésie. En outre, la société de production pourrait imaginer d’autres séries, comme comment la culture néerlandaise a conduit à occulter des crimes et fautes passées. Durant leur tournage, il y aurait place pour une émission sur la façon dont le gouvernement néerlandais en exil à Londres pendant la Shoah, se désintéressait complètement de la discrimination et du meurtre des Juifs hollandais dans les Pays-Bas occupés. Une autre émission pourrait détailler comment le gouvernement néerlandais a échoué dans l’aide aux Juifs survivants de retour chez eux. Une troisième émission  expliquerait comment les Pays-Bas ont pu être le tout dernier pays d’Europe occidentale à avouer les échecs du gouvernement à Londres envers les Juifs durant la période de la guerre et de quelle manière les premiers ministres successifs ont évité d’apporter des réponses honnêtes sur ces questions.

L’arrogance néerlandaise se manifeste aussi, de temps à autre, envers Israël. En 2019, le gouvernement hollandais a donné de l’argent aux gauchistes israéliens du mouvement B’Tselem pour qu’ils rédigent un rapport critique sur la Cour Suprême d’Israël. Le gouvernement hollandais leur a même spécifié les objectifs de ce rapport[6].

Aucun Israélien sain d’esprit n’utiliserait l’argent public pour un documentaire sur les multiples manquements des Pays-Bas. Pourtant, pour quelqu’un ayant plus de connaissances que Heertje et Bromet, réaliser de telles émissions qui révèlent l’entière vérité sur les échecs du pays ne serait pas difficile. Cela pourrait commencer par la Hollande en tant qu’empoisonneuse de l’Europe à coups de drogues, alors qu’il y a tellement de drogue qui est acheminée clandestinement via le port de Rotterdam et distribuée à travers tout le continent[7]. Une comparaison des volumes de drogues découverts dans le système d’égout des plus grandes villes d’Europe démontre que la plus grosse concentration de drogues se trouve à Amsterdam[8].

De telles émissions pourraient aussi montrer l’échec de l’Etat de droit hollandais, dans lequel la police n’a pas osé traiter 27500 dossiers en 2018, même si elle disposait d’indications sur leurs auteurs [9]. Une autre émission pourrait débattre de l’intimidation éprouvée par plus de la moitié des femmes dans les rues d’Amsterdam. Dans la catégorie d’âges entre 15 et 34 ans, la gêne occasionnée s’élève à 81%. Presque chaque femme à Amsterdam est harcelée dans la rue, les transports publics ou dès qu’elle sort [10]. Un autre programme devrait traiter de l’échec des politiques d’intégration qui se manifeste par le fait que beaucoup de citoyens turcs des Pays-Bas démocratiques votent pour la réduction de la démocratie en Turquie et en soutien d’Erdogan [11].

Un film du même genre pourrait démontrer que 54% des jeunes et des hommes nés d’au moins un parent marocain aux Pays-Bas, a commis au moins un crime avant l’âge de 22 ans. Cela par opposition avec les 14% de la population générale [12]. Il pourrait aussi enregistrer les cris de “Hamas, Hamas, Juifs aux chambres à Gaz”, dans les stades de football néerlandais, quand l’équipe de foot de l’Ajax Amsterdam y joue  [13]. Il pourrait, de plus, montrer les photos des adeptes de Daesh défilant dans La Haye et criant : “Mort aux Juifs”[14].

Dans les jours proches de la dernière programmation de NTR au sujet d’Israël, on a appris que le nombre d’incidents antisémites aux Pays-Bas, en 2019, était plus élevé que jamais, au cours des trente dernières années [15]. On a aussi appris grâce à une étude de 2011 réalisée par l’Université de Bielefeld, que 38% de la population adulte hollandaise, soit 5 millions de personnes se disait d’accord avec l’expression extrêmement mensongère selon laquelle Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens [16]. C’est le résultat de l’incitation propagée contre Israël aux Pays-Bas.

Il est dommage que les séries TV de Heertje et Bromet ne soient qu’en version néerlandaise. Si elles se présentaient en anglais, elles pourraient être utilisées mondialement pour enseigner aux étudiants à quel point les journalistes incompétents et politiquement orientés diffament Israël en effaçant des informations à caractère essentiel.

Par Manfred Gerstenfeld

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