Les plaignants – survivants, proches de victimes et simples utilisateurs – accusent le géant technologique d’avoir facilité la propagation en direct de scènes de terreur, diffusées par les assaillants eux-mêmes via ses plateformes. Cette affaire, la première du genre en Israël, fait écho à un débat mondial sur la responsabilité des réseaux sociaux dans la modération du contenu extrême en temps réel.
Parmi les témoignages les plus marquants figure celui de Gali Idan, dont la fille Maayan a été tuée et le mari, Tsa’hi, exécuté après des heures de captivité. Leur maison, prise d’assaut par les terroristes, a été transformée en centre de commandement temporaire, d’où des scènes d’une violence inouïe ont été diffusées en direct sur Facebook.
Malgré des paramètres de confidentialité activés, les assaillants ont accédé à son compte et ont rendu publiques les vidéos de leur détention, des appels à l’aide, du désespoir de la famille, jusqu’au meurtre de Maayan. La diffusion a été visionnée en temps réel par leurs proches, à leur insu, déclenchant un traumatisme psychologique d’une intensité exceptionnelle.
Le recours collectif souligne que ces diffusions n’ont pas été bloquées par Meta, et que certaines sont encore accessibles. Pour les plaignants, cela constitue une atteinte grave à la dignité humaine, à la vie privée et au bien-être mental de millions d’utilisateurs, y compris des mineurs.
Une accusation de collaboration indirecte
Les avocats des familles vont plus loin : selon eux, Meta a servi de relais aux objectifs stratégiques du ‘Hamas. En permettant la circulation de ces images, la plateforme aurait participé – même sans intention – à la diffusion d’une propagande terroriste visant à semer la peur et l’humiliation.
« Facebook et Instagram ont été utilisés comme instruments de guerre psychologique », résume la plainte. L’argument est juridiquement audacieux : il ne s’agit pas seulement d’un manquement à la modération, mais d’une collaboration structurelle avec un groupe terroriste, dans le sens où l’infrastructure numérique aurait permis à ce dernier d’amplifier son action.
L’exposition involontaire du public
Outre les victimes directes, des millions d’utilisateurs de Meta – dont de nombreux jeunes – ont été exposés à ces contenus, parfois sans le vouloir. Certains se sont connectés par inadvertance le matin du 7 octobre, et se sont retrouvés face à des scènes de violence brute, sans filtre, sans avertissement.
Le recours précise que cette exposition non sollicitée à la cruauté extrême a provoqué des chocs psychologiques, en particulier chez les adolescents. « Chaque jour où ces vidéos restent accessibles, le traumatisme se répète », affirment les plaignants.
Une plainte sans précédent en Israël
C’est la première fois qu’une entreprise privée est poursuivie en Israël pour avoir, selon les plaignants, facilité les actions d’un groupe terroriste étranger. L’issue du procès pourrait ouvrir une brèche juridique, tant sur le territoire israélien qu’à l’international.
Les avocats Galit Karner et Asaf Shovinsky, qui mènent l’action, insistent sur le devoir de responsabilité des plateformes mondiales face à la nature et à la diffusion des contenus qu’elles hébergent. Si les faits sont avérés, Meta pourrait être reconnu non seulement coupable de négligence, mais également complice indirect par inaction.
La ligne de défense de Meta en question
À ce jour, Meta n’a pas officiellement répondu au recours déposé. Toutefois, l’entreprise a toujours affirmé sa volonté de supprimer les contenus incitant à la haine ou à la violence, tout en reconnaissant la difficulté de modérer des flux en direct à très grande échelle.
Un combat judiciaire aux implications mondiales
Cette affaire ne concerne pas uniquement les frontières d’Israël. Elle soulève des questions fondamentales sur le rôle des réseaux sociaux dans la gestion de contenus extrêmes, la frontière entre liberté d’expression et sécurité publique, et les limites de la technologie face à la barbarie.
Pour les familles des victimes, il ne s’agit pas simplement de justice, mais aussi de restaurer leur humanité bafouée, dans un monde numérique devenu, le 7 octobre, le théâtre impuissant d’une horreur retransmise sans filtre.
Jforum.fr
J’espère que facebook va perdre et va payer un milliard ou même plus de dollars. Facebook a transgresser tout ce qui était possible humainement dans ce bas monde et il est inconcevable que toutes ces transactions ne soient pas punies la meilleure des punitions pour Facebook et son porte-monnaie. L’immunité digitale doit être puni comme tout autre acte physique..