Le chancelier allemand a annoncé que son pays ne transférera pas à Israël des armes susceptibles d’être utilisées dans la guerre dans la bande de Gaza. Cette décision survient une semaine après que le ministre allemand des Affaires étrangères a déclaré que son pays était engagé en faveur de la solution à deux États, précisant : « La reconnaissance d’un État palestinien est la fin du processus, mais il faut commencer maintenant ».
Emess – Avi Yaako
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a annoncé aujourd’hui (vendredi) que l’Allemagne ne livrera pas à Israël d’armes pouvant être utilisées dans la guerre à Gaza, ce qui constitue de fait un embargo partiel sur les armes à destination d’Israël. Cette déclaration intervient une semaine après que le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Vadpol, a affirmé que son pays était attaché à la solution à deux États et a ajouté : « La reconnaissance d’un État palestinien est la fin du processus, mais cela doit commencer maintenant ».
Cette prise de position avait suscité de vives réactions en Israël : le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait dénoncé : « 80 ans après la Shoah, l’Allemagne recommence à soutenir le nazisme ».
L’annonce de Merz intervient sur fond de pressions internationales croissantes contre Israël, alimentées par la campagne de propagande du Hamas concernant la situation humanitaire à Gaza. Un rapport de l’organisation Human Rights Watch — hostile à Israël et proche de la gauche mondiale — accuse Israël de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à Gaza, appelant l’Allemagne et les États-Unis à imposer un embargo sur les armes. Toutefois, le porte-parole du ministère allemand de l’Économie ainsi que celui de l’ancien chancelier Olaf Scholz avaient déjà nié par le passé toute idée « d’embargo silencieux » et souligné que l’Allemagne continuait de soutenir Israël dans les instances internationales.
Plus tôt dans la journée, des militants pro-palestiniens ont bloqué l’entrée d’un site de production de la société Elbit Systems dans la ville d’Ulm, dans le sud de l’Allemagne, exigeant l’arrêt du soutien occidental à ce qu’ils appellent « la guerre raciste d’Israël à Gaza ». Environ douze manifestants ont mené un sit-in, brandissant des pancartes dénonçant « l’extermination massive à Gaza » et appelant à la fermeture de tous les sites d’Elbit en Allemagne, y compris ceux de Coblence et Berlin.
L’un des manifestants a déclaré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux : « Nous exigeons l’arrêt immédiat des livraisons d’armes de l’Allemagne vers Israël et la levée du blocus de Gaza ».
Elbit Systems, premier fabricant d’armes en Israël, possède plusieurs installations en Allemagne spécialisées dans les systèmes de communication, les technologies d’observation et les véhicules sans pilote, et entretient des liens étroits avec l’industrie allemande de l’armement. Cette manifestation illustre une tendance plus large de pression publique en Europe : des pays comme le Royaume-Uni, la France, l’Italie, l’Espagne, le Canada et les Pays-Bas ont déjà imposé des restrictions à l’exportation d’armes vers Israël depuis le début de l’opération Épées de fer en octobre 2023.