Malgré l’opposition du Premier ministre, la Knesset approuve en première lecture la loi sur l’application de la souveraineté israélienne en Judée-Samarie

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Malgré la vive opposition du Premier ministre et les tentatives du gouvernement pour empêcher le vote, la Knesset a approuvé à une voix de majorité la proposition de loi visant à appliquer la souveraineté israélienne sur les zones d’implantation en Judée-Samarie.
Le texte, présenté par le député Avi Maoz, a été adopté par 25 voix contre 24 et sera désormais transmis à la commission des affaires étrangères et de la défense pour examen approfondi.

JDN

Un vote contre la volonté de Netanyahou

Le Premier ministre Benjamín Netanyahou avait œuvré en coulisses pour empêcher la mise au vote de cette loi.
Mais Avi Maoz, du parti Noam, a maintenu sa décision : « Par respect pour le Premier ministre, j’ai refusé de reporter la discussion sur ma proposition. Israël est un État souverain — il est temps d’appliquer cette souveraineté ! »

La proposition stipule que « le droit, la juridiction, l’administration et la souveraineté de l’État d’Israël s’appliqueront à toutes les zones d’implantation en Judée et Samarie ».
Cette mesure, hautement symbolique, risque d’avoir de fortes répercussions diplomatiques, notamment vis-à-vis des États-Unis et de la communauté internationale.
Le vote intervient alors même que le vice-président américain se trouve en visite en Israël.

Avi Maoz : « Nous corrigeons enfin une injustice historique »

Le député Maoz a déclaré : « Le Saint béni soit-Il a donné la Terre d’Israël au peuple d’Israël.
L’implantation juive sur notre terre ancestrale est la renaissance nationale d’Israël après deux mille ans d’exil.
En appliquant la souveraineté sur la Judée et la Samarie, nous réparons une injustice qui aurait dû être corrigée depuis longtemps.
Si le gouvernement tarde, il revient à la Knesset d’agir. »

Le gouvernement s’y oppose : « Ce n’est pas ainsi qu’on fait la souveraineté »

Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch, qui a présenté la position du gouvernement, a réaffirmé son soutien de principe à la souveraineté, tout en rejetant la démarche actuelle : « Je suis fermement en faveur de la souveraineté, mais ce n’est pas ainsi qu’elle doit être faite.
Nous travaillons au renforcement de la présence israélienne chaque jour, sur le terrain — pas seulement par des discours.
La loi viendra, mais au bon moment et avec nos partenaires américains. »

Réactions dans les autres partis

Les députés du parti Deguel HaTora (branche lituanienne du judaïsme orthodoxe) n’ont pas soutenu la loi, expliquant : « Une telle déclaration de souveraineté, dans le contexte actuel, ne ferait qu’envenimer nos relations avec les nations du monde, notamment avec les États-Unis, un pays bienveillant à notre égard. Cette position est la nôtre depuis toujours. »

À l’inverse, les députés Yitzhak Goldknopf et Israel Eichler (Agoudat Israël) ont voté pour la loi, tout comme Yuli Edelstein du Likoud, à contre-courant de son parti, affirmant qu’il s’agissait d’un « impératif national ».

Le texte et ses implications

Dans l’exposé des motifs, il est écrit que cette loi est proposée : « À l’occasion du 77ᵉ anniversaire de l’État d’Israël et 58 ans après le retour du peuple juif sur sa patrie historique, la Judée et la Samarie, en vertu de notre droit naturel et historique et sur la base de la décision de l’Assemblée générale des Nations unies. »

L’objectif est de consolider le statut de ces territoires comme partie intégrante de l’État souverain d’Israël.

Une coalition divisée

Le chef de la coalition, Ofir Katz (Likoud), a écrit avant le vote : « La question de la souveraineté nous tient autant à cœur qu’à tout autre député, mais on ne l’impose pas par des initiatives d’opposition, surtout alors que nous coopérons avec nos alliés américains pour atteindre les objectifs de la guerre — notamment la neutralisation du Hamas et la démilitarisation de Gaza.
Sur instruction du Premier ministre, la position du groupe est de ne pas participer au vote sur cette proposition. »

Ce vote surprise constitue un revers politique pour Netanyahou, mais aussi une victoire symbolique pour la droite nationaliste israélienne, qui réclame depuis longtemps l’annexion officielle des territoires de Judée-Samarie.

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