Abou Shabab, chef du groupe qui s’oppose au ‘Hamas à Gaza, affirme que le Hamas est aujourd’hui très affaibli. « On le voit sur le terrain. Quand on les affronte, ils fuient comme des rats. Certes, ils ont recruté de nouveaux membres, mais ils ne sont pas entraînés. Ce sont juste des adolescents qui tiennent une arme sans savoir s’en servir. »
Be’hadré ‘Harédim
Yasser Abou Shabab, membre du clan bédouin Tarabin, a créé des groupes, armés avec des armes israéliennes, qui combattent le Hamas à Gaza. Il a accordé pour la première fois une interview en hébreu à un média israélien, après s’être déjà exprimé en arabe à la radio publique.
Dans son entretien à Einav Halabi pour Ynet, Abo Shabab refuse qu’on appelle ses hommes « milices » : « Appelez-nous des groupes anti-terroristes de la bande de Gaza. » Depuis qu’il a déclaré la guerre au Hamas, il est qualifié de traître. « Le Hamas m’a traité de tout : criminel, voleur, membre de Daech – tout cela pour effrayer les gens et les empêcher de me rejoindre. Mais cela n’a pas marché. Qui sont ceux qui enlèvent et tuent des enfants comme la famille Bibas pour avoir le droit de juger les autres ? Ce sont des sous-hommes méprisables dont la fin approche. »
Installé dans le Sinaï, Abou Shabab est revenu à Gaza deux mois avant le 7 octobre. « Le 7 octobre a été entièrement planifié, exécuté et réalisé par le Hamas, sans aucune considération pour les pauvres habitants de Gaza. Nous avons tout perdu : maisons, biens, travail, argent – et eux vivent dans des tunnels, sans manquer de rien. Qu’y a-t-il de plus injuste ? »
Au début de la guerre, il s’est réfugié avec sa famille à al-Mawasi, la zone de sécurité déclarée par Tsahal. « Nous y avons vu la misère, la faim, le manque de tout, beaucoup d’humiliations. J’ai commencé à contacter des membres de l’Autorité palestinienne qui me soutiennent ainsi que ceux qui sont avec moi. »
Il décrit comment le Hamas sabote les mécanismes de l’aide humanitaire : « Ils prennent tout pour leurs hommes. Ce qui reste aux gens ordinaires, ils le prennent aussi. Ils laissent les gens mourir de faim. J’ai décidé que ça ne pouvait pas continuer. J’ai commencé à arrêter des camions, à prendre la nourriture et à la distribuer. J’ai fait ça pendant des mois. Le Hamas m’a alors mis sur sa liste de cibles, mais j’avais la conscience tranquille : je nourrissais des enfants et des femmes. »
Concernant un possible cessez-le-feu, il affirme : « Nous voulons que les otages israéliens rentrent chez eux. Que chaque innocent de tous les camps retourne à sa maison, à ses enfants, à sa famille. Les gens de Gaza ont payé un prix insupportable pour un groupe terroriste fou, et nous n’abandonnerons pas la bande de Gaza. Nous combattrons le Hamas jusqu’au dernier d’entre nous. »
Malgré tout cela, Abou Shabab nie tout lien avec Israël. « Nous sommes des gens de paix et de fraternité, nous ne voulons pas de guerre », insiste-t-il. « Notre seul lien est avec l’Autorité palestinienne, c’est tout. »
Encore un piège à israélien. Relire « Le Prince » de Machiavel…