Aide alimentaire à Gaza : démêler le vrai du faux

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Certains médias et organisations humanitaires affirment que, malgré l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, Israël empêche la majeure partie de l’aide humanitaire d’entrer à Gaza.

Les rapports des autorités israéliennes et des observateurs internationaux indiquent qu’Israël achemine l’aide humanitaire prévue par l’accord de cessez-le-feu. Rien que durant la deuxième semaine du cessez-le-feu, environ 800 camions entraient quotidiennement dans l’enclave.
Les accusations portées contre Israël concernant le blocage de l’aide humanitaire se fondent généralement sur des problèmes liés aux biens à « double usage », à la sous-estimation du nombre de camions d’aide par l’ONU et au manque de coopération de certains groupes humanitaires avec les autorités israéliennes.

L’accord de cessez-le-feu actuel entre Israël et le Hamas, négocié par le président américain Donald Trump, prévoit un afflux spécifique d’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Cependant, les médias et les organisations internationales ont présenté l’aide entrant dans l’enclave comme une goutte d’eau dans l’océan, tout en affirmant qu’Israël empêche la majeure partie de cette aide d’atteindre les civils nécessiteux à Gaza.

Mais est-ce vrai ?

Voici ce que nous savons de l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu le 10 octobre 2025 : selon le COGAT, l’organisme du ministère israélien de la Défense qui coordonne les activités en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, Israël respecte ses engagements en matière de cessez-le-feu en facilitant l’entrée quotidienne de centaines de camions chargés de nourriture, de médicaments, d’abris et d’autres produits de première nécessité à Gaza.

Israël agit en coordination avec les organisations humanitaires internationales et le Centre de coordination civilo-militaire (CMCC), un organisme soutenu par les États-Unis qui supervise les efforts de secours humanitaire dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu.

Si Israël facilite l’augmentation de la distribution de l’aide à Gaza, comment expliquer les allégations selon lesquelles Israël empêcherait l’aide d’y entrer ?

Cette idée fausse semble provenir de problèmes qui existaient avant le cessez-le-feu.

Premièrement, certains articles sont considérés comme « à double usage », et Israël a interdit leur entrée dans la bande de Gaza en raison du risque qu’ils soient récupérés par le Hamas à des fins terroristes ou pour renforcer ses réserves. Selon le COGAT, lorsque des articles à double usage sont interdits d’entrée dans la bande de Gaza, le gouvernement coordonne ses efforts avec les organisations humanitaires internationales et le CMCC afin de trouver des articles de remplacement adéquats.

Deuxièmement, il semble que les Nations Unies ne recensent toujours que les camions entrant dans la bande de Gaza sous leur égide. Il en résulte une sous-estimation du nombre réel de camions entrant à Gaza dans les rapports de l’ONU, lesquels sont ensuite relayés par les médias. Cette désinformation donne l’impression erronée qu’Israël n’autorise qu’un flux d’aide infime à entrer à Gaza.

Ce sous-dénombrement expliquerait pourquoi l’ONU ne fait état que de quelques centaines de camions, tandis que le commandement central de l’armée américaine a indiqué qu’au cours de la deuxième semaine de novembre, en moyenne 800 camions entraient chaque jour à Gaza.

Troisièmement, un autre problème antérieur au cessez-le-feu qui semble demeurer d’actualité est le manque de coopération entre certaines organisations humanitaires et les autorités israéliennes. Afin de s’assurer que les organisations basées à Gaza n’emploient pas de Palestiniens ayant des liens avec le Hamas ou d’autres groupes terroristes interdits, Israël exige qu’elles s’enregistrent auprès du ministère des Affaires de la Diaspora et fournissent une liste de leurs employés pour vérification de sécurité.

Cependant, pour diverses raisons, plusieurs organisations humanitaires refusent de coopérer avec les autorités israéliennes. Sans cette coopération, Israël ne peut acheminer son aide vers la bande de Gaza et la population civile. L’ONU elle-même l’a reconnu, déclarant le 6 novembre que sur les 107 demandes refusées par Israël, plus de la moitié « l’ont été au motif que les organisations n’étaient pas autorisées à acheminer des secours à Gaza ».

En résumé, contrairement aux affirmations de certains médias et organisations humanitaires internationales, Israël n’a pas cyniquement bloqué l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza depuis le cessez-le-feu. Les retards apparents dans l’acheminement de certains camions d’aide vers l’enclave sont plutôt liés à des problèmes de longue date: l’interdiction parfaitement proportionnée de certains biens à double usage, la sous-déclaration de l’ONU et le manque de coopération de plusieurs organisations humanitaires avec les autorités israéliennes.

Originaire de Toronto, au Canada, ‘Haim Lax s’est installé en Israël en 2018. Il est titulaire d’une licence (avec mention) en sciences politiques et histoire de l’Université York, ainsi que d’une maîtrise en études israéliennes de l’École internationale Rothberg de l’Université hébraïque de Jérusalem. Avant de rejoindre HonestReporting, Chaim a travaillé pour diverses organisations de défense des droits d’Israël, tant au Canada qu’en Israël.

JForum.fr avec HonestReporting
Crédit photo : Ahmed Sayed/Anadolu via Getty Images

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