Les orthodoxes en Erets Israël (« ‘Harédim ») ne sont pas particulièrement engagés dans le mouvement qui consiste à voir dans l’occupation de l’ensemble des territoires du pays une action de haute importance religieuse. Nul doute que la mitsva de vivre en Erets Israël est à appliquer, mais la question est de savoir à quel point il faut là s’engager dans une lutte contre nos ennemis, de l’intérieur et de l’extérieur, pour la réaliser, surtout quand cela signifie une polarisation sérieuse sur le plan personnel.
Dans les faits, toutefois, les plus grandes villes des territoires « occupés » sont orthodoxes : Bétar et Kiriat Séfer en particulier (bien que dans le cas de cette dernière agglomération, les responsables de la ville déclarent ne pas avoir encore vu sur le terrain la fameuse ligne verte…).
Etait-ce avec l’accord des dirigeants orthodoxes que ces villes ont été construites ? La réponse n’est pas tellement claire, mais il ne fait aucun doute que rav Chakh zatsal, en son temps, était d’avis qu’il n’y avait pas lieu d’aller contre l’opposition des Nations dans ce domaine.
Que disent les orthodoxes présentement, face à l’expulsion de Juifs d’Amona ?
Il faut dire d’abord que la question ne concerne pas a priori la légitimité d’installations juives en Judée et Samarie : si une personne s’est installée sur un terrain qui ne lui appartient pas, où que ce soit, qu’est-ce qu’un tribunal peut faire, si ce n’est d’ordonner son expulsion ?
Toutefois, le nombre de Palestiniens installés sur des terrains appartenant clairement à des Juifs se compte par milliers, par dizaines de milliers… En conséquence, la position impitoyable de la cour suprême israélienne est proche de l’aberration et joue contre son propre prestige, remettant en question son objectivité et soulignant son éventuelle hostilité aux membres de sa propre confrérie…
Questionné à cet égard par le site Be’hadré ‘Hadarim, le rav Porouch, dont les positions situées bien à droite dans le monde orthodoxe, exprime sa douleur face à cette expulsion, tout en ajoutant qu’il comprend bien que le Premier ministre était piégé dans cette affaire. De ce fait, les partis orthodoxes ne se ressentent pas non plus responsables de ce qui s’est passé, d’autant plus que l’ensemble de l’establishment a tenté, plusieurs années durant, d’entraver cette ultime issue.
Du reste, a-t-il encore ajouté, l’ensemble de son groupe politique a voté en faveur de la loi visant à aménager ce genre de questions, « ‘hok hahesdérim », ce qui prouve bien une unanimité en faveur des habitants juifs des territoires.