Les services de sécurité israéliens ont déjoué un possible attentat visant le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Une femme âgée d’une soixantaine d’années, originaire du centre du pays, semble-t-il gravement malade, a été interpellée il y a deux semaines par le Shin Bet (service de sécurité intérieure israélien), soupçonnée d’avoir planifié l’assassinat du chef du gouvernement au moyen d’un engin explosif improvisé. L’affaire, tenue confidentielle jusqu’à récemment, a été rendue partiellement publique à la suite d’une décision de justice.
Selon les autorités, la suspecte était déjà connue des forces de l’ordre comme faisant partie des manifestants hostiles au gouvernement. Elle aurait pris contact avec d’autres militants pour tenter d’obtenir des armes, et aurait collecté des informations sur la sécurité entourant Benjamin Netanyahu. Ces éléments laissent penser à une démarche préméditée, bien que la police n’ait pas précisé le degré d’avancement du plan.
L’enquête, dirigée par l’unité des crimes graves et internationaux de Lahav 433 — une branche d’élite de la police nationale israélienne — a été menée en coordination étroite avec le Shin Bet. Les premiers éléments réunis ont conduit à son arrestation, et une ordonnance a été initialement émise par le tribunal pour protéger son identité et son lieu de résidence.
La chaîne publique KAN a révélé que la femme avait été arrêtée il y a deux semaines, puis remise en liberté sous conditions strictes. Elle a été interdite d’approcher toute institution gouvernementale, ainsi que le Premier ministre lui-même. Néanmoins, les éléments recueillis par les enquêteurs semblent suffisants pour justifier des poursuites : un acte d’accusation devrait être officiellement déposé à son encontre, incluant les chefs de « complot en vue de commettre un crime » et « complot en vue de commettre un acte terroriste ».
Les documents de l’enquête ont été transmis au parquet en vue d’une inculpation, et les procédures judiciaires devraient s’engager dans les jours à venir.
Réactions politiques unanimes
L’annonce de cette affaire a provoqué une onde de choc au sein de la classe politique israélienne, tous bords confondus. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid (parti Yesh Atid), a fermement condamné l’incident : « Justice doit être rendue à tous ceux qui ont tenté ou tenteront de lui nuire [à Netanyahu] », a-t-il déclaré.
Le mouvement « Libres dans notre patrie », qui organise régulièrement des manifestations contre les politiques du gouvernement, a tenu à se dissocier totalement de l’affaire. Il a salué l’attitude de ceux qui ont alerté les autorités et réaffirmé son engagement pour une opposition pacifique : « Nous prônons la manifestation non violente dans le cadre de la loi. »
Contexte sécuritaire tendu
Cet épisode intervient dans un climat politique particulièrement tendu en Israël, marqué par des divisions internes autour de réformes controversées, notamment sur le plan judiciaire. Des manifestations de grande ampleur secouent le pays depuis plusieurs mois, certaines rassemblant des dizaines de milliers de personnes opposées au gouvernement.
La question de la sécurité des dirigeants, en particulier celle du Premier ministre, est régulièrement évoquée, d’autant plus que Netanyahu bénéficie d’un dispositif de protection renforcé depuis son retour au pouvoir. L’affaire vient souligner les risques que peuvent représenter certains individus radicalisés, même issus de milieux considérés comme civils.
Cette arrestation relance également le débat sur les limites de la contestation politique dans un État démocratique, et sur la vigilance des institutions face aux dérives individuelles pouvant menacer la sécurité nationale.
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