Le régime iranien a soudainement changé de ton ces dernières semaines. Il se présente désormais – en quelque sorte – comme disposé à coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les gros titres ont été dominés par les annonces selon lesquelles Téhéran serait – peut-être – prêt à autoriser le retour des inspecteurs dans ses installations nucléaires, à reprendre les négociations avec les puissances occidentales et à se conformer à un contrôle plus strict de ses activités nucléaires.
À première vue, ces gestes peuvent sembler une avancée majeure. Malheureusement, l’histoire exige une lecture plus sceptique.
Les dirigeants iraniens utilisent la menace de non-coopération comme moyen de pression: ils signalent que les inspections nucléaires seront bloquées et que le respect des sanctions sera refusé, à moins que l’Occident n’accorde des concessions ou ne retarde le rétablissement des sanctions. Les dirigeants iraniens comprennent que l’incapacité à empêcher cela pourrait très probablement sonner le début de la fin de leur règne. C’est pourquoi ils ont choisi de jouer la carte de la diplomatie conditionnelle et de l’intimidation.
Au niveau national, le régime est confronté à une population agitée qui s’est soulevée contre lui à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie, chaque vague de protestation étant plus difficile à réprimer et plus répandue que la précédente.
Plutôt que de modérer les tensions, l’Iran a utilisé ces ressources pour armer le Hezbollah, le Hamas, les Houthis et d’autres mandataires.
La République islamique d’Iran n’a jamais réagi autrement qu’à une force crédible. La destruction de ses installations nucléaires cet été l’a prouvé, et la certitude que de nouvelles frappes pourraient suivre est l’un des rares freins aux ambitions du régime. La vérification, et non les promesses, doit être la norme. Les inspections doivent être immédiates, intrusives et inconditionnelles. Toute tentative de Téhéran de retarder, de restreindre ou de politiser l’accès doit être rapidement sanctionnée.
Les sanctions doivent être maintenues, la pression militaire doit être maintenue et l’Occident doit refuser au régime « l’oxygène » qu’il recherche.
Les menaces de l’Iran démontrent que sa « coopération » est assortie de conditions, destinées à intimider et à obtenir des concessions. Ne tombez pas à nouveau dans son piège. Ne laissez pas le diable vous rattraper.
Le Dr Majid Rafizadeh est politologue, analyste diplômé de Harvard et membre du conseil d’administration de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère des États-Unis