Benjamin Netanyahu a reconnu hier pour la première fois le génocide arménien (notre illustration – 1915-16), lors d’un entretien à distance avec le présentateur d’origine arménienne Patrick Bet-David. Lorsque ce dernier lui a demandé pourquoi aucun Premier ministre israélien n’avait jamais reconnu le génocide, Benjamin Netanyahu a répondu : « Je viens de le faire, voilà« .
L’État hébreu a longtemps évité de reconnaître officiellement le massacre des Arméniens par les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale. La prise de position de Benjamin Netanyahu marque donc un tournant, alors que les relations entre Tel-Aviv et Ankara continuent de se détériorer.
L’État hébreu – qui considère depuis des années Ankara comme un partenaire commercial et parfois sécuritaire de premier plan – est resté ferme dans son refus de reconnaître le génocide arménien, même après la détérioration de leurs relations après le lancement de la guerre à Gaza.
En 2000, le ministre de l’Éducation Yossi Sarid, du parti de gauche Meretz, avait annoncé son intention d’inclure le génocide arménien dans le programme d’enseignement de l’histoire d’Israël et onze ans plus tard, en juin 2011, le député Aryeh Eldad, du parti d’extrême droite Union nationale, avait également présenté un projet de loi visant à faire du 24 avril une journée officielle de commémoration du génocide arménien.
Quelques semaines plus tôt, la Knesset avait tenu son premier débat sur la reconnaissance du génocide mais, si la majorité semblait alors y être favorable, la question n’a pas été soumise au vote. En 2018, un autre vote de la Knesset sur la reconnaissance du génocide arménien a été annulé faute de soutien suffisant de la part de la coalition au pouvoir.
La plupart des pays d’Europe occidentale l’ont reconnu, à l’exception de l’Espagne et du Royaume-Uni, de même que la plupart des pays d’Amérique du Sud, ainsi que les États-Unis, le Mexique, le Canada et la Russie, tandis que la majorité de l’ex-Union soviétique refuse toujours de le reconnaître.
« Les dernières années de l’Empire ottoman ont été une période tragique pour son peuple. Les Turcs, les Arméniens et d’autres ont terriblement souffert », peut-on lire dans une revue officielle publiée par le ministère turc des Affaires étrangères.
Le ministère estime qu’« il n’existe aucune preuve concluante pour étayer l’affirmation selon laquelle le gouvernement ottoman aurait délibérément planifié l’extermination des Arméniens », affirmant que « le tissu social et culturel ottoman n’abritait pas d’attitudes racistes qui auraient facilité la perpétration d’un crime aussi horrible ».
Source : EuroNews (copyright)