Le Premier ministre a annoncé son soutien à la nomination de Hanoch Milvetzky (Likoud) comme président intérimaire de la commission des Finances de la Knesset, en remplacement de Moche Gafni (Déguel HaTorah), qui a démissionné. Ce choix marque un alignement de Netanyahou avec les exigences des partis orthodoxes, et il agira pour faire nommer Boaz Bismuth à la tête de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, à la place de Yuli Edelstein.
Outre Bismuth et Edelstein, le député Avichai Boaron était également candidat.
Initialement, le bureau de Netanyahou envisageait Milvetzky pour diriger la commission des Affaires étrangères et de la Défense. Mais, après des critiques publiques et des échanges internes, les partis orthodoxes ont exigé que ce soit finalement Boaz Bismuth qui obtienne ce poste, dans une manœuvre pilotée par le parti Shass.
En parallèle à l’annonce concernant Milvetzky, le député Nissim Vaturi a retiré sa candidature à la présidence de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, malgré sa déclaration d’hier affirmant : « Je vais me battre jusqu’au bout, si je me présente, je gagne. » Les députés Eliahou Revivo et Eli Dallal ont eux aussi retiré leur candidature, tout comme Milvetzky.
Les partis orthodoxes ont d’abord soutenu Milvetzky, pensant qu’il ferait avancer un projet de loi sur l’exemption du service militaire en accord avec leurs souhaits. Mais finalement, ils ont précisé à Netanyahou que leur candidat préféré était finalement Bismuth, avec qui ils ont eu de longues discussions. Ce changement de cap est lié à un avis juridique officieux indiquant que Milvetzky, n’étant pas membre de la commission lors des débats précédents sur la loi, ne pourrait pas initier immédiatement des votes sur ce dossier.
Un représentant des partis religieux a déclaré que cette exigence est née d’un dialogue efficace avec Bismuth, dont ils ont été convaincus qu’il était « prêt pour la mission ». Dans les échanges, Bismuth leur a promis qu’il pourrait faire passer la loi sur le service militaire, qui permettrait à de nombreux jeunes de ne pas être enrôlés – contrairement à Milvetzky, considéré comme inexpérimenté sur la question et comme un simple exécutant de Netanyahou.
Dans la nuit, on a appris que les orthodoxes renonçaient à Milvetzky, pourtant donné comme quasiment certain, pour exiger Bismuth, de manière assez inattendue – ce dernier étant également soutenu par l’aile plus libérale du Likoud, incluant Moshe Saada, Amichaï Chikli et Dan Illouz, qui réclament une loi plus égalitaire.
Le parti Shass nie exercer une pression sur Netanyahou, affirmant que la décision revient entièrement au Likoud. Pourtant, Bismuth a été vu en conversation avec des représentants orthodoxes, notamment aux côtés d’Yitshak Goldknopf (Agoudat Israël), preuve de leur implication. Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a lui aussi déclaré : « Nous agissons déjà aujourd’hui au sein du groupe pour faire annuler les démissions et faire revenir nos partenaires au gouvernement. »
Dan Illouz : « La loi sur la conscription est vide – elle ne passera pas »
Le député Dan Illouz (Likoud) a vivement critiqué la démarche : « Le sujet, ce n’est pas Yuli Edelstein. Le vrai sujet, c’est la tentative de remplacer le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense en pleine guerre, ce qui est perçu par l’opinion publique comme un nouveau geste pour satisfaire les partenaires orthodoxes, sans pour autant permettre l’adoption d’une loi de conscription valable et consensuelle. Ce n’est pas seulement une atteinte aux valeurs nationales et libérales du Likoud, c’est une atteinte au Likoud lui-même. Ceux qui servent dans l’armée sont le cœur du camp national. Si nous cessons de les représenter, ils cesseront de voter pour nous. De tels mouvements les poussent vers l’opposition, et cela pourrait vraiment faire tomber le gouvernement au profit de la gauche, avec toutes les conséquences que cela implique. »
Il ajoute : « Ceux qui croient que satisfaire les exigences des partenaires prolonge notre pouvoir ne font en réalité que le menacer à long terme. Je ferai tout pour que la commission soit dirigée par quelqu’un de responsable – capable de challenger le système. Le Likoud doit mener le combat pour la séparation des pouvoirs. Ma décision finale dépendra aussi des chances de chaque candidat. »
Et de conclure : « Une loi vide sur la conscription ne passera pas. J’ai vérifié à nouveau ce matin : elle n’a pas de majorité dans la Knesset actuelle, et cela ne changera pas – quel que soit le président de la commission. »
Hier, des députés du Likoud, dont Moshe Saada et Amichaï Chikli, ont demandé que le vote se fasse à bulletin secret, pensant que cela permettrait à Bismuth d’obtenir plus de soutien. Parmi les signataires figuraient aussi Bismuth lui-même, Tali Gotliv et Osher Shkalim. Plus tard, le conseiller juridique du Likoud, Me Avi Halevi, a déclaré que le vote serait public, sauf si le président de la faction, Ofir Katz, en décidait autrement.
Hier à la Knesset, lors d’une conférence sur la conscription, Yuli Edelstein a réaffirmé sa position.
Certains députés et ministres du Likoud ont tenté de convaincre Netanyahou que Bismuth serait plus acceptable auprès de l’opinion publique que Milvetzky. D’autres l’ont mis en garde, estimant que Bismuth pourrait aussi céder à la pression, comme Edelstein avant lui.
« La candidature de Bismuth est la preuve qu’on ne peut pas parachuter un candidat au Likoud », a déclaré une source interne. « Certains pensent que le meilleur scénario serait de parvenir à un accord avec Edelstein et de lui donner une nouvelle chance. Mais si cela n’est pas possible, mieux vaut Bismuth que Milvetzky, car il est clair que Bismuth ne mènera pas la législation uniquement selon les intérêts de la coalition. »
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a réagi à l’annonce du vote, déclarant :
« Cet après-midi, Binyamin Netanyahou va réunir toute sa faction pour voter un plan qui favorisera l’exemption de milliers de jeunes Israéliens en bonne santé du service militaire. Il ne peut plus se cacher derrière Milvetzky, Vaturi, Bismuth ou Revivo – c’est lui, c’est sa décision. C’est lui qui conduit cette manœuvre, alors que nos soldats croulent sous la charge. »