Un projet audacieux voit le jour dans le nord du pays : élever des saumons bleu et blanc
—Mediaj – Nathalie Sosna Ofir
Simulation du projet ambitieux de création de bassins de saumon dans le nord du pays, autorisation
C’est une petite révolution dans nos assiettes : la Commission nationale de planification et de construction vient de donner son feu vert à un projet novateur qui promet de faire entrer le saumon dans le cercle des productions locales israéliennes. Lancée dans la région de Beit Shean et de l’Emek Hama’ayanot -la vallée des sources-, cette initiative ambitieuse vise à élever du saumon « bleu et blanc » grâce à des technologies de pointe, tout en intégrant des objectifs écologiques et énergétiques.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du plan national TePuZ -plan photovoltaïque régional- qui combine production d’énergie verte, restauration écologique, tourisme agricole et sécurité alimentaire. Concrètement, il s’agit d’un premier essai à l’échelle nationale : environ 6 000 dounams d’anciennes piscicultures asséchées vont être reconvertis en fermes piscicoles high-tech. En parallèle, 24 000 dounams accueilleront des panneaux solaires, tandis que 42.000 dounams de zones humides naturelles seront restaurés.
Au cœur du dispositif : un système de circulation d’eau fermé innovant, qui permet une productivité cent fois supérieure aux méthodes traditionnelles, sans accroître la consommation d’eau. Une prouesse technologique qui fait figure de modèle de durabilité.
Israël consomme chaque année environ 18 500 tonnes de saumon, importées presque exclusivement de Norvège. Avec 20 % du poisson consommé dans le pays constitué de saumon, l’objectif n’est pas forcément de faire baisser les prix, mais bien de renforcer l’indépendance alimentaire.
Le projet s’aligne sur les objectifs stratégiques fixés récemment par le ministère de l’Agriculture : multiplier par cinq la production locale de poissons afin de garantir la sécurité alimentaire nationale.
Un projet qui devrait montrer qu’il est possible de concilier production d’électricité propre, régénération de la nature, souveraineté alimentaire, et indépendance énergétique du pays.
Fruit d’une coopération entre la municipalité de Beit Shean, le conseil régional de l’Emek Hama’ayanot, l’Autorité des terres, l’Autorité de planification et plusieurs partenaires technologiques, ce projet pourrait bien transformer le nord du pays en pôle de durabilité, de tourisme et d’innovation agricole. Et si le pari est réussi, il pourrait devenir un modèle national de développement environnemental intelligent.