Des avions de chasse israéliens et turcs s’évitent en plein ciel

0
54

Frôlement entre F-16 israéliens et turcs

Au cours d’une opération militaire menée dans la nuit de jeudi à vendredi à proximité du palais présidentiel syrien à Damas, des avions de chasse israéliens ont été brièvement confrontés à une présence inattendue : celle de F-16 turcs opérant dans la même zone. Ce croisement aérien sensible aurait pu dégénérer, mais un échange radio rapide et des signaux d’avertissement ont permis d’éviter toute escalade entre les deux puissances régionales.

Selon les médias israéliens, citant des sources turques d’opposition, les chasseurs turcs auraient pénétré l’espace aérien syrien alors qu’Israël menait une attaque aérienne d’envergure contre des cibles identifiées comme étant liées à des milices soutenues par Ankara. La Turquie aurait alors activé ses systèmes de guerre électronique pour envoyer des messages d’alerte aux appareils israéliens. Un contact radio bref mais crucial aurait permis de désamorcer une potentielle confrontation militaire.

Cette intervention turque n’est pas anodine : elle s’inscrit dans le contexte d’un engagement militaire croissant d’Ankara en Syrie, notamment en soutien à certaines forces locales alliées. Ces groupes, bien que non officiellement intégrés aux forces armées turques, bénéficieraient de ressources matérielles, de formations et d’un appui logistique régulier en provenance de Turquie. Les frappes israéliennes de la semaine passée auraient justement visé certaines de ces entités.

Cette situation illustre un paysage syrien devenu particulièrement complexe, où les puissances régionales avancent leurs pions dans un espace aérien de plus en plus disputé. Israël continue de mener des opérations ciblées pour empêcher l’enracinement de forces hostiles près de ses frontières nord, notamment celles liées à l’Iran ou soutenues par ce dernier. La Turquie, de son côté, cherche à renforcer sa position stratégique dans le nord de la Syrie, y compris à travers une coopération militaire directe avec Damas, qui semble en voie de normalisation.

 

Un élément clé de cette stratégie turque serait l’implantation militaire sur la base aérienne T4, située dans la province de Homs. Cette installation militaire syrienne, régulièrement ciblée par Israël ces dernières années, aurait un nouveau rôle envisagé : devenir un centre de déploiement de drones turcs. Selon des sources de renseignement occidentales citées par la presse israélienne, Ankara ambitionnerait de transformer cette base en un hub stratégique pour ses opérations dans la région, et même de proposer ses services comme principal fournisseur de systèmes de défense aérienne au régime syrien.

Ces intentions sont perçues comme une menace directe par Israël, qui a déjà prévenu, par la voix d’un haut responsable de la défense, qu’aucune restriction à sa liberté d’action dans le ciel syrien ne serait tolérée. Les frappes de fin mars sur la base T4 seraient ainsi un message clair adressé au président syrien Ahmed al-Sharaa, illustrant la détermination d’Israël à préserver sa capacité d’intervention.

La scène syrienne reste donc un terrain d’affrontements indirects et de jeux d’influence entre puissances régionales, où l’équilibre est précaire. L’incident aérien évité de peu entre Israël et la Turquie rappelle que le moindre faux pas pourrait entraîner une escalade difficile à contenir. Pour l’instant, la prudence et la communication ont permis d’éviter un conflit ouvert dans les airs, mais les intérêts divergents des acteurs impliqués laissent entrevoir d’autres tensions à venir.

 

Jforum.fr

Aucun commentaire

Laisser un commentaire