
Suspicion d’opération d’espionnage russe après la découverte d’une base nucléaire américaine en Europe.
La présence de bases de drones russes sur le sol européen prend corps de plus en plus. Le plus dangereux est que ces mêmes Européens sont incapables de résoudre le problème, d’autant que ce pourrait être la première d’une attaque bien plus importante, dans la mesure où la Russie serait en phase de collecte de renseignements tactiques.
Le ministère belge de la Défense a déclaré dans un communiqué que la base avait été la cible de deux opérations de drones entre le 1er et le 3 novembre : d’abord de petits drones apparemment destinés à vérifier les fréquences de communication des services de sécurité, puis des drones plus imposants qui ont tenté de « déstabiliser la zone et le personnel de la base ». Le ministère a indiqué que l’incident « ressemble à une opération d’espionnage », mais a souligné qu’aucun auteur n’avait encore été identifié, même si l’hypothèse la plus probable est celle d’agents russes impliqués.
Ce dernier incident s’inscrit dans une série de 14 observations de drones non identifiés recensées en Europe ces deux derniers mois, principalement aux abords d’installations militaires et d’aéroports où opèrent des avions de chasse et des avions de ligne. La plupart de ces observations ont eu lieu le long du flanc nord de l’OTAN. Au-delà des tentatives de perturbation du trafic aérien, l’idée qu’il s’agisse d’une opération de renseignement organisée visant à recueillir des informations sur des bases sensibles gagne du terrain en Europe.
La base aérienne belge de Kleine-Brugge abrite actuellement des F-16 et devrait accueillir des F-35 à l’avenir. Bien que Washington ne le confirme pas officiellement, cette base est considérée comme l’un des six sites en Europe où sont stockées des armes nucléaires tactiques américaines. Selon le Centre pour le contrôle des armements et la non-prolifération, ces six bases contiennent une centaine d’ogives nucléaires. Des observations de drones non identifiés ont également été signalées à proximité d’autres bases où sont stockées ces armes, ainsi que sur des sites militaires au Danemark, en Norvège et en Allemagne.
Il semblerait que la plupart des opérations de drones près des bases aient eu lieu de nuit, et que plusieurs drones aient parfois été utilisés simultanément. Si les soupçons sont fondés et qu’il s’agit bien d’une opération russe, il est possible que les services de renseignement de Moscou aient réussi à établir des bases de drones dissimulées, gérées par des agents ou des collaborateurs locaux.
Face à l’ampleur des événements, les services de renseignement européens peinent à maîtriser la menace et à en identifier les causes. Le danger est considérable, car outre la collecte de renseignements, ces drones pourraient également servir à des attaques, sur ordre de Moscou. Une manœuvre qui rappelle les modes opératoires attribués aux services de renseignement ukrainiens durant la guerre.
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