Un congrès des partis de droite européens organisé à Vienne a été marqué par une critique virulente de la politique de l’Union européenne au Moyen-Orient et un appel explicite à un soutien ferme envers Israël.
Sur fond de tensions croissantes entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, plusieurs dirigeants de partis de droite en Europe ont lancé ces derniers jours un appel à la formation d’un front européen opposé à la politique jugée conciliante de la France vis-à-vis de l’Iran.
C’est à Vienne, capitale autrichienne, qu’a eu lieu cette semaine une conférence réunissant des dizaines de représentants de formations politiques de droite sous le slogan « Paix, liberté et sécurité ». L’événement, initié par Heinz-Christian Strache, ancien vice-chancelier d’Autriche, a été marqué par une critique virulente de la politique de l’Union européenne au Moyen-Orient et un appel explicite à un soutien ferme envers Israël.
Parmi les intervenants notables figuraient Filip Dewinter, vice-président du parti flamand Vlaams Belang, Irmhild Boßdorf du parti allemand AfD, ainsi que d’autres représentants influents du Parlement européen, des Pays-Bas et de France.
Certains des participants sont affiliés à des partis nationalistes, voire classés comme appartenant à l’extrême droite dans leurs pays respectifs. Des messages vidéo de soutien ont également été adressés par l’ancien membre du Congrès américain Steve King et par László Toroczkai, leader du parti hongrois d’extrême droite Mi Hazánk (Notre Patrie).
Les intervenants ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme « l’échec des élites de gauche en Europe », accusées de permettre l’infiltration d’éléments islamistes. Ils ont évoqué l’existence de quartiers « régis de facto par la charia », les manifestations pro-palestiniennes « imprégnées de symboles islamistes », ainsi que la récurrence d’attentats sur le sol européen.
Selon eux, les partis de gauche soutiendraient les intérêts de pays arabes sous couvert de « lutte contre l’islamophobie et de processus de paix ».
Emmanuel Macron a été la cible principale de leurs critiques. Ils l’accusent d’ignorer les profondes fractures sociales et économiques en France, tout en promouvant, avec le soutien de l’Arabie saoudite, une initiative visant à organiser une conférence onusienne en vue d’une reconnaissance internationale d’un État palestinien. Une démarche que les participants qualifient de « complaisance envers Téhéran au détriment de la sécurité d’Israël ».
Ils ont également évoqué les déclarations de Macron lors du dernier sommet du G7, au cours duquel il a réaffirmé l’opposition de la France à la possession de l’arme nucléaire par l’Iran, tout en mettant en garde contre les conséquences d’un renversement forcé du régime, qui selon lui, pourrait plonger la région dans le chaos. Une position jugée par les orateurs comme une entrave à la liberté d’action d’Israël et des États-Unis face aux menaces croissantes au Moyen-Orient.
Le sujet de l’antisémitisme en France a également occupé une place importante. Les intervenants ont cité les chiffres publiés par le CRIF, selon lesquels 1 570 actes antisémites ont été recensés en 2024, dont 106 agressions physiques — un record sur la dernière décennie.
Certains participants ont également évoqué les racines historiques de l’attitude française à l’égard de l’Iran, rappelant que l’ayatollah Khomeini avait trouvé refuge en France dans les années 1970, d’où il avait diffusé ses messages avant de rentrer à Téhéran à bord d’un vol Air France — un épisode considéré comme emblématique d’une tradition française de tolérance envers le régime iranien.
À l’issue de la conférence, les représentants des partis de droite ont appelé à la création d’un « front européen clair et uni aux côtés d’Israël, et résolument opposé aux régimes islamistes ».
Filip Dewinter a conclu en ces termes : « Nous devons rester solidaires avec la seule démocratie du Moyen-Orient. Tant que Paris persiste dans cette voie de conciliation, le fossé ne fera que se creuser. »