Des pillards s’emparent de cinq camions d’aide à Gaza

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Le week-end dernier, cinq camions transportant de l’aide ont été attaqués alors qu’ils pénétraient dans l’enclave palestinienne. Des produits tels que la farine, le sucre ou encore les graines de sésame, destinés aux civils, ont été dérobés. Ces biens ont ensuite été revendus sur les marchés locaux de Deir al-Balah et du camp de réfugiés de Nuseirat, à des tarifs bien au-dessus de leur valeur réelle. D’après les médias israéliens, le kilo de farine y était proposé jusqu’à 40 shekels, un prix inabordable pour la majorité des habitants.

Cet épisode n’est pas isolé. Dans la nuit de jeudi à vendredi, quinze camions du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été pillés, selon un rapport du Washington Post. Le phénomène s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour de la distribution de l’aide et des difficultés logistiques sur le terrain.

Les scènes de chaos ne se limitent pas aux pillages. Vendredi, des centaines de Gazaouis se sont rués vers une boulangerie du camp de Nuseirat, dans l’espoir de se procurer un peu de pain. Cette affluence faisait suite à la distribution limitée de farine dans la région. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montraient des bousculades, des cris, et des sacs de pain lancés au-dessus d’un mur ou passés à travers une trappe, dans une tentative de gérer l’afflux de demande.

Mercredi, un allègement temporaire du blocus imposé par Israël a permis l’entrée de 100 camions humanitaires via le point de passage de Kerem Shalom. Ces convois, autorisés après onze semaines de fermeture stricte, contenaient notamment de la farine, du lait infantile et du matériel médical. Ils faisaient partie d’un effort de coordination entre l’ONU, des ONG et les autorités israéliennes. Le lendemain, 107 autres camions ont suivi, apportant un peu d’espoir à la population.

L’armée israélienne a confirmé que 120 camions avaient été autorisés à entrer dans l’enclave au cours de la semaine, mais la question de l’efficacité réelle de ces livraisons reste posée. Une partie non négligeable de l’aide n’atteindrait pas sa destination initiale. Entre les entraves logistiques, les groupes armés locaux, et désormais les actes de pillage, le parcours de ces biens humanitaires devient de plus en plus incertain.

Dans un climat marqué par la méfiance, l’urgence humanitaire croissante ne suffit pas à garantir une répartition équitable des ressources. Si des efforts sont faits pour améliorer la coordination sur le terrain, la récurrence des détournements et l’absence de supervision locale crédible continuent de compromettre l’efficacité de l’aide.

Jforum.fr

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