Detroit : ils prévoyaient de tuer de 500 Juifs

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Un agent du FBI retire des objets d’une maison à Dearborn, dans le Michigan, le 31 octobre 2025.

Halloween déjoué : un complot pro-EI visait la région de Detroit

Le FBI a déjoué, la semaine dernière, un projet d’attentat inspiré par l’État islamique visant la région de Detroit, avec des repérages effectués autour de bars LGBTQ+ de Ferndale et de Dearborn. Six suspects, originaires du Michigan et du New Jersey, ont été interpellés ou inculpés dans une enquête fédérale qui décrit une cellule disparate, active sur des messageries chiffrées, s’entraînant au tir et se préparant à voyager vers la Syrie via la Turquie pour rejoindre l’EI. Les enquêteurs affirment que le groupe utilisait le mot-code « pumpkin » pour désigner une action lors du week-end d’Halloween.

Selon une plainte pénale rendue publique dans le district Est du Michigan, trois jeunes hommes du Michigan — identifiés comme Mohmed Ali (20 ans), Majed Mahmoud (20 ans) et Ayob Nasser (19 ans) — sont poursuivis pour conspiration en vue d’apporter un soutien matériel à une organisation terroriste et pour des transferts d’armes et de munitions en lien avec un acte de terrorisme. Des perquisitions ont conduit à la saisie d’armes de poing et de type AR-15, de munitions, d’équipements tactiques, de chargeurs et de matériel d’enregistrement. Les agents fédéraux décrivent des séances d’entraînement dans des stands de tir, des échanges de propagande et des reconnaissances de sites.

Deux mineurs de la région de Detroit ont par ailleurs été présentés à la justice dans des procédures confidentielles, toujours selon les éléments versés au dossier. Les autorités locales, informées en amont, affirment n’avoir jamais constaté de menace imminente pour le public au moment des arrestations, réalisées avant le week-end du 31 octobre.

Le dossier s’est rapidement étendu au New Jersey. Un étudiant de première année à Rowan University, Tomas Kaan Jimenez-Guzel (19 ans), a été arrêté à l’aéroport international Newark Liberty alors qu’il s’apprêtait, selon les enquêteurs, à embarquer pour Istanbul, première étape d’un trajet vers la Syrie. Un second suspect du New Jersey, Milo Sedarat (19–20 ans selon les sources), a été interpellé à Montclair. Les procureurs lui imputent l’envoi de menaces violentes, tandis que Jimenez-Guzel est poursuivi pour conspiration visant à fournir un soutien matériel à une organisation terroriste. L’université Rowan a indiqué qu’à aucun moment le campus n’avait été menacé et qu’elle coopérait pleinement avec les autorités.

Les échanges interceptés montrent un groupe parlant explicitement de la Syrie, de la Turquie et d’un calendrier d’action lié à Halloween. La plainte fédérale décrit une logistique rudimentaire mais tenace : achats d’armes et de munitions, stockage dans un box, usage de caméras et de perches de surveillance par les enquêteurs, et conversations chiffrées dans lesquelles les participants évoquent des attaques de masse.

Il aurait également rêvé d’aligner et d’exécuter 500 hommes juifs devant leurs familles, puis de réduire leurs femmes en esclavage, selon la plainte. Il aurait déclaré être prêt à aller en prison s’il tuait un rabbin.

Des médias américains rapportent que les suspects faisaient parfois référence à des attentats passés, dont ceux de 2015 en France.

Ce dossier s’inscrit dans une séquence plus large : il s’agit du deuxième projet d’attaque attribué à une inspiration EI déjoué dans l’aire de Detroit en 2025. Les autorités fédérales soulignent que le schéma observé — micro-cellule, messageries chiffrées, entraînement au tir, projet de départ pour une zone de conflit — correspond à des tendances déjà documentées depuis plusieurs années.

Sur le plan judiciaire, les six mis en cause restent présumés innocents et les enquêtes se poursuivent. Les chefs d’inculpation retenus exposent les suspects à de lourdes peines en cas de condamnation, notamment pour soutien matériel à une organisation terroriste étrangère. Pour l’heure, la priorité affichée par les autorités reste la sécurisation des lieux potentiels de rassemblement et la consolidation des preuves numériques et matérielles saisies. La vigilance des forces de l’ordre, appuyée par la coopération d’acteurs locaux et universitaires, a permis d’éviter un drame lors d’une période festive ; elle devra désormais s’accompagner d’un travail de fond sur les trajectoires de radicalisation et sur la protection des lieux ciblés.

Jforum.fr

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