« À chaque fois que nous voyions une lampe torche, c’était l’angoisse. On aurait préféré qu’on ne vienne pas pendant une semaine, un mois — qu’on nous laisse tranquilles. »
« Ils nous ont fait choisir qui tuer et qui blesser. »
O’hana décrit l’un des tunnels où ils étaient détenus : un corridor obscur à gauche, un autre à droite. « Nous n’avions qu’une lampe LED. Quand quelqu’un arrivait avec une lampe, au début on espérait qu’il apporterait peut-être une théière. » Mais très vite, cette lumière est devenue un signal annonciateur de mauvais présages. « Une fois ils sont venus, on les a salués, et tout à coup ils ont commencé à nous frapper. On a reçu l’ordre — ils ont commencé à nous frapper. Ils nous ont fait nous tenir contre le mur, nous ont dégrafé la chemise et nous ont battus. »
Depuis, ils appelaient ça « les lampes arrivent ». Chaque lumière provoquait une attaque de panique : « personne ne savait quoi faire — me tenir debout ? m’asseoir ? qui sera le premier à se prendre un coup ? On voulait se recroqueviller au fond de la pièce, mais on savait que ça ne ferait qu’empirer les choses. On aurait préféré qu’ils nous laissent une semaine, deux semaines, un mois. »
Quand il a fallu convaincre les ravisseurs de ne pas le tuer, O’hana dit qu’il a tenté d’appeler leur logique. « À ce stade je les connaissais déjà et je savais ce qui était important pour eux, pourquoi ils m’avaient enlevé — ma détention était une carte utile. Je leur ai dit : “Vous allez vous venger de moi pour satisfaire vos civils, mais qu’en est-il des prisonniers qui doivent être libérés en échange ? Si je meurs, moins d’autres prisonniers seront libérés.” » Cette argumentation, dit-il, a contribué à le préserver.
Lui qui, dans les tunnels, avait dû parler arabe pour négocier chaque instant, avoue aujourd’hui : « J’essaie d’oublier cette langue. Je veux parler seulement hébreu. »
Mais au-delà de la survie, Yossef ‘Haim O’hana confie qu’il a gardé la capacité d’aimer.
Source: La Matinale – l’info en direct d’Israël – JForum.fr
Illustration : Yossef ‘Hayim, avec le loulav que son père a acheté pour lui en veille de Souccoth, sûr qu’il était qu’il pourrait encore dire la bénédiction sur cette mitsva, ce qui a été le cas le jour de sa délivrance, la veille de Sim’hath Tora !



























