Dis-moi, comment as-Tu passé ce jour ?

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Autour de la table de Chabbath, 513 ‘Hayé Sara

Le-‘ilouï nechama de mon père Ya’akov Leib ben Avraham Natté (Jahrzeit 21 Héchvan-mercredi 12 novembre) et du rav Lugassy Yossef Yrhouda ben Yitshak zatsal, tihié nichmatam tsroroth bitsror ha’haim !

 Dis-moi, comment as-Tu passé ce jour ?

Au début de la paracha nous apprenons la fin de notre mère Sara et son enterrement. C’est Avraham qui se chargera de l’acquisition d’une parcelle de terrain dans la ville de ‘Hévron/Kiriat Arba’. En effet c’est là que repose déjà Adam Harichon et sa femme, là-bas reposerons plus tard nos saint Pères : Avraham, Yts’hak et Ya’akov avec leurs épouses. Avant d’ensevelir le corps, Avraham tiendra à acquérir en monnaie sonnante et trébuchante la grotte dans laquelle il va l’enterrer. Pour cela, il rencontre le chef de l’endroit : Efron, et lui paye au total 400 pièces d’argents ! (une somme considérable pour l’époque). L’opération s’effectuera et finalement Avraham enterrera son épouse avec tous les honneurs qui lui sont dus. Le verset indique : « Vayakam sedé Efron (…) leAvraham »(Beréchith 23,17) c’est-à-dire que le champ d’Efron s’est « élevé » et deviendra possession d’Avraham. Rachi explique le sens d' »élevé » : auparavant le champ appartenait à un simple individu (Efron) et finalement il est rentré dans la possession d’Avraham (qui avait le rang de prince). Seulement par deux fois, un peu plus loin, le verset se répète : qu’Avraham a acquis le terrain. Or comme nous le savons, la Tora n’a pas d’encre en trop pour écrire des mots superflus ! Cela demande donc une explication ! Le Or Ha’haim enseigne que cette redondance vient nous signifier qu’Avraham a suivi entièrement les lois d’acquisition ! En effet le Rambam enseigne que lorsqu’un Ben Israël acquière d’un gentil un bien immobilier, il y a lieu de faire deux actes. Le premier c’est le paiement et le suivant c’est l’acte écrit. On va s’expliquer ! Lorsque le vendeur (gentil) reçoit l’argent de la transaction, de suite il se désistera de sa propriété. Cependant, si on s’arrête à ce stade, l’acheteur juif par contre, n’a pas encore acquis le terrain car il manque un acte de vente. Donc, au moment où Efron reçoit l’argent, il s’est rétracté de sa propriété et le terrain sera considéré sans propriétaire (au pire si on s’arrêtait là, une tierce personne pourrait s’accaparer le bien !). Tandis que l’acheteur (juif) ne l’acquerra que grâce à un acte écrit. Or pour Avraham il n’y a pas eu de papier de vente mais uniquement ce qu’on appelle ‘Hazaka. C’est le fait que l’acheteur va faire une action sur le terrain, comme par exemple creuser un sillon ou labourer le terrain. Ainsi le verset mentionnera par deux fois le fait que le champ est « monté » dans la propriété d’Avraham. Une première fois il est « monté » en sortant de la propriété du gentil/Efron mais ce n’est que lorsqu’Avraham va enterrer Sara qu’il fera une « ‘hazaka » sur le terrain. Et le Or Ha ‘Haïm poursuit que le fait d’enterrer son mort, ce n’est pas encore suffisant pour acquérir la parcelle de terrain, car c’est profiter du terrain mais cela n’indique pas encore que l’on en soit le propriétaire. Donc certainement que lorsqu’il a préparé le tombeau de sa femme il a fait un chemin d’accès ou une amélioration quelconque du terrain pour opérer l’acquisition finale. Formidable !

Cependant le rav Felmann zatsal pose une question sur ce commentaire du Or Ha’Haim. D’après lui, l’argent n’a pas opéré le kinian/acquisition mais uniquement le désistement du vendeur. Or la Guemara Kidouchin (2) apprend de l’achat d’Avraham la manière dont un homme se marie avec sa femme sous la ‘Houpa ! En effet, lorsque le ‘Hatan passe l’anneau de mariage à son épouse, il nous faut savoir qu’il s’agit d’un véritable KINIAN en bonne et due forme ! L’homme acquiert vis-à-vis de sa femme le droit qu’elle devient dorénavant interdite à tout le monde et qu’elle lui est réservée ! Or le verset dit « Un homme qui acquiert sa femme… » tandis que dans notre paracha est marqué ». Il (Efron) acquerra l’argent (d’Avraham)… » La Guemara apprend du fait que les deux expressions soient identiques de la même manière qu’Avraham a acquis avec l’argent (un terrain). De la même manière un homme pourra « acquérir » sa femme avec de l’argent. Ce qu’on appelle dans le talmud la « Gzéra Chava ». Connaissant la formidable explication du Or Ha’Haïm sur notre paracha, le Rav Felmann pose une question de taille ! Voilà que pour Avraham sa véritable acquisition s’est opérée grâce à la ‘Hazaka (l’action sur terrain). L’argent a uniquement entrainé que le gentil se retire de son bien. Or, dans toute ‘Houppa il n’existe qu’un seul kinian : l’anneau que l’on passe à sa femme devant deux témoins. Donc comment la Guemara peut-elle apprendre d’Avraham et d’Efron la manière « d’acquiérir » sa femme uniquement avec l’argent (car la bague a une valeur MONETAIRE) sans aucun autre mode d’acquisition ? Le rav répond qu’en fait l’enseignement d’Efron, c’est uniquement de savoir que lorsque le verset dit ki’ha/acquérir : cela se fait avec de l’argent. Cependant, la manière dont opère l’argent dans l’achat d’un terrain et celui de sa femme sont différents. En effet, pour la femme l’argent opère l’acquisition elle-même ; tandis que dans le terrain c’est juste un moyen de se désister de son bien, la véritable acquisition se fera grâce à la ‘hazaka ou l’acte de vente ! Si nos lecteurs nous ont bien suivis, c’est formidable. Cependant on peut voir quelque chose d’intéressant, c’est que la ville de ‘Hévron, ou au moins la tombe qui s’y trouve, est tellement contestée de nos jours, mais elle nous appartient bien ! La preuve est marquée noir sur blanc. Notre père Avraham l’a acheté pour 400 pièces d’argent.

Le sippour

Comme vous le savez tous, par un fait extraordinaire – ce qu’on appelle UN GRAND MIRACLE dans le lexique des croyants, les derniers juifs captifs de Gaza ont été libérés il y a près d’un mois : la veille de Sim’hath Thora 5786. Cela faisait 2 années qu’ils étaient séquestrés, emprisonnés et pour la plupart torturés par le Hamas pour la seule faute d’être résidents juifs en Terre Sainte ou peut-être uniquement parce qu’ils étaient juifs, que pensez-vous de cette deuxième possibilité ?

On remerciera par cette occasion les coups d’essais diplomatiques tombés à l’eau de la France et de l’Europe pour faire cesser cet  acte abominable (peut-être que cela ne dérangeaient pas les Européens outre mesure que des juifs soient séquestrés par leurs cousins arabes…) et surtout lever le chapeau au président Trump (rendre à César ce qui lui appartient…) qui a beaucoup œuvré et menacé afin que le Hamas lâche ses proies. Mais puisque nous sommes un feuillet qui revendique son appartenance au judaïsme authentique (orthodoxe) alors il est certain que véritablement nous devons remercier, louer et bénir le Saint béni soit Il pour cette délivrance inespérée. Ce n’est que le Bras du Tout Puissant qui a pu entraîner que les dirigeants de Gaza, assoiffés de sang, aient l’idée saugrenue de libérer leurs derniers otages (alors que c’était une pièce stratégique de première importance). Béni soit Hachem !                    

Cette semaine j’ai lu deux témoignages poignants que je souhaite vous faire partager. Le premier c’est Omer Chem Tov qui fait partie du groupe libéré à Hochana Rabba (veille de Sim’hath Thora dernier). Il raconte lors d’un enregistrement audio (rapporté dans le feuillet « Tov lehdot la-Hachem » de la semaine de Lekh Lekha) : « On m’a fait descendre dans un long tunnel à 40 mètres sous terre. Ils m’ont fait entrer dans une fosse toute petite, je ne pouvais pas me tenir debout tellement elle était étroite et basse. Je n’avais même pas la place d’étendre mes bras sur les côtés tellement c’était petit. Le noir était absolu, on ne pouvait rien voir, il n’y avait aucune source de lumière, pas un seul point lumineux. J’étais recroquevillé, toutes les conditions pour vivre dans la pire des conditions inimaginables et ne plus vouloir exister. Seulement précisément là-bas dans la plus grande des obscurités j’ai trouvé la plus grande des lumières, qui m’a donné plein de force et de Joie. Je sais que c’était dû à toutes les prières du Clall Israël, car nous sommes tous garants les uns des autres. Là-bas j’ai commencé à connaitre Hachem (ndlr Omer, comme la plupart des captifs ne sont pas connu pour être religieux ni avoir reçu une éducation juive). Je Lui parlais chaque « nuit » avant que je m’endorme. Je lui parlais chaque jour plusieurs minutes de tout mon cœur. Je ressentais une lumière intense de bonheur en moi. Je lui disais tout simplement : « Comment vas-tu ? Mon cher Père, comment cela se passe chez Toi ? Comment tu as passé ta journée ? Tu es mon D’ Qui me garde et S’occupe de moi. Je veux savoir que tout va bien pour Toi… » Et je continuais : « Hachem est-ce que Tu veux que je fasse quelque chose pour Toi ? Qu’est-ce que je peux faire pour Toi dans ce tunnel qui pourrait Te réjouir ? Après cette introduction, je Lui faisais cette prière : « Merci Hachem pour ce que Tu me donnes ici : l’air et la santé malgré cet endroit tellement étroit. Merci que je ne me sente pas étranglé (à cause de la petitesse) ni dans les maux. Merci pour la moitié de miche de pain qui m’est envoyé à manger (ndlr, les recha’ïm/mécréants du Hamas le nourrissait avec un seul pain par jour… Alors que dans le même temps les centaines/milliers de prisonniers du Hamas dans les prisons israéliennes recevaient trois repas par jour avec la cour de prison où ils pouvaient se détendre ; de plus ils ont (ou avaient) le droit de faire des études par correspondance…), si je n’ai pas de quoi manger : je meure. Merci pour tout ce que Tu fais pour moi !

« Je Te suis reconnaissant pour le fait que je sois ici. Je comprends que c’est pour mon bien (ndlr, c’est incroyable de voir que cet homme éloigné de toute pratique ait pu comprendre et vivre cet axiome de la Tora : « Tout ce que fait Hachem, c’est pour notre bien »). Ainsi je continuais d’énumérer toutes les bonnes choses de ma vie de bonnes minutes. Ce sont des moments de bien-être que je n’avais jamais ressenti de ma vie. Cette joie intérieure est indescriptible, mon cœur, mes sentiments s’élargissaient et je ressentais une grande lumière qui remplissait ma Nechama-âme. Et à la fin de cette prière je rajoutais : ‘Je serai heureux de mériter de sortir d’ici vers ma famille. J’aimerai retrouver une parnassa, une maison etc. »

Omer dit à sa sortie de cette geôle -version Gaza 2025- : sachez qu’il y a quelque chose d’important pour moi, que je me languis de toute cette période, c’est la manière dont je parlais avec Hachem. Ici, en Erets (en liberté) je n’arrive pas à retrouver ces mêmes instants de proximité avec Hachem (fin de l’extrait de son enregistrement).

Pour finir dans le même esprit je rapporte les paroles d’un père dont le fils était aussi captif à Gaza. Le jeune d’environ vingt ans s’appelle Yossef ‘Haim Ohana est sorti avec les autres otages ce mois dernier. Yossef a été pris en captivité le jour de Sim’hath Tora il y a deux ans. Son père, un homme religieux de Kiriat Malakhi/sud du pays, raconte : « J’ai beaucoup de foi en Hachem. C’était près d’un an après la prise d’otage que je me suis rendu à Naharya pour rencontrer le rav David Abouhasira chlita (petit-fils de Baba Salé zekhouto yaguen ‘alénou). J’ai raconté au rav que mon fils était captif à Gaza et se trouvait dans un danger de mort à chaque instant. On fait tout pour qu’il reste en vie et que Hallila il ne meure pas. Ce que j’ai entendu du rav m’a beaucoup renforcé durant cette période terrible. Si le rav ne m’avait pas parlé, je serais encore aujourd’hui soutenu par les tranquillisants. Rabbi David m’a dit explicitement : « JE TEMOIGNE QUE TON FILS EST EN VIE. JE LE VOIS ACTUELLEMENT DEVANT MOI. JE VOIS CE QU’IL FAIT ET CE QUI SE PASSE AUTOUR DE LUI ». Ces paroles m’ont été dites un an après le 7 octobre. Or à pareille époque personne en Erets (ni Tsahal, ni les politiciens ni les américains) ne connaissait le sort des otages. Ils étaient incapables de me dire si mon fils était vivant ou non et où il était retenu. Durant cette période de grand brouillard rabbi David m’a dit : « IL EST VIVANT ». Le rav me racontait ce que mon fils faisait à ce moment ! Lorsque plus tard un des captifs a été libéré (Ohed Ben Ami) il avait été pris en captivité dans le même endroit que mon fils. Ohed m’a raconté mot pour mot ce que le rav m’avait déjà dit sur mon fils. Le rav me dit aussi : « Ton fils vit, je suis garant de cela. Le prophète Elyahou est à ses côtés et des myriades d’anges sont autour de ces otages et les gardent. Il est suivit du Ciel et sous grande surveillance. Et je peux te certifier que tu le retrouveras sain et sauf et en bonne santé comme un nouveau fils ! » Le père continua (son témoignage a été rapporté sur les ondes d’une radio (Kol ‘Haî lors de l’émission du rav Moché Ben Lolo) : « Rabbi David m’a dit qu’il y avait un décret terrible sur la communauté en Erets. Seulement Hachem par Sa grande miséricorde a pris ce groupe d’otages pour expier (Kapara) toute la génération des fautes : nous vivons par le mérite de ces captifs« .

Fin de ces deux témoignages pour nous apprendre que même lorsque c’est très obscur il y a de la place pour de la grande lumière. Cela dépend de la Emouna en chacun de nous.

« Hiné lo yanoum velo yichan Chomer Israël » (Tehilim 121) le Gardien d’Israël ne dort pas ni ne somnole !

Afilou behastara ché betokh hastara vadaï nimtsa Hachem yitbarakh… Même dans la plus grande des obscurités c’est sûr que se trouve Hachem yitbarakh (Likouté Moharan 56).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Tél:00972556778747

E-mail:dbgo36@gmail.com

Zéra’ chèl kayama pour le rav David Méir ben Perlette Myriam

Et toujours une très belle villa de vacances vous est proposée dans les environs de Tibériade, pour passer de magnifiques Chabbatoth et journées en semaine

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