Donnez, donnez, Hachem vous le rendra…

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AUTOUR DE LA TABLE DU CHABBAT n°267 TEROUMA / ZAKHOR

Donnez, donnez, Hachem vous le rendra…

Notre paracha est l’aboutissement de la révélation du Sinaï. En effet, Hachem, en donnant la Tora aux Bené Israel, voulait que perdure son dévoilement dans le campement juif. Donc, Il ordonnera la construction de sa résidence : le Michkan. Durant les quarante années de traversée du désert, c’est la Tente d’Assignation, bien plus tard – en Terre Sainte -, ce sera le Temple de Jérusalem. Les constructions sont différentes, mais l’idée est identique, faire que la sainteté acquise au Mont Sinaï perdure pour toujours. C’est aussi la raison pour laquelle un Juif se tourne trois fois par jour en direction de l’est (lorsqu’on se trouve en Europe / Amérique), car toutes nos prières passent par l’emplacement physique du Temple de Jérusalem (même après qu’il ait été détruit).

La paracha commence par : « Et vous prendrez pour Moi un prélèvement… ». Il s’agit de donner de ses deniers aux choses saintes. C’était un prélèvement non obligatoire. Chacun pouvait donner de l’or, de l’argent, du cuivre, etc., afin d’ériger le sanctuaire. Les commentateurs se sont penchés sur une énigme du verset. Ils demandent pourquoi est écrit : « et vous PRENDREZ… », alors que le verset aurait dû mentionner : « et vous DONNEREZ » ! En effet, lorsqu’on sort sa CB pour faire un virement à une bonne œuvre (comme « Autour de la table du Chabbath »… pourquoi pas ?), on ne prend pas, mais on DONNE de son argent à la Mitsva. Donc, pourquoi le verset mentionne le verbe prendre à la place de donner ? (Et à cette époque du désert, lorsque les enfants d’Israël donnaient, ils ne percevaient pas des dégrèvements fiscaux, auquel cas on aurait pu aisément répondre à la question…). La réponse que je vous propose sera intéressante, pas seulement pour les fins linguistes, mais aussi pour tout un chacun. Le Gaon de Vilna répond d’après une Michna dans le Pirké Avoth / Maximes des Pères (6.9). Cet enseignement n’est pas forcément réjouissant, mais exprime une donnée de base du judaïsme : « Au moment de la mort d’un homme, ce n’est pas son argent ni même ses pierres précieuses (ndlr : qui restent bien confortablement scellées dans le coffre-fort en banque) qui accompagneront l’homme à sa dernière demeure. C’est seulement la Tora et les bonnes actions. » C’est-à-dire que cet enseignement plusieurs fois millénaire dévoile une vérité fondamentale de la vie : l’homme n’est pas éternel, et surtout lorsque son âme partira pour des mondes spirituels – qu’on espère meilleurs -, c’est juste la Tora et les hqu’il amènera avec lui. Donc les actions cotées à la Bourse, son duplex à Paris, ou encore sa belle auto cabriolet rouge, tout cela restera sans propriétaire jusqu’au moment où sa descendance trouve un accord (des fois, cela se produit…) pour un partage équitable… Donc rien ne le suivra dans le monde à venir, si ce n’est la Tora qu’il aura apprise lors des cours du soir, la pratique du Chabbath, les enfants qu’il a envoyés au Talmud Thora, et ses bonnes actions, comme l’aide aux Yechivoth et Collelim, à la veuve et à l’orphelin. La liste n’est pas exhaustive, rassurez-vous, car vous allez dire encore une fois que le rav Gold est très extrémiste. C’est aussi le respect qu’il a eu vis-à-vis de sa femme, de ses enfants, ou encore lorsqu’il a aidé une grand-mère de la communauté à traverser un boulevard à Paris, alors qu’elle était chargée de plein de commissions, et que son masque, à cause du Covid, lui remontait sur les yeux au point où elle ne pouvait plus voir la chaussée. Tout cela est répertorié dans le Ciel depuis le premier jour féerique de notre naissance jusqu’à notre dernier souffle. Et cela nous accompagnera lors de notre très long voyage vers le Gan Eden. Donc, explique le Gaon, lorsque « je donne au Sanctuaire », finalement c’est la seule chose que je prends véritablement avec moi, POUR TOUJOURS. Car, en donnant pour la Mitsva, ce mérite restera gravé pour toujours dans le ciel à mon crédit. C’est pourquoi le verset mentionne : « Vous prendrez pour Moi de l’or et  de l’argent. »

Cette profonde explication nous éveillera à avoir un nouveau regard sur l’argent. En effet, dans ce grand monde, pour une bonne partie de l’humanité, l’argent est symbole de réussite, de pouvoir et d’honneurs… Or, la Tora nous enseigne son contraire ! L’argent n’a pas de valeur en soi, mais tout dépendra de ce qu’on en fait, pour des choses spirituelles ou non. La preuve c’est qu’un paysan de Bretagne peut toucher le gros lot du loto ou qu’un vendeur de cacahuètes du profond Kansas peut devenir président des USA. Donc ce ne sont pas des valeurs qui marquent l’élévation intrinsèque d’une personne. Mais c’est la Tora / Hachem qui octroie à l’homme sa vraie valeur, puisque le prophète dit : « J’ai créé », dit Hachem, « ce monde pour Mes honneurs. » C’est-à-dire que la vraie valeur, c’est servir son Créateur. Intéressant, non ?

On finira par une courte anecdote au sujet d’un des grands donateurs du Clall Israël de ces dernières décennies, le milliardaire canadien Moshé Reichmann zal. Lorsqu’il disparut il y a quelques années, il laissa deux testaments. Il demanda d’ouvrir le premier, juste avant son enterrement, et le second pour les chlochim, trente jours après. Donc, juste avant que le cortège ne parte vers le cimetière de la communauté, le fils aîné ouvrit devant toute la famille l’enveloppe. Il lit les dernières injonctions du père, et le dernier alinéa demandait à ses enfants de l’enterrer avec ses chaussettes… Les fils, étant des hommes orthodoxes, furent tous très dépités devant une telle demande. D’un côté, il fallait faire au plus vite, car il y a une Mitsva d’enterrer dans la même journée. D’un autre côté, il fallait honorer la dernière volonté du père. Ils demandèrent l’avis de la ‘Hévra Kadicha, s’ils acceptaient que le mort soit enterré avec ses chaussettes. La ‘Hévra Kadicha fut gênée d’une telle demande, mais comme elle provenait d’un des plus grands donateurs du monde des Yechivoth, alors ils se tournèrent vers le rav de Toronto. Ce dernier demanda l’avis d’éminents rabbanim d’Israël. On lui répondit qu’il n’en était pas question ! Le corps doit être enseveli sans aucun habit, si ce n’est le linceul blanc. Les fils acceptèrent la position des rabanim. Comme quoi on peut être immensément riche et écouter la voix des érudits. Et le cortège prit la route vers le cimetière local. Un mois plus tard, la famille se réunit de nouveau pour faire les Chlochim. Tout le monde attendait de savoir ce qui était marqué dans la seconde enveloppe. Un des fils ouvrit ce testament. Il lit devant l’assemblée : « Je sais, mes enfants, que vous ne pourrez pas m’enterrer avec mes chaussettes. J’ai voulu uniquement vous faire comprendre que même un des hommes les plus riches du monde ne peut emporter avec lui ses chaussettes ! » Fin de l’anecdote véritable. Question à 1000 dollars : d’après vous, alors avec quoi Reb Moshé Reihman est-il monté au ciel ? Avec ses buildings de Manhattan, ou la Tora qu’il a soutenue ?

‘Amalek de nos jours…

Cette semaine, on rapportera une anecdote époustouflante (tirée du best-seller que vous connaissez, « Au cours de la Paracha »), qui est liée avec le Chabbath « Zakhor », où on doit se souvenir de ce que nous a fait ‘Amalek dans le désert. Merci au rav Yoél Arazi chlita (tiré de Or Sarah 622) pour cette histoire véridique époustouflante. Il s’agit d’un Juif pratiquant, Yehochoua Samet, habitant New York. Un dimanche matin, il prit sa voiture après la Tefila (prière). Cependant, beaucoup de pensées le tracassaient. Il devait bientôt quitter son habitation en location et trouver une autre demeure. Alors qu’il roulait sur une des grandes artères de la métropole, d’un seul coup, il perdit le contrôle de sa voiture ! C’est alors qu’il se dirigea en pleine vitesse sur la chaussée piétonne ! Yehochoua freina de toute ses forces, rien n’y faisait. Il braqua son volant pour détourner la voiture, en vain ! En face de lui, sur le trottoir, il y avait un couple de personnes âgées. L’engin, encore en pleine vitesse, monta sur le bitume et Yehochoua eut juste le temps de voir la peur qui s’empara des deux individus. Le choc fut terrible. Yehochoua ferma les yeux et finalement la voiture s’immobilisa. Notre conducteur, tout étourdi, sortit de son véhicule, et vit la scène terrible du vieux couple tué sur le coup, sous les roues de son véhicule ! La scène fut pour Yehochoua un choc terrible, il s’évanouit d’émotion !

Plusieurs semaines après, notre conducteur devait comparaître devant un tribunal de la ville. Le juge très agressif (certainement accentué par le fait que ce soit un accusé de la communauté… Même au pays de l’Oncle Sam, ce n’est pas tout rose !) lui demanda quelle était sa défense. Yehochoua dit simplement qu’il conduisait calmement quand sa voiture se déplaça toute seule vers le trottoir, et il ne put rien faire pour enrayer la machine ! Le juge s’énerva et dit : « Tu crois m’amadouer par tes sottises ?! » C’est alors que le juge appela un inspecteur de la police à témoigner. Celui-ci monta et dit : « Je n’étais pas présent lors de la collision, je ne suis arrivé qu’une demi-heure après. Lorsque j’ai vérifié la chaussée, j’ai pu constater qu’il y avait une grande flaque d’huile ! C’est à coup sûr cette huile qui a déporté la voiture et qui a entraîné cette catastrophe ! » Le juge se racla la gorge et dit sèchement : « Yehochoua, d’après cette pièce à conviction très importante, tu es disculpé. Tu peux retourner chez toi ! »

Le lendemain, pour la première fois de sa vie, Yehochoua ne fut pas capable de reprendre le chemin de son travail ! Les sentiments de culpabilité ne le laissaient pas en paix ! Comment avait-il pu mettre fin aux jours d’un couple d’anciens de son quartier ?! Il le savait, ce n’était que par le fait qu’il était coupable, qu’Hachem lui avait envoyé ce terrible accident ! Une profonde mélancolie s’empara de lui, et même après plusieurs mois, il ne retrouvait pas ses habitudes. Jusqu’au jour où un ami le prit à part et lui dit : « Yehochoua, cesse de te culpabiliser toute la journée ! Non seulement tu t’empoisonnes la vie, mais en plus tu gâches la vie de tes proches. »

Yehochoua répondit : « C’est marqué dans nos saints livres (Réchit ‘Hochma), combien la Techouva est difficile et laborieuse pour celui qui tue une personne, même involontairement ! » Son ami (David) lui dit : « Es-tu prêt à demander le conseil d’un grand rav ? » Yehochoua répondit affirmativement. David dit alors : « On va écrire une lettre au rav ‘Haim Kaniévsky de Bené Braq afin qu’il nous dise quoi faire ! » Sur ce, les deux rédigèrent la lettre, et au bout de deux semaines, Yehochoua reçut la réponse du rav (sur carte retournée) : « ‘AMALEK ». La réponse étonna nos deux amis, mais ce qui était sûr, dit David, c’est que le rav n’avait pas dit de s’attrister !

Les mois passèrent, mais la mélancolie de Yehochoua ne le quitta pas ! Cependant, vint le temps où Yehochoua devait déménager. Les Samet allèrent dans une agence immobilière. L’agent immobilier les persuada de venir visiter une jolie maison dans leur quartier. Le couple fit la visite des lieux, et effectivement la maison était très plaisante, le salon était agréable, les chambres spacieuses, etc. Cependant, à un moment donné, Yehochoua était livide. Il fit un signe à sa femme : « Vois-tu la photo sur le piano ? » L’homme demanda à l’agent immobilier l’histoire des propriétaires de l’endroit. L’agent répondit : « C’est un couple de retraités qui ont trouvé la mort dernièrement dans un accident de voiture. » De suite, Yehochoua s’écroula sur le divan du salon, en disant : « C’est le couple, c’est le couple ! »

Les forces de Yehochoua s’affaiblissaient, il était à deux doigts de s’évanouir ! Il eut alors préféré de mourir plutôt que de vivre cet enfer : être dans le salon de ceux qu’il a tués, profiter du fauteuil dans lequel ils se sont assis, etc. C’est alors qu’il se rappela de la lettre du Gaon de Bené Brak. Il se releva et se dit : « C’est le moment de vérifier ce qu’a dit le rav ! »

C’est alors qu’il pressentit quelque chose d’étrange. La propreté était incroyable, tout était formidablement bien rangé. Une seule chose dénotait, c’était un tiroir qui était étrangement ouvert. Yehochoua s’approcha et devina le reflet d’un cadre de photo enfoui dans le tiroir, avec une écriture en bas de l’image. Il souleva la photo et scruta longuement le visage de l’homme qui apparaissait sur la photo. Il n’y avait pas de doute. C’était bien le même homme, celui du portrait posé sur le piano. A ce moment, ses mains toutes tremblantes firent tomber le cadre qui explosa par terre ! En fait, la photo camouflée dans le tiroir était datée de 1942. C’était celle d’un SS nazi avec un grand sourire sur les lèvres ! Derrière lui, on distinguait les baraques de Treblinka ! Yehochoua eut le souffle coupé ! C’était le camp où ses parents avaient été gazés avec le reste de la communauté de sa ville natale ! Tout le corps de Yéhochoua tremblait ! Effectivement, le paisible couple de retraités, gentils new-yorkais, qu’il avait renversé, n’était autre que d’anciens monstres nazis responsables de la mort de milliers de nos frères, en plus de ses parents (d’après une version, Yehochoua découvrit au-dessus d’une des armoires, la liste des Juifs que ce nazi avait gazés, et dans cette liste, il découvrit  le nom de ses propres parents…) !

Après quelques jours, Yehochoua prit l’avion en direction de la Terre Promise, et alla voir rabbi ‘Haim Kaniévsky. Il lui exposa tous les évènements et dit : « Quand j’ai vu l’image du nazi, j’ai eu une grande honte d’avoir manqué de Emouna / foi, rétroactivement ! Mes yeux se sont ouverts et j’ai pu voir la formidable Providence divine qui a entraîné que les roues de mon véhicule se dirigèrent, contre mon gré, pour venger la mort de ma famille. J’ai compris alors que les sentiments de culpabilité que j’ai ressentis ces derniers mois, étaient une sorte d’accusation que je portais contre mon Créateur, qui a fait que je tue ces deux vieillards. Et en fait, c’était la stricte justice que le fils des victimes venge ses parents ! » Rabbi Haïm eut un grand sourire sur les lèvres. Ainsi, quelquefois dans la vie, il y a des choses qui paraissent obscures (comme durant la Meguila d’Esther). Mais, au final, il existe une grande Providence divine. Au-delà de toutes les espérances !

Coin Halakha : Les femmes sont aussi redevables des Mitsvoth de Pourim que les hommes. Donc, elles devront écouter la lecture de la Meguila, donner les dons aux pauvres (Matanot Laévionim) et envoyer des mets. Pour les Michloa’h Manoth, l’envoi des mets, on fera attention qu’un homme envoie à un autre homme, et une femme à une autre femme, et non l’inverse. L’envoi comportera au minimum deux plats pour une seule personne. Il faut que les mets soient consommables immédiatement, ce qui exclut de la viande non cuite.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Sofer écriture askhénaze et écriture sépharade

Prendre contact au  00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

On priera pour une Réfoua Cheléma à : Moshé (Frédéric) Ben Alice Assia, Noam Réfaël Ben Miriam, Hanna Bat Yéoudit, Haïm Eran Ben Zaava parmi les malades du Clall Israël.

Léilouï Nichmat Yaacov Leib Ben Avraham Noutté תנצבה

C’est avec grande reconnaissance à D’ pour toutes Ses bontés que j’ai l’honneur et la grande joie d’annoncer les fiançailles de ma fille Lea avec un excellent Bahour Yéchiva de la Yechiva de Méor Hatalmoud : Yossef Haim Kook Néro Yaïr. Mazel Tov, Mazel Tov !

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