Hamas continue de jouer avec les nerfs des familles : à la veille de son envol pour une rencontre avec le président Trump à Washington, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ordonné l’envoi d’une délégation israélienne au Qatar dès cette nuit ou demain. L’équipe de négociation affirme que la réponse transmise par le Hamas permet, pour la première fois, d’entrer dans une salle de négociation et d’essayer de faire avancer un accord sur les otages.
JDN – Baroukh Shapira
Dans l’équipe de négociation, on déclare que la réponse du Hamas crée enfin une ouverture pour entrer dans une phase sérieuse de pourparlers en vue d’un accord sur les prisonniers. Un haut responsable israélien a déclaré au journal télévisé du week-end : « C’est maintenant une affaire de négociation, c’est possible. Il ne faut pas manquer cette opportunité. »
Il a toutefois précisé qu’il existe encore des écarts importants, et qu’il faut aligner les attentes avec le public, qui réclame un accord immédiat.
Malgré l’espoir et l’impatience de l’opinion publique, l’accord ne devrait pas être conclu en quelques heures – il s’agit d’un processus qui devrait s’étaler sur plusieurs jours. La réponse du Hamas inclut également un durcissement de ses positions, notamment l’exigence d’un retrait de Tsahal des zones de la bande de Gaza, et l’annulation du mécanisme de distribution humanitaire mis en place avec la collaboration d’une société américaine. Hamas exige aussi que des négociations sur la fin de la guerre commencent dès les premières étapes de l’accord.
Selon un rapport du journal télévisé du week-end, le brouillon complet transmis à Israël est différent de celui qui avait été traduit de l’arabe la veille. Il inclut notamment une clause selon laquelle l’aide humanitaire serait exclusivement distribuée par l’ONU – un changement perçu comme critique par certains ministres du gouvernement.
D’après la chaîne « Al-Sharq », un cycle de discussions indirectes entre Israël et le Hamas devrait s’ouvrir prochainement à Doha, dans le but de discuter des mécanismes de mise en œuvre du cessez-le-feu et de l’application de l’accord. Des sources palestiniennes ont indiqué que le Hamas a donné son accord de principe à la proposition comme base pour poursuivre les négociations, après avoir reçu des garanties selon lesquelles ses remarques seraient prises en compte.
Les exigences du Hamas :
-
Aide humanitaire : retour à l’ancien modèle où l’ONU et le Croissant-Rouge sont seuls responsables de l’entrée et de la distribution de l’aide.
-
Retrait de Tsahal : exigence que l’armée israélienne revienne à ses positions d’avant la reprise des combats.
-
Cessez-le-feu de longue durée : engagement clair des médiateurs, et des États-Unis, qu’aucune reprise des hostilités n’aura lieu à l’issue des 60 premiers jours de trêve.
Au sein du quartier général des familles d’otages, on met en garde contre la « méthode des vagues » dans les accords partiels : « Les sélections douloureuses et la méthode des libérations par vagues torturent les familles, qu’il s’agisse du retour des vivants ou du rapatriement des corps pour un enterrement digne. »
Selon elles, tous les otages auraient pu être libérés depuis longtemps si le gouvernement l’avait décidé.
Ce nouveau mouvement diplomatique en direction du Qatar redonne espoir quant à un accord sur les otages, qui pourrait aussi faire progresser un cessez-le-feu à Gaza. Mais la route reste longue et complexe. La réponse du Hamas ouvre la porte à des négociations, mais les désaccords sur le redéploiement de Tsahal, les mécanismes d’aide humanitaire et les garanties d’une trêve durable pourraient retarder la signature d’un accord final.