« Il n’y aura jamais d’État palestinien. Cet endroit est à nous »

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« Il n’y aura jamais d’État palestinien. Cet endroit est à nous », a déclaré Netanyahou

Expansion des colonies : Netanyahou ferme définitivement la porte à un État palestinien

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a officiellement entériné un plan massif d’extension de la ville de Ma’ale Adumim en Cisjordanie, tout en affirmant que la création d’un État palestinien ne se produira « jamais ». Lors d’une visite dans cette ville périphérique de Jérusalem —déjà peuplée par environ 37 000 habitants—, il a posé en signe d’autorité que ce territoire appartient à Israël, excluant toute forme d’indépendance palestinienne.

Un plan de grande ampleur
L’accord cadre signé prévoit la construction de plusieurs milliers de logements supplémentaires sur des terres publiques, accompagnés d’un investissement d’environ 3 milliards de shekels pour développer l’infrastructure, les services publics, ainsi que la rénovation des quartiers anciens. Les nouvelles zones à bâtir, nouvelles voiries, réseaux d’assainissement, d’eau, d’électricité et de transport bénéficieront d’une modernisation conséquente. Une surface importante —autour de 20 000 m²— sera dédiée aux commerces et espaces d’emploi. L’objectif est de quasiment doubler la population de Ma’ale Adumim, ce qui constitue le plus vaste projet urbain depuis la fondation de la ville.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a qualifié ce plan d’« historique en Judée-Samarie », insistant sur l’idée que cette expansion s’inscrit dans la politique de promotion des colonies et des investissements dans les territoires revendiqués. Un programme d’appartements à prix réduit fait partie du dispositif : réduction de 80 %, dont une part réservée aux réservistes (50 %) et aux soldats (25 %), selon lui, qui souhaite encourager le peuplement. Le maire de la ville, Guy Yifrah, est lui aussi monté au créneau, proclamant que ce projet est une mission personnelle, une chance pour Ma’ale Adumim d’entrer dans une nouvelle ère.

Le projet E1 : pierre angulaire d’une stratégie territoriale
Le plan signé s’appuie sur la relance du projet dit E1, zone stratégique située entre Ma’ale Adumim et Jérusalem-Est. Ce dernier, longtemps gelé sous les pressions diplomatiques internationales, comporte environ 3 400 logements à construire, et sert à relier la colonie à Jérusalem, tout en fragmentant physiquement la Cisjordanie. Ce tracé risque de couper les territoires palestiniens du nord du sud, notamment en isolant Jérusalem-Est de villes majeures comme Ramallah et Bethléem.

Des voix gouvernementales israéliennes considèrent E1 comme un outil pour rendre « irréversible » la souveraineté israélienne sur ces territoires. Smotrich lui-même a déclaré lors de son approbation qu’il s’agissait d’“enterrer l’idée d’un État palestinien”.

Réactions internationales et enjeux légaux
La décision suscite une vive réprobation à l’étranger. De nombreux États occidentaux dénoncent le plan comme une violation du droit international, estimant que les colonies en Cisjordanie sont illégales selon les Conventions de Genève. Plusieurs pays —dont ceux de l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada— exhortent Israël à renoncer à cette extension, soulignant que ce type de construction compromet gravement la perspective d’une solution fondée sur deux États.

Par ailleurs, le plan E1 est clairement perçu par les Palestiniens et les critiques comme un coup majeur porté à toute continuité territoriale nécessaire pour un futur État palestinien. De leur côté, des ONG locales françaises ou internationales ont exprimé leur condamnation, vertement, tant pour les implications humanitaires que pour les possibles déplacements forcés dans les zones concernées.

Vers une nouvelle donne géographique et politique
Avec la mise en œuvre du plan, Ma’ale Adumim deviendrait une métropole satellite encore plus étendue, intégrant de nouveaux quartiers et infrastructures, tout en exerçant une influence déterminante sur les zones adjacentes. Le contrôle sur la zone E1 jouerait un rôle clé dans la stratégie israélienne : parier sur la démographie, sur l’aménagement du territoire, mais aussi sur des barrières physiques —routes, aménagements urbains— qui façonnent le quotidien des Palestiniens.

Par cette initiative, le gouvernement actuel affirme sa détermination à changer les faits sur le terrain, en s’appuyant sur ses structures institutionnelles locales (ministère, municipalité, finances publiques) pour asseoir une transformation profonde.

Jforum.fr

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