Une vive polémique agite les milieux politiques américains à propos d’un avion luxueux d’une valeur de 400 millions de dollars que le Qatar a proposé de céder aux États-Unis pour l’usage du président américain Donald Trump. Plusieurs membres républicains du Congrès mettent en garde contre de graves problèmes de sécurité, remettant en cause la pertinence d’accepter un tel « cadeau ».
JDN
Le Wall Street Journal rapporte que des membres républicains du Congrès, dont certains siègent aux commissions de la Défense et du Renseignement, s’inquiètent des implications sécuritaires d’une telle acquisition. Ils estiment que le gouvernement devra répondre à de nombreuses questions sensibles si l’avion devait être intégré à la flotte présidentielle. Selon eux, scanner l’appareil pour détecter et éliminer d’éventuelles technologies d’espionnage étrangères serait un processus coûteux et de longue haleine.
Certains doutent également que l’appareil qatari possède les capacités techniques nécessaires à une utilisation présidentielle, comme le ravitaillement en vol, ou l’équipement pour servir de centre de commandement aérien en temps de crise.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a affirmé qu’aucune décision officielle n’avait encore été prise, mais que si elle devait l’être, elle serait « rigoureusement examinée ».
« Il y a de nombreuses questions importantes auxquelles il faudra répondre si cela se concrétise », a-t-il déclaré.
Bien que leur position soit plus modérée que celle des démocrates, qui évoquent des problèmes éthiques et constitutionnels, les critiques républicaines représentent une rare fissure entre Trump et des membres de son propre parti. Cette controverse intervient alors que le président Trump est actuellement en déplacement à l’étranger et doit se rendre au Qatar aujourd’hui.
Réactions de sénateurs républicains :
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Todd Young : « J’ai des inquiétudes dès qu’un cadeau provient d’un pays étranger, même allié. Des dispositifs d’écoute pourraient s’y trouver. »
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Susan Collins : « Je suis préoccupée par la capacité à nettoyer cet avion à fond pour garantir qu’aucun dispositif d’espionnage ne s’y cache. »
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John Cornyn : « C’est un véritable problème. Nos adversaires saisiraient volontiers une telle opportunité pour y dissimuler quelque chose. »
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Mike Rounds : « Je comprends que le président cherche l’efficacité, mais ici, cela pourrait être un défi. Chaque centimètre carré devrait être examiné, et cela représente des mois de travail, pour un appareil destiné à un usage temporaire. »
Critiques dans les milieux conservateurs :
Le commentateur Ben Shapiro a qualifié cette idée de « douteuse ». Une militante républicaine a attaqué le Qatar sur les réseaux sociaux, déclarant que « les États-Unis ne peuvent pas accepter un ‘cadeau’ de 400 millions de dollars de la part de djihadistes en costume ».
Réponse du président Trump
Dans un message publié sur son réseau social, Donald Trump a affirmé : « Le Boeing 747 est un don au Département de la Défense / US Air Force, pas à moi ! C’est un cadeau du Qatar, un pays que nous avons protégé pendant des années. Il servira d’avion temporaire pour Air Force One jusqu’à l’arrivée – très en retard – des nouveaux avions commandés à Boeing. »
Et il a ajouté : « Pourquoi notre armée et nos contribuables devraient-ils payer des centaines de millions alors qu’un pays souhaite nous récompenser pour notre bon travail ? Cette grande économie servira à rendre sa grandeur à l’Amérique. Seul un idiot refuserait un tel cadeau au nom de notre pays. Merci pour votre attention ! »