L’opposition iranienne s’exprime : « La chute du régime est imminente »
Alors que les tensions entre Israël et l’Iran ont atteint un niveau rarement égalé, une réunion exceptionnelle a récemment eu lieu entre des figures de l’opposition iranienne en exil et l’opinion publique israélienne. Organisé virtuellement, cet échange a permis de mettre en lumière les espoirs, les stratégies, mais aussi les obstacles rencontrés par ceux qui rêvent d’un Iran libre, débarrassé de son régime islamiste.
Des soutiens clairs à Israël et une haine du régime
« Khamenei se cache dans un trou à rats », a lancé Kumars Naomi, figure emblématique de l’opposition et directeur de l’organisation Cyrus le Grand basée aux États-Unis. Cette phrase symbolise le sentiment général partagé durant la réunion : l’appareil de pouvoir iranien est en déroute. Selon Naomi, les récentes frappes israéliennes ont significativement réduit la capacité militaire du régime, affaiblissant sa position face à une population déjà largement hostile.
Sherwin Fishvar, entrepreneur de la tech et fondateur de l’Alliance israélo-iranienne, a déclaré : « Ce que font les Israéliens est l’œuvre de D’. » Il estime que la guerre en cours pourrait être le point de bascule tant attendu. D’après lui, ce renversement est aussi rendu possible grâce à la collaboration d’« milliers d’Iraniens courageux » qui transmettent des renseignements cruciaux à Israël, au péril de leur vie.
Pourquoi la rue iranienne ne se soulève-t-elle pas encore ?
Une interrogation revient sans cesse dans les échanges entre Israéliens et Iraniens en exil : pourquoi le peuple iranien, si opposé au régime, ne descend-il pas massivement dans la rue ? À cette question, les réponses sont multiples mais convergentes : la peur et l’absence de moyens.
Peshawar, autre représentant de l’opposition, va dans le même sens. Il insiste sur le fait que les Iraniens ne sont pas armés et que tout soulèvement serait brutalement réprimé : « Si les gens descendent dans la rue maintenant, alors que le régime a encore des capacités militaires, ils seront massacrés. » Pour lui, une insurrection massive ne pourra réussir que lorsque le pouvoir central sera encore plus affaibli, militairement comme psychologiquement.
Siavash Dehdashti, membre de l’Opposition démocratique iranienne, se montre plus optimiste. Selon lui, un soulèvement est imminent : « Je pense que ce n’est qu’une question de jours, pas de semaines. »
Une vision pour l’Iran de demain
Au-delà de la critique du régime actuel, les participants ont esquissé une vision claire de l’Iran post-islamiste. Un État laïc, moderne, aligné sur les valeurs occidentales et ouvert à Israël. Pour Dehdashti, le futur du pays s’éloignera radicalement du modèle religieux : « Le régime a détruit la foi. La majorité des Iraniens ne se reconnaissent plus dans aucune religion. »
Hamdarian rappelle toutefois que le retour du fils du Shah n’effacera pas les critiques envers l’ancien régime. Certains, en Iran comme en exil, rejettent toute forme de restauration monarchique, accusant Pahlavi d’inefficacité ou de corruption. Le débat reste ouvert, mais le besoin d’un leadership reconnu fait consensus.
Le rôle crucial d’Internet dans la révolution à venir
Un autre aspect central abordé lors de la réunion est le rôle de la communication numérique dans la résistance. Tom Wagner, conseiller stratégique et directeur du Centre Moyen-Orient, a insisté sur le fait qu’Internet est la clé de voûte de toute révolte populaire en Iran. Il souligne que dès que des mouvements de protestation émergent, le régime coupe immédiatement les réseaux, rendant impossible toute coordination.
Un dialogue inédit entre deux peuples
Enfin, cette rencontre entre Israéliens et opposants iraniens a illustré un fait rare au Moyen-Orient : un échange direct, franc, sans intermédiation. Tom Wagner salue cette ouverture : « Dans cette région, les gens ne se parlent presque jamais directement. Et là, nous avons un dialogue humain, personnel, entre deux peuples que tout semble opposer. »
Pour les Iraniens en exil, cet échange est aussi un message de patience adressé à Israël. Oui, la population iranienne souhaite un changement. Oui, elle rejette massivement le régime. Mais elle attend le bon moment, celui où les chaînes tomberont pour de bon.
Ce dialogue, tenu dans l’ombre des bombes et des tensions géopolitiques, dessine les contours d’un espoir fragile mais tenace : celui d’un Iran libre, pacifique et réconcilié avec ses voisins.