Face à la multiplication des actes antisémites à travers le monde et à la montée des inquiétudes sécuritaires dans plusieurs pays occidentaux, Israël envisage d’accélérer un vaste plan d’aide d’urgence destiné à encourager la ’alyah et à faciliter l’intégration de nouveaux immigrants. L’attaque meurtrière survenue récemment à Bondi Beach, à Sydney, a renforcé le sentiment d’urgence déjà présent au sein des autorités israéliennes, sans toutefois être à l’origine exclusive de cette initiative.
Selon les informations rendues publiques, le ministère de la ’Aliyah et de l’Intégration a présenté un plan structurant lors d’une réunion gouvernementale tenue à Dimona. Baptisé Aliyat HaTekuma, ce programme a été lancé à l’initiative du Premier ministre Benjamin Netanyahu et vise à accueillir jusqu’à 30 000 nouveaux immigrants dès 2026. Le projet avait été conçu avant les événements de Sydney, mais le contexte international actuel devrait accélérer son adoption et sa mise en œuvre.
Le plan cible en priorité les communautés juives vivant dans des pays confrontés à une recrudescence notable de l’antisémitisme, notamment la France, le Royaume-Uni et l’Australie. Il prévoit un ensemble de mesures concrètes destinées à réduire les obstacles administratifs et à améliorer les conditions d’accueil. Parmi les axes centraux figure la réduction drastique des délais de traitement des demandes de ’alyah, avec un objectif d’approbation en environ un mois après le dépôt du dossier.
Sur le plan financier, l’État prévoit une « subvention d’intégration » versée automatiquement chaque mois durant la première année d’installation, sans démarches supplémentaires pour les nouveaux arrivants. Cette approche vise à simplifier les procédures et à offrir une visibilité économique immédiate aux familles immigrantes. Le coût global du programme est estimé à environ 600 millions de shekels la première année, puis à près de 1,1 milliard de shekels la deuxième année.
Le logement constitue un autre pilier du dispositif. Le plan prévoit un renforcement de l’accompagnement à la recherche d’appartements et une prise en charge partielle des loyers dans des « villes d’accueil » désignées. Des financements supplémentaires seraient alloués aux municipalités en fonction du nombre de familles accueillies, afin de renforcer les infrastructures locales et les services publics. Les autorités envisagent également d’orienter certains flux migratoires vers des villes spécifiques, comme Eilat, Nahariya, Ashkelon, Haïfa, Beer-Sheva ou Ma’alé Adumim, en tenant compte des profils professionnels et communautaires des immigrants.
Ce projet a suscité un débat public marqué après la prise de position de Zvi Hauser, ancien secrétaire du cabinet et ex-membre de la Knesset. Dans une tribune largement commentée, il a appelé à considérer la ’alyah non comme un simple dossier administratif, mais comme un événement national stratégique. Selon lui, la situation actuelle représente une opportunité historique qui exige une direction directe au plus haut niveau de l’État.
Hauser plaide pour la création d’un cabinet d’urgence dédié, placé sous l’autorité du Premier ministre, afin de coordonner les efforts dans les domaines de la sécurité, du logement, de l’emploi, de l’éducation, des infrastructures et de la diplomatie. Il alerte sur la banalisation croissante de l’antisémitisme et estime que les événements récents à l’étranger révèlent une tendance de fond, et non des incidents isolés.
Dans cette logique, il évoque l’objectif ambitieux du « onzième million », appelant Israël à agir rapidement pour favoriser l’arrivée d’un million de Juifs dans les années à venir. Parallèlement, le ministre de l’Aliyah et de l’Intégration Ofir Sofer a relancé des foires de l’Aliyah, notamment en Australie, constatant un regain d’intérêt significatif à la suite des récents événements internationaux.
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