La commission anti-israélienne de l’ONU s’effondre

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L’ONU perd ses commissaires

La Commission d’enquête de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés est en pleine implosion. En l’espace de quelques jours, ses trois principaux commissaires ont annoncé leur départ, provoquant un véritable séisme diplomatique au sein de l’organisation. Ce coup d’éclat survient peu après que le secrétaire d’État américain Marco Rubio a imposé des sanctions contre Francesca Albanese, rapporteure spéciale pour les territoires palestiniens, accusée d’avoir exercé des pressions illégitimes sur des entreprises internationales en raison de leurs relations avec Israël.

Navi Pillay, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et présidente de cette commission, ainsi que les commissaires Miloon Kothari et Chris Sidoti, ont tous trois présenté leur démission. Selon les déclarations officielles, Pillay évoque des raisons personnelles telles que son âge avancé et des contraintes de santé. Mais pour plusieurs observateurs, ces départs sont surtout une réponse à la tempête politique qui entoure depuis des mois les prises de position de la commission et ses membres.

Créée en 2021 à la suite d’une demande conjointe de la délégation palestinienne et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la commission avait pour mission de se pencher sur les « causes profondes » du conflit israélo-palestinien. Dès sa mise en place, elle avait suscité une vive opposition de la part de plusieurs États occidentaux et des défenseurs d’Israël, qui voyaient dans cette structure un organe à charge, accusant Israël tout en passant sous silence les exactions du Hamas, du Hezbollah ou de l’Autorité palestinienne.

Les critiques se sont multipliées au fil du temps. Navi Pillay, par exemple, a publiquement qualifié Israël d’État d’apartheid. Miloon Kothari avait suscité la controverse en affirmant que « les réseaux sociaux sont largement contrôlés par le lobby juif », une déclaration jugée antisémite par de nombreuses organisations internationales. Chris Sidoti, de son côté, a été accusé de partialité constante dans ses rapports, n’hésitant pas à relayer les positions les plus radicales à l’égard de l’État hébreu.

Mais c’est la figure de Francesca Albanese, bien que formellement non membre de la commission mais rapporteure spéciale indépendante, qui a cristallisé le débat. Celle-ci a été ciblée par des sanctions imposées par l’administration américaine pour avoir, selon le Washington Free Beacon, envoyé des lettres à des entreprises internationales menaçant de poursuites pénales si elles ne rompaient pas leurs relations commerciales avec Israël. Elle est aussi connue pour avoir exprimé des positions polémiques, allant jusqu’à sous-estimer les actions terroristes du Hamas ou à relayer des théories complotistes impliquant la CIA, le Mossad et les attentats de Paris en 2015.

Pour l’organisation UN Watch, une ONG de surveillance des Nations Unies, ces départs constituent un tournant salutaire. « Les architectes de l’inquisition anti-israélienne de l’ONU fuient le navire », a déclaré son directeur exécutif Hillel Neuer. Selon lui, cette commission était dès le départ fondée sur des préjugés : elle visait ouvertement Israël sans jamais exiger de comptes aux groupes terroristes ou aux acteurs palestiniens impliqués dans la violence. « La démission des trois commissaires était attendue depuis longtemps », a-t-il ajouté.

Il est encore trop tôt pour savoir si cette vague de démissions entraînera la dissolution pure et simple de la Commission d’enquête. Mais son avenir semble compromis, tant sa légitimité est aujourd’hui remise en cause. Pour nombre de diplomates, cette crise met en lumière les dérives idéologiques de certaines structures onusiennes, accusées de s’éloigner de leur vocation d’impartialité pour devenir des instruments politiques.

En parallèle, les États-Unis ont clairement signifié leur volonté de ne plus tolérer ce qu’ils considèrent comme des dérives antisémites et des abus de pouvoir au sein des institutions internationales. La mise au ban de Francesca Albanese est un signal fort envoyé à ceux qui utilisent leur fonction pour intimider ou faire pression au nom d’agendas politiques, au mépris des règles de droit international et du respect mutuel.

La communauté internationale est désormais face à une responsabilité : repenser la manière dont sont constituées et supervisées les instances d’enquête de l’ONU, afin d’éviter qu’elles ne deviennent les porte-voix d’un parti pris au détriment de la mission universelle qu’elles sont censées incarner.

Jforum.fr

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