La flottille provoque Israël et arrive le jour de Kippour

1
334

La flottille Global Sumud : provocation, péril et enjeux géopolitiques
Une nouvelle flottille baptisée Global Sumud s’avance vers Gaza, suscitant une vive tension entre les acteurs méditerranéens et Israël. Composée d’environ quarante à cinquante navires — voiliers, bateaux de soutien et embarcations légères — cette colonne militante navigue depuis un mois dans les eaux de la Méditerranée orientale, avec un objectif clair : briser le blocus israélien sur la bande de Gaza.

Le départ a eu lieu le 1ᵉʳ septembre depuis Barcelone, après avoir été précédé d’équipes venues d’Italie et de Grèce. Le convoi a déjà parcouru plus de 1 700 milles nautiques et se situe actuellement à environ 300 milles nautiques des côtes gazaouies, à quelques jours d’une possible arrivée dans les eaux proches de Gaza.

Mais son périple ne manque pas d’obstacles. Sur le chemin, la flottille a fait face a des drones survolants, des explosions entendues à proximité de plusieurs embarcations, ainsi que des perturbations des communications. Selon les militants, au moins dix bateaux ont été touchés par des objets largués par aéronefs non identifiés. Aucun blessé n’est rapporté, mais les dommages matériels sont avérés. En outre, un navire — le « Family Boat » — a subi une panne moteur majeure près de la Crète et est désormais immobilisé, ses passagers étant redistribués sur d’autres bateaux.

Plus tôt, l’un des bateaux de la flottille avait affirmé avoir été frappé par un drone dans le port tunisien de Sidi Bou Saïd, provoquant un incendie superficiel. L’incident avait alors été contesté par les autorités tunisiennes, qui avaient qualifié le sinistre d’incendie interne.

Dynamique de la provocation calculée
Les organisateurs affichent une intention hautement symbolique : ralentir volontairement la progression des navires pour coïncider leur entrée possible dans les eaux gazaouies avec Yom Kippour, jour sacré du calendrier juif. Ce choix, annoncé publiquement, cherche à maximiser l’attention médiatique et à créer un choc moral.

Israël a déjà envisagé plusieurs réactions. Sa marine a préparé un protocole pour intercepter chaque bateau sans recourir à la violence — en prenant le contrôle des embarcations, en confisquant les cargaisons et en renvoyant leurs occupants dans leur pays d’origine. Les hôpitaux de Beer Sheva, Ashdod et Ashkelon sont placés en état d’alerte pour anticiper toute conséquence.

De leur côté, les autorités israéliennes ont proposé de récupérer l’aide humanitaire des navires pour la transférer via des canaux sécurisés, proposition toujours rejetée par les militants, qui revendiquent un passage direct. Le Vatican, par ailleurs, avait également proposé d’intermédiaire humanitaire, mais sans succès.

Israël va plus loin : il affirme que cette flottille n’est pas une initiative purement caritative mais un acte de confrontation politique. Certains responsables israéliens ont accusé l’opération de servir le Hamas, et ont indiqué qu’ils ne permettront pas à ces bateaux d’atteindre Gaza.

Soutiens et réactions internationales
La flottille est accompagnée d’une surveillance active : des navires militaires espagnols et italiens escortent le convoi pour protéger la sécurité des participants. L’Espagne, en particulier, tient à souligner que la mission est « pacifique » et ne constitue pas une menace à Israël.

L’Italie a fermement condamné les attaques par drones, déployant la frégate Virginio Fasan pour venir au secours des navires. Des protestations publiques se sont organisées dans plusieurs villes italiennes, avec appels à des grèves générales pour soutenir la flottille.

Cette mobilisation ne fait pas l’unanimité. Plusieurs gouvernements européens, l’Union européenne et des diplomates se montrent prudents voire critiques, estimant que l’initiative pourrait exacerber les tensions régionales sans améliorer la situation humanitaire sur le terrain.

Risques et scénarios possibles
Deux scénarios sont envisagés. Le premier, imposé par Israël, est une interception pacifique mais ferme des bateaux : les navires sont saisis, les passagers rapatriés, l’aide détournée. Le second, plus périlleux, est un affrontement naval, provoquant potentiellement des pertes en vies humaines.

Israël dispose de l’expérience : les flottilles antérieures (notamment celle de mai 2025) avaient déjà été frappées par des drones en eaux internationales, provoquant des incendies et des dégâts, sans victimes déclarées. Les précédents plaident pour une intervention maîtrisée, mais rien ne garantit l’absence d’accident.

Dans ce contexte, il est indispensable de défendre la souveraineté d’Israël et sa capacité à protéger ses frontières contre des actions provocatrices. La flottille, quelle qu’en soit la revendication humanitaire, joue un rôle politique clair, déjà planifié pour coïncider avec des moments symboliques. Israël n’a pas d’autre choix que de préserver sa sécurité et de rejeter toute tentative de briser son blocus dans des conditions non contrôlées. En fin de compte, la priorité doit rester la protection des civils israéliens et la stabilité régionale.

Jforum.fr

1 Commentaire

Laisser un commentaire