Un grand retour à la Tora est actuellement sensible dans tout le pays, et partout des initiatives sont prises afin d’assister le public dans cette direction. Nous nous sommes tournés vers l’organisme Lev LeA’him, qui est à la pointe des actions dans ce domaine, chez nous, à Afoula.
Les chiffres parlent d’eux‑mêmes – plus de 200 ‘havroutoth sont aujourd’hui actives à Afoula et dans ses environs. Cinq maisons d’étude actives ainsi qu’un centre de jeunesse forment l’épine dorsale de l’activité dans la ville d’Afoula elle‑même. Le spectacle des lumières des maisons d’étude allumées le soir dans toute la ville, du lieu d’où s’élèvent les voix de l’apprentissage, témoigne de la révolution spirituelle qui s’y opère.
Une révolution spirituelle tranquille mais puissante est en marche. L’organisation « Lev leA’him » a profondément marqué le tissu social de la région. Grâce à une équipe dévouée de rabbanim et d’animateurs, elle a réussi à créer une dynamique remarquable de renforcement et de rapprochement à la tradition juive. Nous avons rencontré le rav Yehouda Rabinovitch et le rav Shalom Ben Ezra, coordinateurs de « Lev leA’him », qui nous révèlent l’ampleur de cette activité impressionnante.
Les chiffres parlent d’eux‑mêmes : plus de 200 ‘havroutoth sont aujourd’hui actives dans la région d’Afula. Chaque semaine, des centaines de personnes éloignées de la tradition juive s’assoient pour étudier la Tora avec des avrékhim, créant ainsi un pont humain entre des mondes parfois perçus comme lointains. Le lien personnel qui se tisse entre la personne qui s’approfondit et l’avreikh est la base d’un changement profond : non seulement un partage de connaissances, mais aussi la construction d’un véritable attachement aux trésors de la Tora.
« Qu’est‑ce qui rend la méthode de la ‘havrouta si unique dans l’activité de ‘Lev leA’him’, et comment contribue‑t‑elle au succès de la révolution spirituelle dans la région ? »
« La ‘havrouta, c’est bien plus que de simple étude », explique le rav Rabinovitch avec un grand sourire. « C’est une opportunité de dialogue sincère et ouvert, une rencontre directe avec le judaïsme, une redécouverte de trésors oubliés. Beaucoup de participants découvrent pour la première fois la profondeur et la beauté des sources juives. »
Cinq maisons d’étude actives et un centre de jeunesse constituent l’épine dorsale de l’activité dans la ville d’Afoula même. Parallèlement, un réseau étendu de maisons d’étude et d’activités de jeunesse couvre pratiquement toutes les localités de la région, de sorte qu’il existe presque dans chaque village un point de lumière spirituelle.
Dans le quartier de Yizre’el, une maison d’étude vivante, dirigée par le rav Rabinovitch lui‑même, accueille 35 ‘havroutot dans une atmosphère chaleureuse et accueillante. À Givat HaMoré, sous la direction du rav Israël Margalit, fonctionne un centre d’étude accueillant une vingtaine de ‘havroutoth, et au centre-ville, une autre maison d’étude dessert environ 25 ‘havroutoth.
« Quel est l’impact de l’activité de ‘Lev leA’him’ sur l’éducation religieuse à Afoula, et quels sont les accomplissements les plus significatifs dans ce domaine ? »
« Il n’y a pas de plus grande satisfaction que de voir un enfant entendre pour la première fois les mots “Chema’ Israël” ou l’étude de la Tora », confie le rav Chemouel Pinto, responsable des inscriptions aux institutions éducatives religieuses de la région, ses yeux brillants d’émotion. « L’an dernier, nous avons réussi à inscrire dans des établissements religieux des enfants qui pour la première fois de leur vie rencontrent Moché notre maître et l’héritage d’Israël. »
Parallèlement, poursuit le rav Rabinovitch, « dix adolescents qui se sont rapprochés du judaïsme grâce à l’activité de l’organisation ont intégré cette année des Yechivoth » – un succès impressionnant qui témoigne de la portée du changement engendré par cette activité dévouée.
Le rav Avraham Munck est responsable des centres de jeunesse dans les mochavim de la vallée, attirant environ quarante adolescents chaque semaine. Le rav Shalom Levy anime un centre de jeunesse dans le quartier de Yizre’el, avec environ cinquante jeunes actifs. « La jeunesse d’aujourd’hui est assoiffée de sens », explique le rav Levy. « Lorsqu’ils découvrent la richesse spirituelle du judaïsme, de manière accessible et dans une atmosphère accueillante, ils s’y connectent profondément. »
Contacts en or : des histoires de vies transformées
« Pouvez‑vous partager une histoire significative de rapprochement illustrant la puissance de l’impact de ‘Lev leA’him’ à Afoula ? »
L’un des récits les plus émouvants est celui d’Eli Fourman, venu à la maison d’étude il y a quatre ans. Sa famille, immigrée de Russie, s’était installée à Afoula. Eli commença à suivre les cours du rav Margalit, rue Shaoul Tsernikhovski 9. « Il étudiait avec un progrès impressionnant », raconte le rav Rabinovitch. Puis est apparu un détail surprenant : selon la loi juive, Eli n’était pas juif.
Au lieu de s’éloigner, Eli demanda de l’aide pour entamer une conversion. « Il ressentait qu’il avait trouvé sa véritable maison dans la Tora », décrit le rav Rabinovitch. Après un processus de conversion approfondi et rigoureux, il conditionna son inscription à la Yechiva après la conversion. Devenu juif selon la loi, le rav Rabinovitch engagea avec lui une conversation significative : il lui transmit un testament reçu de son maître, rav Moché Yehouda Bigel zatsal (anciennement rav de la communauté de Guivath haMoré) : « L’homme vient dans ce monde pour apprendre et se comporter correctement. Mais la nature du monde est de toujours repousser ce moment. Et le rav Bigel zatsal nous a enseigné que si tu ne prends pas ta décision aujourd’hui, cet endroit deviendra ton tombeau » – une référence à l’expérience du mont Sinaï. « Aujourd’hui », ajoute‑t‑il, « mais pas demain ».
Ces mots percèrent son cœur, et Eli décida de s’inscrire à la Yechiva. « Aujourd’hui », dit fièrement le rav Rabinovitch, « ce jeune, qui a choisi le nom Eliyahu, est l’un des meilleurs de la Yechiva. Il a trouvé sa vocation. »
Un autre récit émouvant est celui d’Ilai Otmazgin, venu de manière informelle aux leçons de Tora de « Lev leA’him ». « Je l’ai mis en binôme avec l’un de nos avrékhim dévoués, le rav Aharon Wiesman », raconte le rav Rabinovitch. « Après un temps, il a supplié qu’on l’aide à partir en Yechiva. »
Ses parents, naturellement, s’y opposèrent. « Sa mère était catégorique : “On ne quitte pas l’école…” » se souvient le rav Rabinovitch. « Puis, comme une main de la Providence, la pandémie de Covid est arrivée ». Il a alors proposé à Ilai de passer deux semaines en Yechiva, alors que les écoles étaient fermées. La mère accepta l’essai.
« Quand il est rentré à la maison », raconte le rav Rabinovitch avec émotion, « il avait une lumière particulière sur le visage. Sa mère remarqua le changement et lui dit : “Tu ne retournes pas à l’école.” » Ilai s’est marié il y a deux mois et sa mère pleurait d’émotion sous la ‘houpa. « Elle m’a dit en larmes : “Merci que mon fils soit allé à la Yechiva et fonde une maison fidèle en Israël.” »
Noam Elimelekh : un nom, un destin
L’un des récits les plus émouvants est celui de Noam Elimelekh, un jeune ayant étudié dans la maison d’étude du rav Shalom Levy. « Le rav Levy a investi cœur et âme en lui », rapporte le rav Rabinovitch. « Fils unique, ses parents avaient du mal à le laisser aller en Yechiva. »
Derrière le nom Noam Elimelekh se cache une histoire particulière : « Lorsque sa mère était en grand danger, après plusieurs fausses couches, ils déposèrent le livre “Noam Elimelekh” comme une amulette pour sa survie », révèle le rav Rabinovitch. « Quand il naquit sain, ils décidèrent de lui donner ce nom. Comme si son destin était scellé : il continuerait la voie de la Tora. »
Quand arriva le moment de choisir son avenir, un dilemme difficile surgit. « Son père me dit fermement : “Je veux qu’il aille à l’armée ; mais s’il va en Yechiva, je ne pourrai plus le faire sortir, car la Yechiva est la vérité. Et je ne peux pas le chasser de la vérité.” » raconte le rav Rabinovitch.
Le directeur de la Yechiva qui accepta Noam témoigna plus tard : « Cela valait la peine d’ouvrir la Yechiva juste pour accueillir un tel étudiant. Il est studieux et craignant le Ciel. » Les parents, d’abord réticents, remercient aujourd’hui le rav Shalom Levy « pour avoir modelé leur fils » et aident même « Lev leA’him » à recruter pour les institutions religieuses. « Et pas seulement : poursuit le rav Rabinovitch, les parents eux‑mêmes se sont spirituellement renforcés grâce à lui. »
Le projet « La Maison juive » : une révolution silencieuse à l’intérieur des foyers
« Quelle est la vision unique derrière le projet ‘La Maison juive’, et comment cette méthode de travail affecte‑t‑elle les familles de la région ? »
L’une des initiatives les plus originales et influentes de « Lev leA’him » dans la région est le projet « La Maison juive », conduit par le rav Shalom Ben Ezra. C’est une initiative qui a pris de l’ampleur ces dernières années et qui transforme le visage de la communauté. Dans le cadre du projet, des avrékhim expérimentés et sensibles se rendent dans les familles pour les accompagner dans un processus progressif et profond d’introduction du judaïsme dans leur foyer. L’accompagnement comprend des cours individuels, une guidance, la participation de la famille à des événements significatifs, tout en créant un lien personnel continu qui devient parfois une véritable amitié.
« Nous parlons d’un changement brutal et dramatique », explique le rav Ben Ezra en évoquant la vision du projet. « Il s’agit d’un processus dans lequel la famille adopte la direction d’un foyer juif, avec toutes ses implications : la maison prend un caractère religieux. » Le rav Ben Ezra souligne que la clé du succès du projet réside dans le fait que la famille adopte un mode de vie religieux complet.
Les chasseurs d’âmes : lutte et réconciliation
« Comment gérez‑vous les résistances de la part des parents et des familles, et quelle est la méthode que vous adoptez pour combler les écarts ? »
Yehizkaël Shalom est un autre exemple de jeune dont la vie a été transformée grâce à l’activité. Il a intégré les cadres de « Lev leA’him » et a étudié avec l’avrékh rav David Youngreiz. « Quand nous avons vu qu’il était prêt pour la Yechiva, je me suis assis avec ses parents », raconte le rav Rabinovitch. « Le père était le noyau dur, mais finit par accepter à contrecœur. »
Cependant, le père ne céda pas facilement. « Chaque fois qu’il me rencontrait, il réagissait durement », se rappelle le rav Rabinovitch. « “Tu es un chasseur”, me lançait‑il, en avertissant son entourage contre moi. » Mais avec le temps, lorsqu’il a été exposé au comportement religieux de son fils, son attitude a changé. « Aujourd’hui, il ne fait que me féliciter et me remercier », dit le rav avec satisfaction. « Aujourd’hui, il a déjà un petit‑fils de ce fils, qui a bâti un foyer de Tora. »
Une révolution qui commence à l’intérieur
« Quelles activités spécifiques ‘Lev leA’him’ propose‑t‑il pour les femmes et les jeunes filles de la région, et quels résultats observez‑vous sur le terrain ? »
Une révolution discrète mais puissante se déroule parmi les femmes de la région. La rabbanit Avital Cohen dirige une activité spéciale pour les femmes, avec des cercles d’étude hebdomadaires dans des foyers de familles qui n’observaient pas encore les mitsvoth. « Ces réunions créent un changement fondamental dans de nombreux foyers », raconte la rabbanit Cohen. « Nous voyons une véritable révolution dans les domaines de la pureté familiale, de l’éducation des enfants et de l’atmosphère générale du foyer. »
Parallèlement, l’activité “Shelleivet” destinée aux jeunes filles, sous la direction de la rabbanit Gitti Greenstein, connaît un vif succès. « Cette activité dépasse toutes les prévisions », explique la rabbanit Greenstein avec émotion. « Nombre de jeunes filles ayant participé il y a quelques années se sont mariées à des étudiants de Yechiva et ont fondé des foyers de Tora splendides. » Une autre activité spécifique cible les jeunes filles en difficulté issues de foyers observants mais en perdition, et aide celles‑ci à retrouver le droit chemin. « Parfois, ce sont précisément celles qui ont grandi dans un foyer religieux qui ont le plus besoin de soutien et de renforcement », explique une des animatrices. « L’accompagnement personnel que nous offrons à ces jeunes filles leur permet de restaurer leur lien avec le judaïsme. »
Un réveil dans l’ombre de la guerre
« Comment la guerre actuelle a‑t‑elle affecté l’activité de ‘Lev leA’him’ à Afula, et constatez‑vous de nouvelles tendances en cette période ? »
Le rav Rabinovitch rapporte une augmentation significative des demandes de rapprochement durant cette période, suite aux miracles manifestes que vivent les habitants de la Terre d’Israël. « Nous assistons à un phénomène impressionnant d’éveil spirituel chez les jeunes d’Afoula et de ses environs », note le coordinateur. « Notre maison d’étude est remplie chaque soir de jeunes désireux d’apprendre et de découvrir le monde de la Tora. »
Les chiffres impressionnants et l’activité intensive ne sont qu’un début de cette révolution. « Nous voyons le changement avec nos yeux, jour après jour, heure après heure », conclut le rav Rabinovitch avec émotion. « Des familles entières retournent à la tradition juive, des enfants découvrent pour la première fois la beauté du judaïsme. Des jeunes trouvent un sens et un sentiment d’appartenance dans le monde de la Tora. »
Les plans pour l’avenir incluent l’extension de l’activité à d’autres zones, l’augmentation du nombre de ‘havroutoth et l’ouverture de nouvelles structures pour la jeunesse et les femmes. « Notre objectif est d’arriver dans chaque foyer juif de la région, d’offrir une connexion à la tradition juive de manière respectueuse et adaptée », déclare le rav Rabinovitch.
Ainsi, dans la discrétion et l’humilité, une révolution spirituelle se déroule dans la vallée de Yizre’el – une révolution qui reconnecte des milliers de Juifs à leur héritage et leur permet de redécouvrir la lumière de la Tora, les ramenant sur le droit chemin.
« Chaque jeune qui trouve son chemin jusqu’à nous représente un monde en soi », conclut le rav Rabinovitch sur une tonalité personnelle. « Nous sommes là pour chacun, et nous avons besoin du soutien du public pour pouvoir continuer cette activité sacrée, qui est un devoir dans cette grande période. »
Prenez part à l’immense travail de Lev Le’Ahim : https://www.charidy.com/levleachim/527640021