Par Victor Mérat
Le tribunal administratif de Paris a, dans une ordonnance du 28 octobre, confirmé la décision du préfet de police.
Un risque sérieux de «violences»
Le rassemblement, détaille l’ordonnance, peut présenter «un risque particulier sérieux de violences, à l’encontre d’autres groupes ou des forces de l’ordre et de dégradations de biens». Une crainte exacerbée d’autant plus que, rappelle le juge, le cortège devait passer dans les quartiers du Marais et du Sentier «où est implantée une communauté juive importante et sont installés notamment des lieux culturels et cultuels juifs, que les voies empruntées comportent de nombreux commerces et sont particulièrement fréquentées un samedi après-midi».
Sur X (anciennement Twitter), la préfecture de police de Paris prévient que quiconque y participe risque «d’être interpellé et/ou verbalisé».
«Il s’agit d’une décision révoltante, qui entérine des risques de troubles à l’ordre public que rien n’étaye au vu du déroulement des précédentes manifestations des 19, 22 et 24 octobre», a réagi Me Vincent Brenghart, l’un des avocats des associations requérantes.
Jeudi dernier un rassemblement propalestinien a pu se tenir place de la République, réunissant 15.000 personnes selon la préfecture de police, qui a procédé à 10 interpellations notamment pour propos antisémites et tags sur la statue de la République.
Mercredi 18 octobre, le Conseil d’État rappelait au gouvernement que les manifestations propalestiniennes ne pouvaient être interdites systématiquement et qu’il revenait aux seuls préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque de troubles à l’ordre public. Dans un télégramme adressé aux préfets le 12 octobre par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, cinq jours après l’attaque sanglante perpétrée en Israël par le Hamas, consigne avait été donnée d’interdire les «manifestations propalestiniennes, parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public».