La procureure militaire, la conseillère juridique du gouvernement, Guy Peleg et N12 : les combattants de la Force 100 décident de régler leurs comptes

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Quatre combattants de la Force 100 ont déposé aujourd’hui, par l’intermédiaire de leur avocat Me Efraïm Damari, une action civile en dommages-intérêts d’un montant de 5 millions de shekels devant le tribunal de district de Jérusalem, à l’encontre de Yifat Tomer‑Yerushalmi, de Gali Baharav‑Miara, du journaliste Guy Peleg, de N12 (Channel 12 News) et de Kan 11.

Ma’ariv – Alon Hakmon

Les quatre combattants de la Force 100 ont introduit une action civile pour ce qu’ils qualifient de « préjudices causés à la suite de la diffusion de la vidéo liée à l’affaire de Sdé Teiman ».

Selon leur avocat, Me Efraïm Damari, les accusés sont : l’ancienne procureure militaire en chef (MAG) Yifat Tomer-Yerushalmi, la conseillère juridique du gouvernement Gali Baharav-Miara, la rédaction de N12, le journaliste Guy Peleg, ainsi que la chaîne publique Kan 11.

Pour rappel, au cours de l’enquête portant sur des soupçons de mauvais traitements infligés à un détenu du Hamas par cinq réservistes de la Force 100 du centre de détention de Sdé Teiman, une vidéo documentant, selon les allégations, les actes des soldats a fuité dans les médias. Les soldats mis en cause ont nié les faits qui leur sont reprochés et affirmé avoir agi pour maîtriser un terroriste qui les aurait attaqués, en utilisant une force proportionnée. Ils ont également soutenu que des éléments au sein du parquet militaire auraient influencé les audiences judiciaires par la diffusion de la vidéo. À droite de l’échiquier politique, des responsables ont affirmé que cette fuite avait causé un préjudice aux soldats, mais aussi porté atteinte à l’image internationale d’Israël et à son statut d’État moral.

Dans le cadre d’une enquête menée par l’unité nationale Lahav 433, il a été établi que la diffusion de la vidéo serait imputable à l’ancienne procureure militaire Tomer-Yerushalmi — qui a quitté ses fonctions — et à des personnes de son bureau. Au moment de la diffusion, la vidéo leur aurait causé d’importants dommages et une grande détresse, notamment en raison d’allégations qui leur imputaient, selon eux, des infractions graves à l’encontre d’un détenu affilié à la Nukhba.

Cette semaine, la police a achevé l’enquête concernant l’ancienne procureure militaire et travaille à la synthèse du dossier avant de le transmettre à l’instance compétente appelée à se prononcer à la Cour suprême d’Israël (Bagatz). D’ores et déjà, selon les plaignants, Tomer-Yerushalmi devrait être mise en cause pour des infractions graves, notamment le dépôt d’un affidavit mensonger devant la Cour. Les demandeurs soutiennent, entre autres, que la vidéo a été montée de manière tendancieuse, portant atteinte à leur crédibilité et les présentant de façon inexacte et contraire à la vérité.

Pour rappel, un acte d’accusation a été déposé en février dernier contre cinq réservistes de la Force 100 pour coups et blessures graves dans des circonstances aggravées et mauvais traitements aggravés, à l’encontre d’un détenu de sécurité incarcéré au centre de détention de Sdé Teiman. Parmi les accusés figurent deux officiers (l’un au grade de major, l’autre de capitaine) et deux sous-officiers (grades adjudant-chef et adjudant). Selon l’acte d’accusation, les cinq faisaient partie de la « Force 100 ». Leur avocat a demandé la suspension de la procédure, affirmant que « l’acte d’accusation a été déposé de manière précipitée », après qu’ils eurent sollicité l’attente de la fin de l’examen des fuites.

Les faits se seraient produits le 5 juillet 2024, alors que les accusés servaient dans l’établissement pénitentiaire. Ils auraient été chargés de procéder à la fouille d’un détenu ; après l’avoir conduit vers la zone de fouille, menotté aux mains et aux pieds et les yeux bandés, ils auraient exercé, selon l’acte d’accusation, une violence sévère, comprenant notamment une blessure par objet pointu. Les violences auraient causé des lésions graves, dont des fractures de côtes, une perforation pulmonaire et une atteinte interne.

Les cinq faisaient partie d’une équipe de dix. Outre les accusés, trois autres membres de l’équipe (aux grades de capitaine, sergent et soldat) faisaient office de « boucliers », chargés de créer un écran entre l’équipe et les autres détenus pendant la fouille, à l’aide de boucliers en plastique. Deux autres membres se tenaient à l’extérieur du périmètre afin d’assurer la sécurité de l’équipe.

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