Ma’ariv – Mati Tuchfeld
Ce qui pouvait sembler n’être qu’un exercice de relations publiques s’est révélé être une déclaration de loyauté politique : Donald Trump n’a pas seulement soutenu Israël, il a adopté Benjamin Netanyahou comme dirigeant favori, s’est aligné sur ses positions concernant Gaza et l’Iran — et a, de fait, influencé les élections en Israël.
Le président des États-Unis, dans une mise en scène exceptionnelle sous les yeux du monde entier, aux côtés du Premier ministre israélien, a livré hier (lundi) une démonstration hors norme à tous égards, battant tous les records de prestations publiques spectaculaires — un domaine où Donald Trump détenait déjà ses propres sommets. Il a ainsi clairement indiqué non seulement quel pays il privilégie parmi les superlatifs qu’il distribue sans compter aux États et à leurs dirigeants à l’échelle mondiale, mais aussi qui est son dirigeant préféré parmi les chefs d’État du monde et parmi les responsables politiques israéliens aspirant au leadership.
Il est difficile d’affirmer que l’accolade offerte hier par Trump à Netanyahou lors des deux conférences de presse relevait d’une étreinte étouffante ou d’une pression personnelle destinée à arracher des concessions au Premier ministre et à le guider vers un résultat servant l’intérêt américain ou les désirs personnels de Trump. Et pour une raison simple : sur presque tous les points pertinents abordés lors de leur rencontre, c’est Trump qui s’est entièrement aligné sur Netanyahou — et non l’inverse.
De ses déclarations claires et sans ambiguïté, il ressort que, tout comme la sécurité d’Israël lui importe, il est tout aussi important pour le président américain que Netanyahou remporte les élections en Israël. Les gestes et les marques de proximité accordés par Trump au Premier ministre occuperont une place centrale et continue dans la prochaine campagne du Likoud. Trump l’a fait délibérément et en toute conscience, tout en laissant transparaître son opinion sur les autres candidats au poste de Premier ministre. Et Trump, fidèle à lui-même, l’a fait en grand, sans se soucier de quiconque.
Parmi les cinq dossiers que Trump avait annoncé vouloir conclure avec Netanyahou avant leur rencontre — dossiers dont Netanyahou est ressorti avec des résultats satisfaisants et positifs à ses yeux — deux ont constitué le cœur des échanges prolongés entre les deux dirigeants : la poursuite de la gestion de Gaza et la poursuite du dossier iranien.
Alors qu’il pouvait sembler que Trump envisageait d’orienter ces fronts dans des directions totalement différentes, voire de les éteindre afin de poursuivre ses projets grandioses de paix régionale et mondiale, le feu vert qu’il a accordé au Premier ministre pour les traiter à sa guise s’est avéré éclatant et sans équivoque. Il n’y aura pas de progrès dans la reconstruction de la bande de Gaza sans le démantèlement du Hamas.
De même, le cessez-le-feu avec l’Iran, que Trump a lui-même promu et encouragé à la fin de la guerre de douze jours sur le sol de la république des ayatollahs, ne se poursuivra pas si l’Iran continue de menacer Israël par le développement de missiles balistiques ou de son programme nucléaire. Il a affirmé tout cela sans la moindre réserve, sans « mais » ni conditions parallèles, tout en lançant des menaces directes contre le Hamas et contre la République islamique. Israël ne pouvait espérer davantage : Trump a livré la marchandise, pleinement.
Il est vrai que, même après les conférences de presse et la rencontre, plusieurs points d’interrogation subsistent. Trump n’a pas répondu directement aux questions concernant le maintien sécuritaire d’Israël dans la bande de Gaza, l’implication turque dans son administration, ni la solution à la crise libanaise. Mais une chose est sûre : même si des questions demeurent et que l’on ignore encore comment tout se mettra en place au final, on peut affirmer avec un haut degré de confiance que ces dossiers aussi trouveront une solution.
Et cela grâce au dialogue étroit et bienveillant qui s’est déployé en Floride dans toute sa splendeur. À ce niveau de proximité, même lorsque les intérêts divergent — voire s’opposent — les deux hommes trouveront la voie vers une solution qui satisfera les deux parties. Car ce qui a été démontré hier, au-delà de tout doute, c’est qu’il n’existe aucune barrière de défiance entre Trump et Netanyahou qu’ils ne puissent franchir.
Parfois, cet atout n’est pas seulement une question d’image — il est, dans son essence même, l’essentiel. Les dirigeants du monde entier ont assisté hier à la mise en scène soignée et ambitieuse produite par le président des États-Unis ; ils ont vu, entendu et intégré le message. Désormais, chacun d’eux devra décider de quel côté il se place.
Un message similaire, Netanyahou cherchera à le transmettre au public israélien qui, dans moins d’un an, se rendra aux urnes : l’intérêt de voir Netanyahou rester Premier ministre n’est pas seulement le sien, ni celui du Likoud ou de la coalition de droite, mais un intérêt national.
Après les élections en Israël, il restera à Donald Trump plus de deux ans à la Maison-Blanche. La question qui sera posée durant la campagne du Likoud, sur chaque affiche, chaque image ou chaque spot de propagande, sera — implicitement ou explicitement — la suivante : avec qui préféreriez-vous que le dirigeant de la plus grande puissance mondiale travaille ? Que ce message soit ou non convaincant, c’est une autre histoire. Netanyahou fera tout pour en tirer profit. De son côté, Trump a déjà fait sa part.



























