L’avenir du monde libre après tant de haine contre Israël ?

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Que deviendra le monde libre, après toutes ces décennies de haine contre Israël ?

par Patrick Granville

Pour ces deux images pertinentes, si l’information prête à rire, en revanche, l’observation du traitement médiatique orienté contre Israël, depuis sa création nécessite inquiétude et réflexion. L’inversion des valeurs, entre le bien et le mal; entre le devenir de l’humanité du monde libre, face au retour de l’inhumanité barbare, devrait suffire à nous interpeller.

Mille trois cent familles druzes en Syrie ont été décimées atrocement, à l’image de celles du 7-Octobre en Israël, dans le silence complice et assourdissant des médias. La haine a remplacé la discussion, le débat, le langage, la dialectique pouvant valider, contredire et/ou accepter la vérité. La médiocrité naturelle de l’espèce humaine se conforte actuellement dans la haine de l’État hébreu, par une inversion perfide des valeurs, dans un antisémitisme effréné et irréversible.

Aux racines de l’antisémitisme.

Le livre de Carol Iancu, paru aux éditions Privat, décrit une approche : historique, universitaire et édifiante « Les mythes fondateurs de l’antisémitisme, de l’Antiquité à nos jours ». L’antisémitisme est la haine sempiternelle, la plus tenace contre les Juifs, issue de mythes fondateurs. Pas étonnant, car Carol Iancou est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry de Montpellier, directeur de l’école des Hautes études du judaïsme, et docteur honoris causa de 4 universités roumaines. Un autre ouvrage commun écrit avec son collègue arménien, de la même université, Gérard Dédéyan (professeur émérite d’histoire médiévale), établit un pont historique entre le génocide des Arméniens (1915) et la Shoah (1939-45).

Dans ce grand désordre international, l’immense héritage, culturel et historique, du livre annonce, sans détour, le retour en force de l’antisémitisme. Le face-à-face judéo-musulman, sur fond de conflit israélo-palestinien, annonce le retour de la haine antijuive, sa perpétuation durable dans le monde arabo-musulman, et ses prolongements toxiques dans de nombreux positionnements divers : antimondialisme, anticapitalisme, antiaméricanisme. Si l’idée de l’ouvrage de Carol Iancou était d’alerter sur une réalité existentielle, alors ce vaste sujet, traité par cet historien universitaire, hors-pair, méritait d’être souligné.

On appréciera surtout le travail d’approche incontestable sur la compréhension du mécanisme industriel de destruction de l’humanité. Ce travail d’universitaire éclairé met en exergue le développement des massacres du XXe siècle, que l’on retrouvera au cœur de la typologie de l’histoire contemporaine. Ce précieux travail aide et aidera de nos jours à mieux comprendre le phénomène génocidaire, son possible retour, et la double connotation : religieuse et sociale de l’anti-judaïsme, qui ont frappé, et frapperont inévitablement notre humanité et le monde libre. Comment cette « passion antijuive » a donné lieu à une véritable mythologie ? Cette question méritait d’être approfondie, synthétisée, développée dans ce qui suit.

Ce livre de référence (à lire pour les passionnés d’histoire) décrit en 3 parties la dimension religieuse à l’origine de : l’anti-judaïsme païen et chrétien ; la réactivation médiévale du mythe au Moyen Âge ; et l’antisémitisme moderne. Sujet culturel, pour ceux qui ne sortent pas leur revolver au mot culture.

Pour Carol Iancu, la terminologie usitée pour traduire la haine des Juifs et leur religion monothéiste est plurielle car s’appuie sur des mythes fondateurs enracinés dans l’histoire de l’humanité. En d’autres termes, les racines de l’antisémitisme, la passion antijuive, la haine la plus tenace de l’histoire humaine ont donné lieu à une véritable réalité contemporaine, à partir d’une mythologie hors d’âge. Cet immense sujet séculaire s’empare du mot mythe, qui, d’un point de vue sémantique, ne représente qu’une invention de l’esprit, afin de le réactualiser.

Les mythes anciens relégués au second rang par les nouveaux, car jugés plus contemporains. Entre le mythe de Sisyphe et celui de l’État profond, des siècles de croyances les séparent. Nous reviendrons plus loin avec l’invention du mythe de la Palestine et de son peuple.

La judéophobie devenue antisémitisme = psychose, maladie héréditaire incurable.

La judéophobie étant une forme déviante de la xénophobie, en 1881, Léo Pinsker, médecin russe, mentionnait dans un ouvrage que la judéophobie était une psychose. En tant que psychose, elle est héréditaire. En tant que maladie transmise depuis plus de deux millénaires, elle devient incurable.

Le terme « antisémitisme » apparaît dès 1879 sous la plume du journaliste allemand Wilhelm Marr, pour lequel, si l’antisémitisme se nourrit de l’antijudaïsme, sa spécificité s’explique par un racisme (biologico-racial) alimenté par une haine spécifique des Juifs. L’apogée de la racialisation de la « question juive » est apparu avec le nazisme pour s’achever sur un judéocide unique dans l’histoire contemporaine, par sa barbarie, par son ampleur, par sa méthode d’extermination, appelé Shoah.

Les candides qui pensaient que la Shoah et ses pogroms, cet antisémitisme racial, serait l’aboutissement, le bouquet final de toute l’histoire de l’antisémitisme, se sont fourvoyés affreusement depuis le retour des massacres du 7-Octobre.

Le refus juif du message évangélique, à toutes les époques, aura constitué une menace pour l’harmonie sociale. Puis ensuite, le discours théologique de la catéchèse chrétienne reprendra des éléments de l’anti-judaïsme païen, à un niveau de nocivité maintenu jusqu’au milieu du XXe siècle.

L’antisémitisme constitue donc l’un des phénomènes les plus importants et les plus inquiétants de tous les temps.

La manifestation la plus terrifiante en est la Shoah. Il faut y voir une conséquence délibérée de la politique hitlérienne de l’Allemagne nazie. Son caractère unique réside dans la volonté du régime nazi de faire disparaître, pour toujours, une catégorie d’hommes, de femmes et d’enfants en raison de leur origine à la naissance, et de leurs lieux de vie, surtout dans les pays de l’Est. Il s’agit d’un racisme spécifique alimenté par la haine des Juifs. Ne pas oublier que l’antisémitisme était devenu une institution d’État, en Allemagne dès 1933, et que les Juifs furent considérés comme appartenant à une « race inférieure » et nocive, à éliminer, compte tenu du danger qu’ils représentaient pour la race des Aryens. Ces Juifs des pays de l’Est et de l’Allemagne nazie n’étaient rien, n’avaient même pas de pays. On se demande encore à quel danger Hitler faisait allusion dans son « Mein Kampf ».

Quel danger représente de nos jours les millions d’immigrés musulmans en Allemagne d’Angéla Merkel, comparés aux millions de Juifs d’Europe centrale que l’Allemagne nazie a décimés ?…

Des thèmes d’accusations visant les Juifs se sont accumulés depuis l’Antiquité, à un petit nombre de récits. Des récits assimilables à des mythes, nous dit P. A. Taguieff. Il s’agit de mythes répulsifs portant sur des récits d’accusations permettant de déshumaniser les Juifs de diverses façons : animalisation, démonisation, pathologisation, réification et criminalisation. Dans ce cadre, le Juif devient une entité abstraite, non humaine, et son peuple se voit essentialisé, déshistoricisé, avec une volonté de l’effacer de l’histoire. Et ça continue !…

Mais cette haine n’est pas morte avec la disparition du IIIe Reich, loin de là, elle est toujours bien présente, relayée par l’islamo-nazisme du Hamas et autres proxys de l’Iran. Un certain nombre de grands récits, plus ou moins bien élaborés, souvent historiques ou sociopolitiques, accusent, stigmatisent, criminalisent, diabolisent les Juifs. Ces récits circulent sous forme de légendes ou de rumeurs jusqu’à devenir des mythes antisémites : conspiration juive mondiale ; complot sioniste ; sionisme = racisme ; mensonge d’Auschwitz ; négation des chambres à gaz ; meurtres rituels ; empoisonnement des puits, de la nourriture ; fabrication de pains azymes avec le sang d’enfants chrétiens ; transmission du Sida… Ces mythes ont la vie dure, ils sont réactivés, adaptés, modernisés et se répandent dans tout le monde arabo-musulman, relayés par la presse et soutenus par les plus hautes autorités. Ainsi le mythe du complot juif mondial, véhiculé par les Frères musulmans, alimente le djihad comme réponse à la menace juive, qui n’existe pas.

Le monde arabo-musulman a toujours cherché et trouvé des raisons pour justifier l’antisémitisme.

Ce sont ces grands mythes antijuifs qui constituent la dimension idéologique de la judéophobie.

Or, de par son évolution au regard de ses mythes fondateurs, dont – celui du complot juif, à l’échelle mondiale – celui du sionisme – cette haine devient alors d’une étonnante réalité réactualisée !

L’évolution exponentielle de l’antisémitisme, en France mais aussi partout dans le monde, devrait focaliser notre attention sur les dangers du racisme antijuif et sur la culture de la mort de l’islamisme du terroriste jihadiste, met en garde le monde libre, nous prévient P.A Taguieff.

L’antisémitisme actuel

« 1984 » : dans son roman fictionnel, Orwell avait compris et même anticipé la haine des Juifs, à travers le personnage (juif) de Goldstein, symbolisant la Fraternité. Cet opposant à la dialectique de Big Brother, à O’Brien, au parti unique de l’Angsoc, à la dictature stalinienne, s’est vu haïr massivement, tous les jours, par le peuple d’Oceania, visiblement captif et manipulé sous l’emprise de la dictature de la pensée, refusant la Fraternité. Cette semaine de la haine instrumentalisée massivement contre Goldstein, atteste dès 1949, de la lucidité d’Orwell visionnaire, d’avoir observé décrit, et mise en scène dans son roman, la haine antisémite enkystée dans les pays totalitaires.

Dans la seconde partie du XXe siècle, cet antisémite perdure et revêt des habits neufs. On le voit se nourrir de l’antisionisme, du révisionnisme, du négationnisme. Le sionisme est assimilé à un racisme et à un impérialisme. Le révisionnisme pour sa part minimise la Shoah, alors que le négationnisme la nie tout simplement. L’altérité devient intolérance envers l’autre car Juif. Avec la réédition de Mein Kampf, les poncifs antisémitisme, Shoah et antisionisme reprennent une seconde vie dans les pays de l’Europe de l’Est, attisés par l’ancienne URSS, qui exporte son antisémitisme dans le monde arabo-musulman, à travers le protocole des sages de Sion et le mythe du complot juif, pour alimenter le djihad anti-israélien.

Carol Iancou s’interroge dans son ouvrage si ce nouvel antisémitisme, revêtu de ses habits neufs, repose sur des mythes nouveaux ou recyclés ?

L’après Shoah, vint le temps de l’antisémitisme post nazi et de l’islamo-gauchisme.

Après la Shoah, il fallait trouver comment haïr les Juifs, nous dit Michel Onfray. La vieille haine du peuple déicide, de race dégénérée, d’inhumains, de rats d’égouts… devait-être réactualisée. Si Hitler a déshonoré l’antisémitisme, pour Georges Bernanos, il fallut aux antisémites, pour lesquels D’ est absent, trouver une autre « motivation », pour s’adonner à leur exécration du Juif. Ce fut le temps de l’antisionisme, dans lequel nous vivons. L’antisionisme étant le faux nez de l’antisémitisme. Ces temps nouveaux, ont permis l’idéologie islamo-gauchiste. Cette nouvelle idéologie utilise la dissimulation (taqîya) afin de faire triompher l’islam, et anéantir l’État hébreu. Cette nouvelle idéologie existe quoi que certains en disent, puisque les pères fondateurs de l’islamo-gauchisme indissociable de sa haine des Juifs, sont tous recensés depuis : Sartre à Beauvoir en passant par Toussenel, Proudhon, Pierre Leroux, Auguste Blanqui, Deleuze, Foucault, Derrida… tous bien français, hélas.

Les 10 haines, du carburant moteur des islamo-gauchistes (selon M. Onfray)

  • Créer un néo-antisémitisme post-nazi, car celui d’Auschwitz était devenu inutilisable
  • Adouber un lumpenprolétariat, ethnique, tribal, racial, religieux, sexuel, délinquant…
  • Haïr l’Occident des Lumières, la Science, l’Histoire, la Culture, le féminisme, les livres
  • Réhabiliter la théocratie, la charia, au détriment de la démocratie et le droit des Hommes
  • Condamner le mâle blanc judéo-chrétien occidental assimilé à l’impérialisme, au racisme…
  • Transformer Israël en bouc émissaire à égorger afin d’en finir avec l’Occident, l’Europe, les États-Unis, le Capital, le Capitalisme, l’Argent
  • Combattre le sionisme responsable de toutes les misères de la planète
  • Présenter le Palestinien comme l’idéal type révolutionnaire, moteur de l’histoire, héros de la déconstruction de l’Occident, figure du salut politique mondial, guerrier mythique du nouveau messianisme révolutionnaire
  • User d’une sémantique de guerre en traitant de nazi, fasciste, pétainiste, militant d’extrême droite, d’islamophobe quiconque refuse de collaborer à ce fascisme islamique
    In fine : rayer Israël de la carte et les Juifs avec eux, pour en finir avec l’Occident et réaliser l’homme nouveau du projet jacobin, bolchevique, fasciste, homme élevé pour la tyrannie.

Synthèse et commentaires de Patrick Granville.

Source: ripostelaique

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