Le « bluff » de la campagne de répression de Tsahal contre les déserteurs, et l’affirmation des partis orthodoxes : « Un ballon d’essai, la crise est passée »

Après que le parti Yahadout HaTorah a menacé de faire tomber le gouvernement « même si un seul juif orthodoxe est arrêté », et que des responsables du bureau du ministre Israël Katz ont tenté d’apaiser leur colère, des sources au sein des factions orthodoxes ont déclaré ce soir (mardi) qu’il ne s’agissait que d’un « ballon d’essai » de Tsahal. Selon eux : « Ils voulaient voir comment nous réagirions – mais cela s’est terminé sans conséquence, sans qu’aucun jeune homme ne soit arrêté. »

Ynet

Ces déclarations interviennent quelques heures seulement après les menaces formulées par Yahadout HaTorah de se faire effondrer la coalition gouvernementale. Des représentants du bureau du ministre de la Défense Israël Katz ont contacté dans la journée les partis orthodoxes pour tenter d’apaiser leur colère et ont souligné qu’il s’agissait d’une opération de contrôle générale, et non ciblée uniquement contre les orthodoxes n’ayant pas répondu à leur convocation.

Ce matin, Ynet avait révélé que Tsahal avait lancé une campagne de répression contre des déserteurs ayant reçu des ordres de mobilisation. L’armée a précisé que la police militaire intervenait désormais contre les candidats au service (appelés malshabim) n’ayant pas répondu aux convocations, après que toutes les démarches administratives avaient été épuisées. Tout candidat recevant une convocation et ne s’y présentant pas est considéré comme en infraction et risque des sanctions disciplinaires ou pénales.

Cette campagne, déclenchée en raison d’un manque critique de personnel et de la prolongation du conflit, est censée s’appliquer strictement à l’ensemble de la population, y compris dans les secteurs orthodoxe et général. L’opération menée hier soir visait 36 candidats à travers le pays.

Les partis orthodoxes ont vivement attaqué Tsahal suite à cette opération. Un haut responsable d’un de ces partis a déclaré à Ynet : « Si des dizaines de jeunes de Yechivoth sont arrêtés, ce seront les derniers jours du gouvernement. »

Des responsables de Yahadout HaTorah ont accusé le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, de vouloir « faire tomber le gouvernement ». En parallèle, des lignes d’assistance téléphonique destinées au public orthodoxe ont commencé à diffuser des consignes d’évitement du service militaire. Un enregistrement d’avertissement a même circulé sous le titre : « Les ravisseurs sont arrivés ».

Suite à ces critiques virulentes, Tsahal a répondu : « Les opérations de capture de déserteurs sont menées de façon régulière à chaque cycle de recrutement. Celle d’hier soir s’est tenue dans le cadre habituel, de manière équitable, pour tous les secteurs et tous ceux qui ne se sont pas présentés comme exigé. »

Avant-hier, lors d’une réunion à huis clos de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré que 10 500 orthodoxes seraient recrutés dans Tsahal d’ici deux ans.

« 10 500 sur deux ans, c’est le chiffre que l’armée peut intégrer. Nous imposerons aussi des sanctions lourdes, individuelles et institutionnelles. Mais nous veillerons à ce que les orthodoxes qui entrent dans l’armée en ressortent toujours orthodoxes. »

Il a également affirmé : « Je respecte les étudiants en Tora, mais les orthodoxes doivent assumer une part bien plus significative que ceux qui les ont précédés. »

Le député El’azar Stern (Yesh Atid) lui a répondu : « Les sanctions dépendent de vous. Vous pouvez les appliquer à tout moment. »
Netanyahou n’a pas réagi.

La semaine dernière, le chef du département de planification des ressources humaines de Tsahal, le général de brigade Shay Tayeb, a déclaré que l’armée avait un besoin urgent de 12 000 soldats dans l’armée régulière, dont 7 000 combattants, les autres étant du personnel de soutien. Selon lui, élargir la conscription au secteur orthodoxe est indispensable en raison de l’épuisement croissant des réservistes, dont beaucoup ont déjà été appelés pour un sixième ou septième tour de mobilisation depuis le début de la guerre.