Le chef d’état-major : les pilotes signataires de la lettre de protestation seront renvoyés | Le Premier ministre : « Un refus de servir reste un refus »
Une lettre de protestation, signée par des pilotes actifs et inactifs, a été publiée ce matin. Elle exprime leur souhait de mettre fin à la guerre et de ramener les otages. Cette publication a déclenché une vive polémique en Israël. Le chef d’état-major a pris une décision : toute personne signataire actuellement en service actif sera exclue des activités opérationnelles. Le Premier ministre a lui aussi condamné l’initiative, qualifiant les pilotes de « refusants, sous un langage poli ».
B. Nissani | Kikar Hachabat
Le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, a tranché aujourd’hui (jeudi) sur le sort des pilotes actifs ayant signé la lettre de protestation contre la guerre : ils seront renvoyés du service de réserve (notre photo).
La décision a été prise conjointement avec le commandant de l’armée de l’air, le général de division Tomer Bar, selon le rapport.
Les pilotes signataires recevront un appel téléphonique de leurs commandants et du service des ressources humaines de Tsahal, leur annonçant la fin de leur service dans l’armée.
L’état-major a expliqué que cette décision vise à préserver l’armée en dehors de toute controverse politique, et à maintenir Tsahal au-dessus des divisions.
Dans l’armée de l’air, et au sein de Tsahal en général, on estime qu’on ne peut confier de mission opérationnelle à des soldats – en l’occurrence des pilotes – qui ne croient pas en ce qu’ils exécutent.
Il est précisé que la majorité des signataires ne sont plus en service actif dans la réserve.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a réagi à la lettre : « Je rejette fermement la lettre des réservistes de l’armée de l’air et la tentative de nuire à la légitimité de cette guerre juste. Je fais confiance au discernement du chef d’état-major et du commandant de l’armée de l’air, et je suis convaincu qu’ils traiteront ce phénomène inacceptable de la manière la plus appropriée. »
Le Premier ministre a également réagi. Un communiqué de son bureau indique : « Le Premier ministre Netanyahou soutient la décision du ministre de la Défense et du chef d’état-major d’exclure les signataires de la lettre. Un refus de servir est un refus de servir – même quand il s’exprime en termes voilés ou polis. Des déclarations qui affaiblissent Tsahal et renforcent nos ennemis en temps de guerre sont impardonnables. Il s’agit d’un groupe extrémiste marginal qui tente, une fois de plus, de fracturer la société israélienne de l’intérieur. Ils avaient déjà essayé avant le 7 octobre, et le Hamas a interprété leurs appels au refus comme un signe de faiblesse. Ce groupe bruyant et marginal n’a qu’un objectif : renverser le gouvernement. Il ne représente ni les combattants ni le grand public. Tsahal se bat – et nous sommes tous derrière lui. »
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a également réagi : « Le refus de servir met en danger la sécurité de l’État et donne à nos ennemis l’appétit de nous frapper.
Je félicite le ministre de la Défense, le chef d’état-major et le commandant de l’armée de l’air pour cette décision importante et leur politique ferme contre le phénomène. »
De son côté, l’homme politique de gauche Yair Golan a condamné la décision : « Le véritable refus vient de celui qui dirige le gouvernement du “Hamas est un atout” – qui met en péril la sécurité du pays, sape Tsahal et entraîne Israël vers une catastrophe morale, civique et sécuritaire. Le vrai refusant, c’est Netanyahou. Il refuse de se battre vraiment pour les otages, refuse de mobiliser tout le monde pour défendre le pays, et refuse d’assumer ses responsabilités – même après la pire tragédie de notre histoire. La lettre ne parle à aucun moment de refus de servir. Les signataires ne sont pas des refusants, ce sont des réservistes qui ont donné des centaines de jours pour la nation. Ce sont des défenseurs d’Israël. Ils sont son bouclier. »
