Le député Ofer Cassif suspendu par la Knesset

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Le député Ofer Cassif suspendu par la Knesset pour ses accusations de génocide et de crimes de guerre à Gaza

Il s’agit de la seconde suspension d’Ofer Cassif depuis le début de la guerre déclenchée par les attaques du 7 octobre 2023

Israj – Johanna Afriat

La commission d’éthique de la Knesset a décidé ce mercredi de suspendre le député Ofer Cassif (Hadash-Ta’al) pour une période de deux mois, en raison de dizaines de déclarations accusant Israël de « génocide à Gaza » et les soldats de Tsahal de « crimes de guerre ».

Cette sanction, qui s’accompagne d’une suspension de salaire de deux semaines, exclut le député de toutes les séances plénières et commissions parlementaires. Elle intervient alors que son collègue de parti Ayman Odeh fait face à une procédure de destitution pour des déclarations similaires.

Parmi les déclarations de Cassif – seul député juif de son parti – citées par la commission d’éthique figurent des accusations particulièrement calomnieuses. Le parlementaire a notamment affirmé lors des funérailles d’un réserviste tué au Liban qu’il doit « être félicité pour avoir assassiné un Palestinien de 40 ans alors qu’il cueillait des olives sur ses terres et pour avoir cherché à se venger et à assassiner autant d’enfants et de femmes que possible à Gaza ».

Il a également déclaré que « le gouvernement israélien commet un génocide et un nettoyage ethnique, et que tous ses membres doivent être jugés », tout en appelant à recourir à la Cour pénale internationale de La Haye contre Israël.

Cette sanction s’inscrit dans un contexte plus large de tensions avec le parti arabe Hadash-Ta’al. Ayman Odeh, autre député de ce parti, fait actuellement l’objet d’une procédure de destitution approuvée le mois dernier par la commission de la Knesset par 14 voix contre 2. Tous les représentants des partis de la coalition ont voté en faveur de cette destitution, rejoints par ceux d’Israël Beiteinu, de Yesh Atid et du Camp de l’État. Le vote final à la Knesset devrait intervenir dans les trois semaines, nécessitant une majorité spéciale de 90 députés sur 120.

Réaction de défiance

Ofer Cassif a immédiatement réagi à sa suspension par un message publié en anglais sur son compte X, réitérant les accusations qui lui ont valu ces sanctions. « Quelques jours avant le vote final sur l’expulsion de mon collègue Ayman Odeh de la Knesset, le Comité d’éthique m’a imposé une autre sanction sévère », a-t-il écrit.

Le député dénonce ce qu’il considère comme une « censure politique » et une « persécution » visant à « paralyser complètement notre activité parlementaire et, à long terme, éliminer toute représentation des Arabes et des citoyens juifs démocratiques ».

Selon Cassif, la commission d’éthique est devenue « un outil de persécution contre ceux qui expriment leur opposition aux crimes commis par Israël à Gaza ». Il affirme que l’objectif est de « faire taire et intimider toute voix critique envers le gouvernement et ses atrocités ».

Malgré les sanctions, le député, élu par près de 200 000 électeurs selon ses dires, a affirmé qu’il « ne céderait pas à ce harcèlement » et continuerait à « défendre ses valeurs sans crainte ni hésitation ».

Il s’agit de la seconde suspension d’Ofer Cassif depuis le début de la guerre déclenchée par les attaques du 7 octobre 2023. Le 11 novembre 2024, la commission d’éthique de la Knesset avait voté à l’unanimité pour suspendre Ofer Cassif pendant six mois à la suite de commentaires sur Tsahal et la guerre à Gaza, notamment un tweet où il qualifiait les terroristes palestiniens de « combattants de la liberté ».

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