À lire Le Figaro, on pourrait croire que les rédactions du monde sont enfin libérées : plus de guerre Russie- Ukraine, plus de tensions géopolitiques entre les grandes puissances, plus de guerre entraînant une catastrophe humanitaire au Soudan….
Tout va si bien qu’un journal français de premier plan peut désormais consacrer son énergie à disséquer… une phrase prononcée sur un plateau de télévision à propos de la sécurité routière en Israël.
Le Figaro m’accuse donc de propos “racistes”. La facilité de l’accusation n’étonne pas; et en plus d’être diffamatoire, elle permet d’éviter d’examiner le sujet lui-même.
Pourtant, ce que j’ai dit n’était pas une généralisation ethnique, mais une réalité documentée, vécue et vérifiable.
Ironie du sort, l’article cite lui-même un chiffre qui confirme exactement ce que j’ai dit : la population arabe représente 21 % de la population d’Israël mais 32 % des victimes mortelles sur les routes.
Ce n’est pas une nuance — c’est une surmortalité supérieure à 50 %.
On pourrait s’attendre que ce constat interpelle — mais il est évacué pour mieux attaquer l’oratrice.
Ce que j’ai décrit concernait la Judée-Samarie, où la réalité est noir sur blanc dans les données officielles israéliennes.
Le Centre de recherche de la Knesset écrit ceci : « Sur 1 633 accidents survenus entre 2019 et début 2022 en Judée-Samarie, le taux d’accidents mortels impliquant uniquement des Palestiniens est de 14 %, contre 5 % pour les Israéliens.”
Pas besoin d’études statistiques pour comprendre la situation sur le terrain.
Ces chiffres ne sont pas racistes: ils décrivent un fait.
C’est dans ce contexte précis que j’ai dit à l’antenne qu’il existe, sur ces routes, un fléau causé par des conduites dangereuses de conducteurs arabes, avec des conséquences humaines particulièrement graves.
Car dans ces zones :
– les dépassements frontaux en sens inverse sont courants,
– les règles de circulation sont massivement ignorées,
– seuls 14,7 % des véhicules palestiniens contrôlés sont conformes,
– les véhicules accidentés réparés sans contrôle circulent massivement,
– et les experts israéliens constatent une proportion d’accidents mortels près de trois fois supérieure à celle des Israéliens.
Le problème est donc ces comportements routiers irresponsables, agressifs et répétés qui produisent ces morts.
Dire que “cela frise le terrorisme” n’était pas une hyperbole : sur ces routes, des civils, des familles , sont exposés volontairement à un danger létal par des conduites que tout le monde connaît et redoute.
Nommer cela n’est pas du racisme, c’est refuser que les victimes soient invisibilisées parce que la vérité dérange.
Il est regrettable que certains préfèrent accuser plutôt que d’enquêter.
Je maintiens mes propos, comme toujours, car ils ne relèvent ni d’une opinion ni d’un préjugé, mais de faits que l’État israélien a lui-même publiés, analysés et dénoncés.
Le but du Figaro n’était donc pas d’éclairer un sujet grave, mais de tenter de délégitimer mes propos en les qualifiant de racistes.
Qu’ils en prennent note : on ne me fera jamais taire lorsqu’il s’agit de défendre mon peuple.
Me Nili Naouri-Kupfer – illustration : le logo sur le 1er numéro du Figaro, 1826
PS: suite à cette réponse envoyée au Figaro, le journal a enlevé le terme « raciste » de son article. Très certainement pour éviter un procès en diffamation. Grand bien leur fasse.