« Le gouverneur désigné de Gaza » arrêté dans un restaurant à Ramallah

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Moins d’un mois après les révélations selon lesquelles Samir Khalila était pressenti pour devenir le « gouverneur » de Gaza au lendemain de la guerre, il a été arrêté par la Sécurité préventive palestinienne à Ramallah – après son retour de l’étranger. Aucune raison officielle n’a été donnée, mais il semble que son arrestation soit liée aux démarches qu’il avait entreprises autour de sa nomination.

Einav Halabi | Be’hadré ‘Harédim

La Sécurité préventive palestinienne, l’un des organes de sécurité de l’Autorité, a arrêté ce mercredi l’homme d’affaires palestinien Dr Samir Khalila à Ramallah, centre administratif de l’Autorité. Son nom avait été évoqué récemment comme candidat soutenu par les États-Unis pour devenir le « gouverneur » de la bande de Gaza dans le cadre du scénario de « l’après-guerre ».

Des sources palestiniennes ont confirmé que Khalila avait été arrêté dans un restaurant du quartier al-Tira à Ramallah, peu après son retour de l’étranger. La raison officielle n’a pas été communiquée, mais cette arrestation survient après que, le mois dernier, il avait présenté des propositions concernant sa nomination à ce poste, avec l’aval présumé des Américains et de pays arabes, et avec l’accord supposé de l’Autorité palestinienne – des déclarations qui avaient alors suscité une polémique et que l’Autorité avait fermement démenties, affirmant qu’elles étaient « sans aucun fondement ».

Il semble donc que son arrestation soit liée à ses déclarations et aux contacts qu’il avait menés au sujet de cette nomination. La présidence palestinienne avait nié à l’époque tout accord sur ce sujet et rappelé que « la seule instance habilitée à administrer Gaza est un État palestinien par l’intermédiaire de son gouvernement ». Elle avait ajouté que « tout autre discours s’aligne sur les plans israéliens visant à séparer Gaza de la Cisjordanie et à en expulser les habitants ».

D’après des entretiens réalisés par le site Shomrim avec des acteurs impliqués, ainsi que des documents soumis au département de la Justice américain, la promotion de Khalila à ce poste serait une tentative d’introduire à Gaza une personnalité opérant sous l’égide de la Ligue arabe, acceptée par Israël et les États-Unis, et permettant de préparer « l’après-guerre » en termes de gouvernance. On avait alors rapporté que Khalila était soutenu, entre autres, par un lobbyiste controversé, un ancien Israélien nommé Ari Ben-Menashe, aujourd’hui basé au Canada.

Le mois dernier, dans une interview accordée à Ynet, Khalila avait expliqué le processus qui l’avait conduit à être pressenti, les obstacles rencontrés et les conditions encore non réunies. Il avait souligné que sa nomination n’était pas définitive et que l’Autorité palestinienne, qui n’avait pas participé aux discussions avec lui, devait impérativement donner son accord : « La direction palestinienne est la seule à disposer de la légitimité et de l’autorité », avait-il insisté.

Interrogé sur la place du Hamas et du Jihad islamique dans les discussions, il avait répondu qu’ils n’étaient pas des parties directes, mais qu’ils faisaient partie intégrante de l’équation : « Aucun accord n’est actuellement discuté sans tenir compte d’eux. Pour parvenir à un consensus, tout le monde doit coopérer », avait-il déclaré.

Économiste de formation résidant à Ramallah, Khalila a occupé plusieurs fonctions au sein de l’Autorité palestinienne : secrétaire général du gouvernement, sous-secrétaire au ministère de l’Économie et du Commerce, et membre du conseil d’administration du Centre du commerce de Palestine. Il est considéré comme une personnalité politique connue, dotée d’un solide parcours dans les affaires, et surtout comme une figure disposée à coopérer avec les États-Unis et la Ligue arabe pour gérer Gaza sous leur égide.

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