Le Grand rabbin Yochiahou Pinto : « Poursuivre l’élan en période de coronavirus »

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Illustration : Le sénateur Joe Lieberman rencontre le Grand rabbin Pinto 

Suite à la seconde vague du coronavirus et aux directives du ministère de la Santé, le Grand-rabbin du Maroc, rav Yochiyahou Pinto, lance un appel à ses nombreux auditeurs : « Veillez à l’obligation de prudence nécessaire en période d’épidémie » ; parallèlement à la prudence et au respect des consignes de santé, s’élargit l’action de la Yechiva, devenue la plus grande institution sefarade du monde, qui concentre des dizaines de sections.

En cette période, alors que le monde est aux prises avec de nouvelles vagues du Covid-19, et au vu de l’incertitude qui prédomine cette période d’épidémie mondiale, le rav du Maroc, Rabbi Yochiyahou Pinto, a œuvré pour renforcer et encourager ses milliers de disciples et d’élèves afin de poursuivre leur action, tout en respectant en parallèle les mesures de précaution requises.

La dynastie des Pinto-Abou’hatséra, qui représente le monde traditionnel des rabbanim, trouve son expression dans la Tora du rav Yochiyahou Pinto, qui mêle d’un côté le monde des géants spirituels des générations anciennes, et d’un autre côté, réussit à créer un discours moderne et actuel, qui attire un public jeune et pas forcément engagé. Ce public est attiré par ses conseils et sa sagesse de la vie, par lesquels il oriente une foule de gens. Lors de ses cours et dans ses nombreux ouvrages édités jusqu’à aujourd’hui – plus de cent au total – le rav Pinto décrit un mode de vie qui convient à tout un chacun. Il a réussi ainsi à attirer à ses communautés des centaines de milliers de Juifs du monde entier ; les institutions Chouva Israël représentent aujourd’hui la plus grande concentration de Juifs séfarades et de communautés sefarades de par le monde, auxquels se sont associés des Juifs issus d’autres composantes de la communauté, attirés par les cours et enseignements de Tora du rav Pinto, que ce soit des jeunes Juifs du monde entier, ou de riches bienfaiteurs, possédant d’immenses fortunes qui ne font pas un pas sans demander l’avis du rav Pinto…

Le rav Pinto a construit l’empire de Chouva Israël il y a de cela vingt-cinq ans. Il comporte aujourd’hui des dizaines de sections dans le monde entier. Chaque semaine, de nouveaux Bathé Midrach sont créés : ainsi, la semaine dernière, des sections de la Yechiva ont été ouvertes à Bat Yam, à Richon Letsion, à Netanya et Or Yéhouda, lesquelles continuent sur cet élan d’élargissement en Israël et dans le monde entier.

L’état de santé précaire du rav ne l’empêche pas de renforcer et d’encourager les Juifs du monde entier en cette période difficile qui influe tant sur le plan de la santé que sur le plan économique de tous les pays. Ses propos instillent de l’espoir et de la motivation pour cette action spirituelle, qui inclut également des opérations d’assistance, particulièrement cruciales en cette période où la situation économique de la majorité des habitants de la planète s’est dégradée.

En conséquence de sa maladie, le rav a réduit la fréquence de ses cours, et a nommé à sa place son fils ainé, surnommé chez tous les élèves de Yechiva « Rabbi Yoël », qui donne des cours diffusés dans le monde entier, et poursuit l’élan initié par son vénérable père, qui a droit à un large écho, parmi un grand nombre des membres de Chouva Israël ; ses cours sont diffusés dans tous les nouveaux Bathé Hamidrach qui ne cessent de croître et constituent un centre d’attraction pour les jeunes gens et les adultes de tous les secteurs de la population juive ; des milliers d’élèves et de résidents des lieux où sont situés ces Bathé Midrach viennent étudier et prier à Chouva Israël. Environ cinquante maisons d’étude fonctionnent dans le monde entier, dont sept à Ashdod, quatre à Ashkelon, deux à Tel-Aviv, ainsi qu’à Ramat Gan, Netanya, Gané Tikva, Bat Yam, Richon Letsiyon, Kiriat Malakhi, Eilat, Mochav Revaya, et dans des Yechivot à l’étranger, dont des Bathé Midrach à Manhattan, New York, Brooklyn, New York Queens, New York Orlando (Floride), Fort Lauderdale (Floride), Miami (Floride), Los Angeles (Californie), ainsi que des Bathé Midrach en France, la Yechiva Guedola Chouva Israël à Casablanca (Maroc) et d’autres.

En dépit de son alitement, le rav continue à jouer un rôle phare en répondant à l’immense demande des Juifs qui cherchent à être guidés sur la conduite à adopter en période d’épidémie. Dans le cadre de ses sessions de « Questions et réponses », transmises par le rav Pinto et diffusées en direct depuis Marrakech (Maroc), il a adressé le thème du respect des consignes sanitaires, qui préoccupent les habitants du monde entier, compte tenu du nombre croissant de personnes atteintes et du chaos mondial autour du coronavirus et ses conséquences.

La hausse massive du nombre de personnes contaminées, et l’incertitude générale a créé une confusion sur un grand nombre de questions du quotidien. Les questionneurs cherchent à savoir comment traiter leur rapport à la confiance en D’, au fait que « tout provient du Ciel», d’un côté, et l’obligation de la prudence et du respect des consignes des professionnels de la santé d’un autre côté, qui imposent de se protéger par les voies naturelles.

«L’attachement à D’ se manifeste par le fait que l’homme dessine dans son esprit le « dévouement », s’attache à la Tora et aux Mitsvoth, et l’homme est tenu de se renforcer dans ces domaines à cette période, de donner largement la Tsedaka, de se consacrer au ‘Hessed (actions de bienfaisance) et à l’étude de la Tora, afin de mériter la proximité divine et la compassion du Ciel », a déclaré le rav.

Dans ses propos, le rav Pinto a souligné « que d’un côté, nous ne devons avoir ni craintes ni frayeurs, il faut placer notre confiance dans le Créateur de l’univers et s’attacher à Lui et à Ses délivrances, mais ceci ne nous exempte pas de l’obligation de nous préserver et de suivre les consignes des règles sanitaires. »

À la question de savoir pourquoi cela ne contredit pas la foi dans la Providence divine, le rav Pinto s’explique : « À nous de connaître la règle enseignée par le ‘Hatam Sofer, dont la source se trouve dans les propos des anciens : D’ a ancré dans la nature du monde une situation spéciale au cours de laquelle en période de danger, lorsque l’homme n’est pas prudent, il est susceptible de se retrouver sous l’emprise de l’Attribut de la stricte justice. Même si, en période ordinaire, il aurait été digne de continuer à vivre, en période de danger, il risque, que D’ préserve, d’être atteint, comme l’explique le ‘Hatam Sofer dans son commentaire du verset : « Il en est qui se perdent par l’absence de toute règle. » Dans les Drachot du ‘Hatam Sofer (Drouch 2), le ‘Hatam Sofer écrit qu’en période de peste, comme les forces destructrices ont la liberté d’agir, elles ne font pas la distinction entre le bien et le mal. À ce sujet, il a été dit dans le Zohar (première partie, 103a) sur ce verset : « Il en est qui se perdent par l’absence de toute règle » : les forces destructrices ont reçu la faculté d’agir, c’est-à-dire que l’air s’est imprégné de pourriture, et cette pourriture a atteint les hommes. L’un peut porter atteinte à son prochain sans distinction, même s’il s’agit d’un homme qui n’est généralement pas atteint par ce phénomène, mais cette fois-ci, par l’haleine de son prochain atteint et malade, il contractera également cette maladie et mourra avant l’heure, « en l’absence de toute règle. » Ils mourront sans procès, comme si Hachem avait éliminé Sa justice et Sa Providence et l’avait livré à l’infection naturelle.

Par rapport à la situation actuelle, le rav Pinto a ajouté : « En période de danger, tout comme si un homme passe sous un mur penché, il risque de se heurter à l’Attribut de justice qui lance une accusation à son encontre, ainsi en est-il lors d’une épidémie : en période de danger, il convient d’un côté d’accumuler beaucoup de Mitsvoth et de bonnes actions, de multiplier les actions de bienfaisance et l’étude de la Tora et en parallèle, de respecter les consignes, et c’est une obligation d’être prudent et de se protéger, et non d’user de stratagèmes pour échapper aux règles. »

Le rav Pinto a expliqué avec émotion comment il était possible d’orienter sa pensée vers le dévouement et l’attachement au Saint béni soit-Il, grâce auxquels l’homme pourra éliminer toutes les peurs et frayeurs de son cœur, par le biais d’un attachement spirituel au moment de la prière et de la récitation du Chema’.

Nous entamons les trois semaines de Ben Hamétsarim (entre le 17 Tamouz et le 9 Av) : c’est une période difficile où règnent des forces  très élevées. Nos livres sacrés dévoilent qu’il existe vingt-et un jours de Ben Hamétsarim, entre le 17 Tamouz et le 9 Av, que l’on doit mettre en parallèle aux vingt-et un Jours redoutables séparant Roch Hachana de Hochana Raba.

Les Anciens y voient également une allusion dans la lecture de la Tora du 9 Av, dans la section de Ki Tolid, où l’on lit le verset « Toi, tu as été initié à cette connaissance », verset récité également à la fin des jours de miséricorde à Sim’hat Tora. La période que nous vivons est une période de purification, de clarification, de sainteté, d’élévation, une période où il est possible d’atteindre des sommets de sainteté et d’élévation pour l’homme. Plus nous serons attachés à D’, plus nous aurons droit à Sa délivrance et à Sa grande miséricorde. Le ‘Hatam Sofer explique qu’il y a une situation suivante : « Mais la grâce du Seigneur dure d’éternité en éternité » : plus l’homme craindra D’ et s’attachera à la Tora et aux Mitsvoth, plus il échappera à la réalité naturelle de l’épidémie, que D’ nous préserve.

L’appel du rav Pinto, et sa mise en garde nous enjoignant de respecter les consignes, a été diffusé dans le monde entier, à titre de principe fondamental pour une conduite appropriée en cette période tendue. Tout comme l’homme est tenu d’un côté de croire et de placer sa confiance dans le Créateur de l’univers et de s’attacher à D’ et à Sa Tora, aussi l’enjoint-on d’observer la prudence et de respecter les mesures de précaution.

1 Commentaire

  1. Le dernier paragraphe de cet article trouvera un puissant écho dans les mots limpides de Rabénou Behayé en introduction à la paracha Chélah lékha

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