La moitié des effectifs du Hamas n’est pas opérationnelle. Les frappes de Tsahal cibleront ses stocks de roquettes restants.
Une ruse de Tsahal était à l’origine de la «fuite embarrassante» aux médias mondiaux jeudi soir 13 mai, rapportant le début invasion terrestre de Tsahal dans la bande de Gaza. Elle a été contredite vendredi matin et expliquée par un «problème de communication interne». Les sources militaires de DEBKAfile révèlent que cette fausse histoire a en fait été planifiée délibérément pour faire sortir les forces d’élite du Hamas de leurs bunkers pour affronter les «envahisseurs» – après quoi ils devaient être écrasés par des avions de combat israéliens. La mesure dans laquelle cette astuce a fonctionné n’a pas été révélée. Un subterfuge similaire a été tenté il y a 13 ans – en sens inverse. Le 27 décembre 2008, des sources de Tsahal ont divulgué aux médias du monde entier que l’armée avait reçu l’ordre de s’abstenir de répondre par une action terrestre à un barrage de roquettes du Hamas, ses commandants ont été arrêtés et ont organisé un défilé de remise des diplômes d’une école de police à Gaza en plein air.
Pour l’instant, Tsahal n’a pas renoncé à une opération terrestre à l’intérieur de Gaza. Chaque fois qu’il avance, il est prévu qu’il s’agit d’un raid rapide d’entrée et de sortie pour des cibles bien définies avant de se retirer. Jusqu’au vendredi 14 mai, le Hamas et le Jihad islamique n’avaient épuisé pas plus qu’un quart de leurs stocks de roquettes, des dizaines tombant à l’intérieur de l’enclave. La majeure partie, cependant, est restée hors de portée des frappes aériennes israéliennes, cachée au fond des magasins souterrains. La destruction de ce stock serait la cible principale de toute opération terrestre israélienne.
Le Hamas a également assuré la sécurité et l’intégrité de son bataillon d’élite Izz e-din Al Qassam en dispersant ses membres dans des bunkers bien fortifiés, conçus pour résister aux assauts aériens et terrestres. En revanche, environ la moitié des 15 unités ordinaires, réparties en quatre brigades régionales, ont été mises hors de combat. Leurs commandants savent que lorsque la guerre prendra fin, ils n’auront nulle part où aller après que leurs maisons aient été anéanties par les bombardements aériens d’Israël. Soucieux d’éviter une série de funérailles qui trahiraient l’ampleur de ses pertes de guerre, le Hamas laisse les morts et les blessés enfermés là où ils se trouvent à l’intérieur des tunnels, les classant comme «portés disparus».
La flotte de drones armés du Hamas est trop petite pour constituer une menace sur le champ de bataille, bien que si un seul franchissait l’écran de défense du Dôme de fer et causait des pertes en vies humaines à grande échelle, les terroristes gagneraient un coup de pouce majeur.
Les commandants palestiniens tentent toujours de frapper une importante installation stratégique israélienne. L’un de leurs missiles Fajr à longue portée a volé jusqu’à la vallée d’Eylot au nord d’Eilat. Cependant, pour alléger sa charge utile pour sa longue durée, l’ogive de la fusée a dû être dépouillée de la plupart de ses explosifs. Le Hamas et le Jihad, tout en ne lâchant pas leurs barrages de roquettes, sont frustrés par leur incapacité à perturber les communications aériennes et maritimes d’Israël. La dislocation des ports maritimes d’Ashdod et d’Ashkelon et de l’aéroport Ben Gourion ne suffit pas.
À la fin de la semaine, rien n’indiquait que l’administration Biden avait l’intention de faire pression sur Israël pour se retirer de sa campagne aérienne pour pulvériser progressivement les capacités offensives du Hamas et du Jihad. Washington n’a pas non plus mis en garde Israël de s’abstenir d’envoyer des forces terrestres à travers la frontière dans la bande de Gaza.
Les inquiétudes d’Israël concernant les tirs de roquettes des terroristes palestiniens, dont on fait confiance à Tsahal, sont de plus en plus éclipsées par les émeutes dans ses villes par les citoyens arabes et leurs violentes attaques contre leurs voisins juifs. Après une semaine, la police fortement renforcée se révèle inégal dans la tâche de rétablir la loi et l’ordre dans les rues de la ville et les autoroutes nationales contre ce chaos domestique.
Nadav Argaman, directeur du service de sécurité du Shin Bet, a pris le taureau par les cornes vendredi. Il a annoncé qu’au lieu de traiter les attaques comme de la «guerre civile», ils seraient en fait traités comme du «terrorisme» à tous égards. Il mettait donc à disposition les capacités de renseignement de son organisation, éprouvées contre le terrorisme palestinien, pour prévenir les flambées violentes avant qu’elles ne se produisent et identifier les fauteurs de troubles. Ils seraient détenus, puis des enquêtes permettraient de les traduire en justice, a-t-il juré, et les troubles prendraient fin.