Le monde change d’approche face au nucléaire iranien : l’AIEA convoque une réunion d’urgence

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Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) se réunira dès demain pour un débat critique sur le programme nucléaire iranien, à la suite de la publication de deux rapports alarmants concernant les niveaux d’enrichissement de l’uranium en Iran. Les États-Unis et plusieurs pays européens prévoient de soumettre une résolution déclarant que l’Iran viole ses engagements au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

JDN

Le premier rapport publié concerne des sites nucléaires non déclarés, où l’Iran aurait mené des activités suspectes par le passé et pour lesquelles elle n’a pas encore fourni d’explications satisfaisantes.
Le second rapport décrit la situation actuelle, indiquant une accélération significative de l’accumulation d’uranium enrichi à 60 %, un niveau sans usage civil.
Selon l’AIEA, l’Iran détient actuellement 408,6 kg d’uranium enrichi à ce niveau, ce qui pourrait, en théorie, suffire à produire jusqu’à 10 bombes nucléaires après conversion à un enrichissement de 90 % et assemblage d’un dispositif nucléaire.

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a qualifié l’Iran de « préoccupation majeure » en matière nucléaire. Il a déclaré que le niveau d’enrichissement actuel n’a aucune justification civile et a averti que, si les négociations échouaient, une intervention militaire pourrait être envisagée.

Les États-Unis, accompagnés du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, devraient soumettre une résolution au Conseil des gouverneurs de l’AIEA déclarant que l’Iran viole le TNP.
Si elle est adoptée, la résolution pourrait conduire le dossier devant le Conseil de sécurité de l’ONU, avec la possibilité de déclencher la clause de « snapback » de l’accord nucléaire de 2015 — une clause permettant le rétablissement automatique des sanctions levées, avant même l’expiration prévue de l’accord en octobre 2025.

Parmi les conséquences possibles, on peut s’attendre à un durcissement des sanctions économiques contre l’Iran, en particulier dans les secteurs du pétrole, des métaux et des importations de gaz naturel.

De son côté, l’Iran accuse l’AIEA de s’appuyer sur des sources non vérifiées et politiquement biaisées, et menace de faire avancer encore davantage son programme nucléaire si de nouvelles sanctions sont imposées.

Cette montée des tensions rend plus difficile toute avancée dans les négociations nucléaires entre Téhéran et Washington.
Tandis que les États-Unis cherchent une solution qui puisse être présentée comme un succès diplomatique, l’Iran insiste sur son droit souverain à enrichir de l’uranium sur son sol. Les deux parties veulent éviter une escalade, mais aucun compromis ne semble proche à ce stade.

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