Dans un geste dramatique et sans précédent, Tsahal a annoncé ce dimanche (6 juillet 2025) la mise en œuvre d’un nouveau plan rigoureux d’application de la conscription, visant les étudiants des Yechivoth et les avrékhim (étudiants de Yechiva mariés) qui ne se présenteront pas à l’enrôlement militaire. Parallèlement, des ordres de convocation vont être envoyés à 54 000 jeunes hommes n’ayant pas encore reçu de convocation. Dans le monde de la Tora, cela est perçu comme un décret de persécution religieuse.
Be’hadré ‘Harédim
Un plan d’application coercitif
Le nouveau plan inclut une réduction drastique des délais avant qu’un refus de se présenter ne soit considéré comme une désertion : dans les deux mois suivant l’absence de comparution au bureau de conscription, l’individu sera officiellement déclaré « insoumis » et pourra être arrêté.
L’armée estime que dans un an, le nombre d’insoumis atteindra environ 34 000, donc la grande majorité issus du public orthodoxe.
Pour faire respecter cette conscription :
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Tsahal érigera de nouveaux barrages aux frontières, aux entrées des villes orthodoxes, ainsi que sur des axes routiers centraux, pour traquer les insoumis.
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Les points de contrôle seront étendus au-delà de l’aéroport Ben Gourion, jusqu’aux barrages de Judée-Samarie, sur la route d’Eilat, et à l’entrée des grands centres de population ‘harédi.
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La police militaire sera renforcée, ainsi que des compagnies de la police des frontières (Magav), en prévision d’éventuelles émeutes et troubles venant du public orthodoxe.
Limites pratiques
Tsahal souligne qu’il y a très peu de places de détention disponibles : en moyenne, seulement 250 à 300 places sont libres à un moment donné, ce qui ne permet pas d’arrêter massivement des centaines d’insoumis.
De plus, il est précisé que cette mesure n’est pas une alternative aux sanctions personnelles et financières que l’armée réclame depuis longtemps du gouvernement pour dissuader les refus d’enrôlement.
Réactions dans le monde de la Tora
Des voix du monde orthodoxe dénoncent une tentative de coercition religieuse :
« C’est une guerre contre l’identité de l’État et contre l’âme même de la nation », déclarent des responsables religieux.
« Toute tentative de briser le monde de la Tora rencontrera une muraille de résistance, de sacrifice et de prière. »
Un haut responsable des partis orthodoxes a déclaré au média Be’hadré ‘Harédim : « Le timing de ce plan tombe à pic : il sert à faire pression sur les représentants orthodoxes pour les pousser à accepter les clauses de la loi sur la conscription, et éviter qu’ils ne s’y opposent. »