« Qu’elles sont belles tes tentes, Yaakov » (Bamidbar 24,5) – Illustration : ‘Habad.
Ces dernières années, depuis le développement considérable des outils technologiques qui constituent un danger et risquent de nous faire dériver vers le culte des idoles, les relations interdites et les meurtres, les jeunes issus des écoles publiques passent la majorité de la journée à consulter ces téléphones, et se dégradent de plus en plus. La stimulation constante de leur mauvais penchant les pousse à se laisser aller à leurs instincts, au niveau de la pensée, de la parole et de l’action. Cela entraîne un abêtissement de leur cerveau et une confusion, et obtient le pouvoir de concentration indispensable aux études. C’est la raison pour laquelle le niveau général des élèves est en baisse.
Ce n’est pas le cas de ceux qui suivent la voie de la Tora, qui enseignent à l’homme que par le respect des limites et de restrictions, sur un droit à une belle vie joyeuse. On enseigne dans nos établissements que le but essentiel de la vie est la spiritualité, et on évite ainsi le risque de plonger dans des désirs matériels. Je peux en attester moi-même au travers de milliers de rencontres avec des enfants, sur des dizaines d’années : ces dernières années, l’avantage de ceux qui étudient dans des établissements toraniques est de plus en plus marqué par rapport à ceux qui fréquentent les écoles publiques. Ils réussissent mieux, aussi bien dans le domaine spirituel que matériel.
C’est la raison principale pour laquelle, ces dernières années, des efforts considérables sont investis pour entraîner l’étude de la Tora des jeunes enfants, pour tenter de leur enseigner des enseignements hérétiques et impudiques, pour éliminer cet atout. Ces forces du mal sont en action et déploient des efforts pour tenter d’entraver l’étude de la Tora des jeunes hommes et des Avrékhim. Retenons toujours ce principe : ceux qui veulent interférer dans les programmes scolaires des établissements de Tora sont mus par un sentiment de jalousie par rapport à la Tora qui conduit l’homme à acquérir une sagesse et de bons traits de caractère. Ainsi, chacun doit considérer les décrets récents comme un signe positif sur notre choix de vie : les nations du monde en sont particulièrement jalouses. Contre ce mouvement, il nous incombe de nous renforcer et d’agir de concert, en continuant à éduquer nos enfants selon la voie tracée par nos ancêtres, en vivant avec un but spirituel.
Dans ce domaine, les Juifs sont distincts des nations du monde, comme l’a affirmé le rabbi et auteur du Divré Yé’hezkel de Sinawa zatsal : le Juif est qualifié d’Ivri (Hébreu), car il sait qu’il n’est que « Over » (de passage), un hôte de passage dans ce monde, comme l’indique le roi David dans les Tehilim (119,19) : « Je suis un simple étranger sur la terre » : je suis étranger dans ce monde.
À ce sujet, il vaut la peine de définir un récit sur le ‘Hafets ‘Haim. Dans sa maison, à Radin, il ne possédait aucun mobilier digne de ce nom. Son élève, le rav Efraïm Oshri zatsal, rav du Beth Hamidrach Hagadol à New York, me confia un jour qu’on n’y a trouvé que des chaises faites avec des morceaux de bois simples, sans dossier. On raconte qu’un jour, un invité aisé arriva dans la maison du ‘Hafets ‘Haim et exprima sa surprise devant l’absence de meubles dignes de ce nom. Le rav lui demanda : « Où sont tes propres meubles ? » L’homme aisé a répondu : « Je ne suis ici que de passage, mais chez moi, je possède de nombreux meubles luxueux. » Le ‘Hafets ‘Haïm répliqua alors : « Je me conduis comme toi : dans ce monde, je me sens comme un hôte de passage, et je ne vise que le Monde à venir, où je fixerai ma demeure. De ce fait, je n’ai pas jugé bon de remplir ma maison temporaire d’un mobilier luxueux, et tous mes efforts dans ma vie sont orientés vers l’acquisition de trésors éternels dans le service divin, pour mériter d’accéder au monde futur. » De ce fait, lorsque les jeunes Ba’hourim ont le choix d’aller dans une Yechiva ou un camp de vacances où le niveau spirituel est élevé, ou bien dans un lieu où le niveau spirituel est moins élevé, mais le matériel l’est plus, on opte pour le lieu où règne une atmosphère plus spirituelle, et on est prêt à appliquer les propositions de la Michna (Avoth 6,4) : « Tu te fourniras de pain et de sel, tu boiras de l’eau avec modération ».
Rabbi Bounam de Pshisi’ha zatsal a recours à une parabole à ce sujet : un commerçant avait l’usage de partir en voyage d’affaires tous les quelques mois vers la grande foire qui se tenait dans une ville éloignée. Pendant le voyage, il avait l’usage de se restaurer et de se reposer dans une auberge située en chemin. Lors de l’un de ses voyages, il trouva l’auberge fermée et il dut se contenter du peu de nourriture qu’il avait emportée dans son sac, et se reposa sur un arbre au bord de la route. Mais le commerçant n’eut pas d’idée de faire un demi-tour, car il manquerait alors la grande opportunité de participer à la foire. De la même façon, l’homme traverse ce monde afin d’acquérir les acquis de la Tora et de parvenir au Monde du bien, où il pourra mériter de profiter de l’éclat de la Chekhina (Présence divine). Et si, pour y parvenir, il doit se contenter de douleur, de sel et d’eau avec modération, et de s’allonger sur un arbre, ce n’est pas ces facteurs qui l’empêchent d’investir ses efforts dans la Tora et de bénéficier du bonheur.
Nous découvrons ce principe chez Ya’akov Avinou : la Tora atteste que lorsqu’il était jeune homme (Beréchith 25,27) : « Ya’akov, homme intègre, habitait les tentes » : il avait l’usage d’étudier dans une tente provisoire, et ne cherchait pas un bâtiment, car l’aspect matériel n’avait aucune importance à ses yeux. Il se remémorait que ce monde n’est qu’un lieu de passage vers le Monde à venir. Nous pouvons affirmer que c’est ce que le mécréant Bil’am dut admettre malgré lui, en observant les qualités du campement d’Israël : « Qu’elles sont belles tes tentes, Ya’akov » : que le sort du peuple d’Israël est bon : ils suivent les traces de Ya’akov Avinou en séjournant dans ce monde comme dans une tente provisoire, et ainsi, ils ont droit à une vie heureuse et agréable dans ce monde et dans le Monde à venir.
Chabbath Chalom !