Le rabbi de Kalov, par. Chemoth : la valeur pédagogique du respect des Rabbanim

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« Voici les noms des fils d’Israël, venus en Égypte ; ils y accompagnèrent Ya’akov, chacun avec sa famille » (Chemoth 1,1).

Le rav Zalman Plitnik exerçait la fonction de rav à Liverpool, Angleterre. Élève du ‘Hafets ‘Haïm zatsal, le rav Plitnik était un homme vertueux et un véritable Talmid ‘Hakham, mais le président de la communauté, un homme riche et fier de l’être, piétinait fréquemment l’honneur du rav, argumentait souvent avec lui et l’empêchait de diriger correctement la communauté.

Un jour, ce président entra dans le bureau du rav en sanglotant et s’écria : « Rabbénou, sauvez-moi ! Ma fille unique m’a annoncé qu’elle comptait épouser un non-Juif dont elle est s’est entichée, que D’ préserve. De grâce, parlez-lui afin qu’elle renonce à ce projet et renoue avec la tradition de ses pères. »

Le rav convoqua la jeune fille et parla avec elle de tout cœur, en expliquant longuement les conséquences dévastatrices de cet acte extrêmement grave, et lui promit de nombreuses bénédictions si elle surmontait cette grande épreuve. Mais la jeune fille retourna chez son père et lui annonça que les propos du rav n’avaient rien changé pour elle.

Plus tard, lorsque le rav rencontra le père de la jeune fille, ce dernier le réprimanda, lui reprochant d’avoir échoué dans sa mission d’entraver le projet de la jeune fille. Explosant de colère, il lui lança : « Je constate à nouveau que les rabbins n’ont aucune utilité. »

Le rav lui répondit : « Je vais vous raconter une parabole que j’ai entendue de mon maître et rav, le ‘Hafets ‘Haïm. Un jour, une terrible épidémie infantile se répandit, qui faisait chaque jour de nombreuses victimes. Cette épidémie se propagea comme un feu de broussaille de ville en ville et de village en village, et tout le monde était impuissant. On apprit l’existence d’un médecin spécialiste qui avait découvert un remède à cette maladie, et qui commençait à sillonner les villes pour apporter ce médicament aux malades. Lors d’un de ses voyages, il passa par une épaisse forêt, où des bandits se jetèrent sur lui, lui dérobèrent son argent, et détruisirent tous ses ustensiles médicaux et ses remèdes.
Lorsque le médecin arriva dans la ville suivante, aussitôt, le peuple se précipita chez lui pour obtenir le remède. Parmi les personnes présentes, se trouvait un homme venu avec sa fille malade qui était très gravement atteinte. Lorsque le médecin vit cet homme, il reconnut qu’il s’agissait de l’un des bandits qui s’étaient jetés sur lui en chemin. Le médecin lui dit alors : « J’aurais pu guérir ta fille, mais il y a quelques heures, j’ai vécu une calamité : des bandits m’ont tendu un piège dans la forêt et subtilisé tous mes ustensiles médicaux et mes médicaments, et le temps que je puisse préparer un nouveau médicament, ta fille ne sera plus en vie. »

Le bandit comprit aussitôt qu’il était l’homme sur lequel il s’était jeté dans la forêt, il commença à s’arracher les cheveux et à pleurer. « Je suis vraiment un imbécile, j’ai moi-même détruit le dernier espoir de sauver la vie de ma fille. »

La leçon est la suivante : dans le domaine spirituel, il existe également des médecins, ce sont les Talmidé ‘Hakhamim qui sont en mesure de guérir les âmes. Mais à cet effet, ils ont besoin d’instruments de médecine et de médicaments : c’est l’honneur à l’égard des érudits en Tora et de la Tora. Si on les honore, nous pouvons bénéficier de leurs remèdes, et les enfants suivent leur voie. Mais si, que D’ préserve, on ne leur accorde pas le respect qui leur est dû et on ne les estime pas à leur juste valeur, ils n’auront pas d’influence.

Ceux qui méprisent constamment les Rabbanim et les grands maîtres en Tora, en affirmant qu’ils sont dénués de but et ineffectifs, envoient de cette manière des flèches empoisonnées et de la haine à l’encontre des Rabbanim. Par ces actes, ils perdent leur dernier espoir de préserver l’âme des membres de leur famille, pour éviter qu’ils ne contractent la terrible épidémie, les immenses épreuves de notre époque, qui détruisent la vie sur le plan spirituel et matériel. En effet, leur famille n’est pas prête à accepter les décrets et les orientations données par les Rabbanim, visant à les éloigner des épreuves.

On raconte à ce sujet une anecdote sur rabbi Chelomo Zalman Auerbach zatsal, à qui un Talmid ‘Hakham posa un jour cette question : « Pourquoi mes tentatives d’élever mes enfants dans la voie du bien ne sont-elles pas couronnées de succès, contrairement à mon voisin, qui est un homme ordinaire et réussit bien dans l’éducation de ses enfants ? » Rabbi Chelomo Zalman, qui connaissait bien les deux familles, lui répondit : « Toi, pendant les repas du Chabbath avec ta famille, tu t’exprimes contre tel rav et tel rabbi, en les dévalorisant, et tes enfants, qui t’entendent, se disent que l’étude de la Tora et les Rabbanim n’ont pas d’importance. Ce n’est pas le cas de ton voisin, qui accorde de l’importance et de l’honneur à ceux qui étudient la Tora, et de ce fait, ses enfants veulent suivre sa voie et devenir des Bené Tora.»

Nous avons ici une allusion à cette idée dans la paracha : « Voici les noms des fils d’Israël » : ce sont ceux qui sont restés avec le nom Israël, « car tu as jouté (Sarita, de la même racine qu’Israël) contre des puissances célestes et humaines » (Beréchith 32,29), c’est-à-dire qu’ils surmontent le Yetser Hara’ et ses envoyés, même lorsque ils sont « venus en Égypte » : ils se retrouvent dans des endroits vils comme l’Égypte, « la nudité de la terre », car ce sont ceux qui « y accompagnèrent Ya’akov, chacun avec sa famille » : ils suivent toujours, avec leur famille, le rav Tsadik. En effet, les Rabbanim vertueux de chaque époque sont comparables à Ya’akov, à propos duquel il est dit (Ta’anit 5b) : « Ya’akov Avinou n’est pas mort», car les Rabbanim poursuivent sa voie dans leur direction du peuple juif. Ces hommes apprennent à leur famille à honorer et à apprécier les Rabbanim, à s’attacher à eux et à suivre toujours leurs directives, et parviennent ainsi à surmonter toutes les épreuves.

Ce principe est particulièrement valable à notre époque où des impuretés terribles se propagent. Il nous incombe de respecter et d’honorer les grands Maîtres de la génération, et de respecter toutes les barrières érigées en faveur de notre bien-être spirituel et celui de nos descendants, en particulier sur des questions de technologie, car c’est le seul moyen d’accéder à une vie de bonheur.

Chabbath Chalom !

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