Le rabbi de Kalov, par. Ki Tetsé : le danger des journaux laïcs

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“Renvoie la mère, sauf à t’emparer des petits ; de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours” (Devarim 22,7).

On raconte au sujet de deux grands érudits en Tora de Jérusalem que les enfants de l’un d’eux devinrent des hommes dotés de crainte du Ciel, ce qui ne fut pas le cas du second.

L’érudit en Tora, dont les enfants avaient quitté le droit chemin, se demanda en quoi son éducation avait différé de celle de son ami. En effet, tous deux avaient envoyé leurs enfants dans le même établissement scolaire, et leurs foyers étaient tous deux remplis de crainte du Ciel, tout semblait parfait et dans ce cas, quelle était la terrible erreur qu’il avait commise ?

Cet homme aborda son ami et lui demanda : “Je m’interroge sur l’erreur que j’ai commise dans l’éducation de mes enfants qui ont abandonné leurs racines.” L’ami accepta la discussion avec joie et les deux hommes évoquèrent leur conduite dans l’éducation à la maison, en mentionnant chaque détail, jusqu’à ce qu’ils découvrent la différence entre eux. Il s’agissait certes d’un détail, mais auquel ils attribuaient le fossé qui séparait le résultat de leur éducation.

Tous deux avaient l’usage d’acheter du poisson dans le même magasin : le propriétaire du magasin emballait les poissons dans des journaux non orthodoxe. Le premier érudit avait l’usage, dès qu’ils recevaient le poisson emballé dans un tel journal, de le jeter aussitôt à la poubelle, avant même d’arriver à la maison. Or, chez le deuxième homme, la conduite était d’entrer à la maison avec le poisson emballé dans du papier journal, et dans un deuxième temps, ils le jetaient à la poubelle.

Les fils du premier homme intégrèrent la leçon sur la nécessité impérieuse de s’écarter d’écrits rédigés par des auteurs non engagés dans la Tora, qu’il faut jeter immédiatement et ne pas introduire à la maison, et cela devint pour eux une seconde nature de s’éloigner d’une influence extérieure, ce qui ne fut pas le cas des enfants du second protagoniste.

C’est pour cette raison qu’on observa cette méfiance chez les Tsadikim qui vivaient au début de la période où se propageaient les écrits et journaux des Juifs ayant renié le joug de la Tora, qui se faisaient appeler les Maskilim. Ils avaient lancé une mise en garde pour s’écarter de ceux-ci, même si le danger n’était pas immédiatement perceptible, car ces écrits contenaient un poison qui instille chez le lecteur des doutes sur la Emouna, la foi.

Or, la réalité prouve que ceux qui écoutèrent les Tsadikim réussirent à engendrer des générations de justes, ce qui ne fut pas le cas chez ceux qui estimèrent que ce ne serait pas nuisible pour eux ou leurs enfants : or, leurs descendants, à leur grand regret, ont dérapé et mal tourné.

C’est la raison principale pour laquelle des milliers de Juifs tournèrent le dos à leur héritage à cette époque, comme l’explique le rabbi de Babov, le Kedouchath Tsion zatsal, en référence aux Seli’hoth de la veille de Roch Hachana : “S’ils ont fauté à maintes reprises et pendant de nombreux jours” : s’ils ont fauté à maintes reprises, la raison en est : “pendant de nombreux jours”, c’est une référence aux nombreux écrits et journaux quotidiens.

On raconte au sujet du rabbi de Dizikov, l’auteur du Atéreth Yechoua’, qu’à la veille de la fête de Pessa’h de 1909, il demanda qu’on rassemble chez tous les élèves de la Yechiva de sa ville, les livres des Maskilim, et au moment du Biour ‘Hamets, il les brûla. A son retour à la maison, il récita une prière particulière dans les termes suivants : “Tout comme je suis venu brûler les livres de ces Maskilim, puisse-t-on éliminer ces influences au sein du peuple juif, et surtout parmi ces bons élèves chez qui la Haskala a trouvé une entrée dans leur cœur et leur esprit et le mauvais penchant trouble leurs pensées.” Il mit même cette prière par écrit et demanda qu’elle soit imprimée.

Le rabbi d’Alexander, auteur du Yisma’h Israël zatsal, met en garde le public à ce sujet dans une lettre spéciale de mise en garde contre la lecture des livres de Maskilim : “Certains pères ont fermé les yeux sur l’éducation de leurs garçons et de leurs filles, par amour pour eux. Mais ils ignoraient et n’ont pas compris la suite : après que les enfants auront assouvi leur soif de lecture générale, ils trahiront leur héritage et seront hermétiques à leurs pleurs et leurs supplications, et oublieront les épreuves de leurs parents, jusqu’à ce qu’ils fassent ce que leur cœur désire, à savoir s’éloigner publiquement des voies de la Tora et du Moussar, car leur étude de ces livres impurs les a entraînés à devenir cruels, même à l’égard de leurs parents, et leur a ôté le sentiment de honte.”

À ce sujet, nous connaissons cet adage de nos Sages : “La faute de celui qui fait fauter son prochain dépasse celle de celui qui le tue” : en effet, la faute porte atteinte à son âme, qui constitue l’essentiel de l’homme, car l’âme est éternelle.

On raconte au sujet du rabbi de Gour, le Beth Israël zatsal : un jour, un ‘Hassid se présenta chez lui avec un paquet enveloppé d’une ficelle, et pour éviter de se blesser la main, il le tint enveloppé d’un journal laïc qu’il avait trouvé dans la rue. Lorsqu’il demanda la permission d’entrer dans la maison du rabbi, ce dernier lui posa comme condition de jeter d’abord le journal, et il dit : “Il vaut mieux se blesser à la main que de blesser son âme.”

Ainsi, si un homme devait donner à ses enfants une boisson qui pourrait contenir un poison mortel, il ferait tout pour l’éviter, à plus forte raison lorsqu’il existe un doute pour l’âme, chaque père de famille qui aime ses enfants, est tenu d’écarter fermement de son foyer toute influence néfaste.

Nous trouvons une allusion à cette idée dans la Paracha de la semaine. Le terme “Im” signifie “si”, comme dans “Im zé nakhon, si c’est juste” et tel est le sens du passage ici : “Chelakh techala’h eth ha Em” : renvoie et éloigne tout ce qui peut introduire des doutes et des confusions dans la Emouna, et alors : “empare-toi des enfants” : tes enfants seront proches de toi et ne s’éloigneront pas de la tradition des ancêtres, “de la sorte tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours” : c’est le plus grand bienfait, de voir des générations de justes, ce qui apporte une longue vie à l’homme et de belles années.

Chabbath Chalom !

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