Le rabbi de Kalov, par. Netsavim-Vayélekh : l’union, la force du peuple juif !

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Apple and honey - a snack eaten by jews in Rosh Hashana..Shofar - A horn used in the jewish holidays of Rosh Hashana and Yom Kippur.

 

« Vous êtes placés aujourd’hui, vous tous, en présence de l’Éternel votre D’. » (Devarim 29,9).

R’ Avraham Méïr de Varsovie zal était ba’al tokéa (sonnait du chofar) chez son rav, le rabbi et auteur du Yisma’h Israël d’Alexander zatsal et pria son maître de lui dévoiler le secret des Teki’oth (sonneries) du Chofar, les pensées à avoir au moment des sonneries du Chofar afin qu’elles soient agrées dans le Ciel.

Son Maître lui répondit : « Le secret, c’est d’aimer chaque Juif, quel qu’il soit ! » Puis il précisa : « L’idée n’est pas d’aimer un Juif dont le judaïsme se résume à prier chaque jour, ou bien d’aimer un Juif qui ne prie que le Chabbath, ni encore un Juif qui fréquente la synagogue uniquement à Yom Kippour. Il va de soi qu’il convient d’aimer tous ces types de Juifs.»

Le Rabbi poursuivit : « Mon idée, c’est un Juif simple et ignorant, qui se promène à Yom Kippour et est stupéfait de voir les magasins fermés. Lorsqu’il s’interroge à ce sujet, on lui répond : « C’est aujourd’hui un jour de jugement. » Lorsqu’il entend cette phrase, s’éveille en lui son étincelle juive, il accourt chez lui et annonce à son épouse : « Tu sais, aujourd’hui, c’est le jour du jugement, nous devons aller à la synagogue, je me souviens que mon grand-père allait prier à la synagogue ce jour-là ». »

Mais elle lui rétorque : « Je n’ai pas encore cuisiné le repas de midi, car les magasins sont fermés. » Il revêt aussitôt son vêtement de combat, monte à cheval en direction de la forêt où il chasse un lapin qu’il ramène à son épouse pour le repas de midi. Il prend un rasoir et se rase en l’honneur de ce jour, puis prend son repas de midi.

Il se rend ensuite à cheval à la synagogue, et devant le portail, déclare : « Maître du monde, Tu sais que je suis ignorant, je ne sais ni lire, ni prier, car on ne me l’a pas enseigné, alors pourquoi entrer dans la synagogue ? Maître du monde, je Te remercie pour le passé et T’implore de m’accorder un bel avenir ! » Puis il repart chez lui à cheval.

« C’est ce Juif que je visais, déclare le rabbi, on est également tenu d’aimer un Juif comme celui-là » (bien qu’il commette toutes les fautes du monde).

Ce principe énoncé par le rabbi d’Alexander zatsal s’accorde bien avec cet écrit du Ari zal (Cha’ar Hakavanoth) stipulant qu’avant la prière, il est souhaitable que l’homme s’engage à appliquer la Mitsva d’aimer son prochain comme lui-même, et doit avoir l’intention d’aimer chaque Juif, et ainsi, sa prière sera agréée avec l’ensemble des prières du peuple juif.

Lorsqu’un Juif aime chaque membre du peuple juif, du fait qu’il est doté d’une âme sainte, parcelle du divin, et qu’il l’aime en dépit de ses actes les plus vils, en détestant uniquement ses actes, c’est le secret du Chofar qui adoucit les stricts jugements et éveille la compassion sur le peuple juif par la force de l’union.

Les ouvrages sacrés expliquent par le biais d’une parabole le principe de l’unité pour l’acceptation des prières :

C’est l’histoire de deux frères, Reouven et Chim’on. D’ octroya à Reouven une immense richesse, mais comme c’est souvent le cas des hommes fortunés, il était très pingre, alors que Chim’on affrontait l’épreuve de la pauvreté. Lorsque les filles de Chim’on ont atteint l’âge de se marier, il n’avait pas de moyens, et désemparé, décida de demander de l’aide à son frère aisé.

Chim’on alla frapper à la porte de son frère, mais lorsqu’il demanda au serviteur de transmettre au maître de maison que son frère désirait le rencontrer, Reouven comprit aussitôt qu’il voulait lui demander un généreux cadeau. De ce fait, il transmit au serviteur un message, stipulant qu’il n’a pas de frère nommé Chim’on. Chim’on quitta les lieux, honteux et humilié, et sur le chemin du retour, passa chez son père, à qui il fit part de l’incident. Son père garda l’information en lui.

Une période s’écoula puis Reouven rendit visite à son père, mais au lieu que ce dernier l’accueille avec aménité, il l’interrogea froidement : « Qui es-tu ? Je ne te connais pas. » L’homme aisé s’étonna et lui demanda : « Papa, tu ne me connais pas ? Je suis ton fils Reouven. » Mais le père insista qu’il ne le connaissait pas du tout. Le fils se répandit en pleurs devant son père et lui demanda de ne pas le rejeter, alors qu’il était innocent. Le père s’expliqua alors : « J’ai un fils, qui s’appelle Chim’on.

Si tu as dit qu’il n’est pas ton frère, comment pourrais-tu être mon fils ?! » La leçon est claire : lorsque l’homme se met à prier devant notre Père céleste, et qu’il dit : Hachivénou Avinou letoratékha (fais-nous revenir vers Ta Tora), il doit s’engager à aimer chaque Juif et à éprouver de la compassion pour lui, sachant qu’ils sont tous des fils de Hachem. Le père aime son fils, même s’il a commis des erreurs et sa conduite s’est dégradée. Il a la possibilité d’adresser une prière à Hachem, à l’instar d’un fils devant son père.

Nous constatons que de nombreux géants en Tora et Tsadikim se consacrent à la Tsedaka et au ‘Hessed avant leur prière des Jours Redoutables. Ils renforcent ainsi l’unité propice à l’acceptation des prières. Le rav Chemouël Wozner zatsal, auteur du Chévet Lévi, rapporte au nom de rabbi Tsvi Dushinsky zatsal, que le ‘Hatam Sofer zatsal arriva un jour à la synagogue pour la prière de Kol Nidré le jour de Kippour à une heure tardive. Il se justifia en expliquant qu’il s’était attelé à l’organisation d’un Chiddoukh pour une orpheline

Nous pouvons ainsi interpréter le passage du début de la Paracha de la semaine, lue avant Roch Hachana : « Vous êtes placés aujourd’hui » : lorsque vous vous présentez à la synagogue en ce jour connu, Roch Hachana, comme l’indique le Zohar Hakadoch, expliquant que le terme « Hayom » se réfère à Roch Hachana, alors réfléchissez à l’idée que : « Vous tous, en présence de l’Éternel votre D’ » : chaque Juif, dans toutes les circonstances, se trouve près de notre Père céleste qui l’aime comme un fils et il convient de se renforcer dans notre amour à l’égard de chaque Juif, et d’avoir à l’esprit toutes les personnes de notre connaissance ayant besoin d’une délivrance, même celles qui ne se conduisent pas correctement, et viser l’ensemble du peuple juif, afin qu’ils aient tous une bonne et douce année sur le plan spirituel et matériel.

Chabbath Chalom !

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