Le rapport de l’ONU sur le « génocide » à Gaza repose sur un mensonge journalistique grotesque concernant les victimes civiles

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Comment la propagande, sous couvert de journalisme d’investigation, façonne un récit biaisé contre Israël

Par Adam Levick

Si nous vivions dans un environnement médiatique plus sain, où les journalistes sauraient distinguer une démocratie imparfaite d’un groupe terroriste antisémite, l’histoire la plus commentée de notre époque serait le refus du Hamas de se rendre, près de deux ans après avoir déclenché une guerre d’agression injustifiée, sacrifiant ainsi des milliers de civils palestiniens sur l’autel de son idéologie fanatique.

Au lieu de cela, les consommateurs d’informations à travers le monde continuent d’être bombardés par différentes versions du récit de la prétendue riposte disproportionnée d’Israël face au massacre, aux viols, aux tortures et aux profanations de corps d’hommes, de femmes et d’enfants dans le sud d’Israël, le 7 octobre – une mise en récit façonnée en quelques jours après ce pogrom antisémite. À de rares exceptions près, les médias internationaux ont rapidement décidé que le Hamas ne serait pas l’histoire principale. Car examiner les décisions des auteurs du pogrom nécessiterait quelque chose qui fait cruellement défaut à la culture médiatique monolithique d’aujourd’hui : l’introspection et la capacité de réévaluer des croyances enracinées à la lumière de nouvelles preuves.

Comme l’a écrit Shany Mor au début de la guerre, les soutiens des Palestiniens adhèrent à la position selon laquelle « aucune action palestinienne n’est jamais liée à un résultat palestinien ». L’attaque atroce du Hamas, concluait-il, « menace cette vision » et, au lieu de susciter « un recul vis-à-vis de l’objectif poursuivi par ces actions », le dilemme cognitif a été résolu par « une intensification de la démonisation imaginaire d’Israël ».

Depuis le 7 octobre, le Hamas a dans l’ensemble échappé à l’examen des médias internationaux : sa stratégie brutale et illégale d’utilisation de boucliers humains a été ignorée ou présentée comme une simple « affirmation israélienne ». Les tortures et meurtres d’opposants palestiniens ont été occultés. Le contexte fondamental de sa charte meurtrière et de son idéologie antisémite appelant à l’extermination des Juifs a été, lui aussi, largement oublié.

À la place, le seul récit jugé digne d’être raconté est celui de la supposée cruauté d’Israël.

La dernière illustration de ce cadrage étroit et biaisé est survenue le 16 septembre, lorsque presque tous les grands médias britanniques (et pas seulement britanniques) ont relayé sans critique les accusations de génocide contenues dans le nouveau rapport de trois commissaires totalement discrédités : Navi Pillay, Miloon Kothari et Chris Sidoti, agissant au nom de la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) sur les territoires palestiniens occupés et Israël. Rappelons que parmi les membres du CDH figurent Cuba, le Qatar, la Chine, le Soudan, l’Algérie, la Bolivie, le Koweït, le Burundi, le Vietnam, le Kirghizstan, le Bangladesh et le Congo.

En Israël aussi, le quotidien Haaretz n’a pas manqué l’occasion de diffamer Israël. L’article de Nir Hasson et Liza Rozovsky, relatant le rapport accusant Israël de génocide, reprend fidèlement ses affirmations et cite abondamment les accusations des commissaires – le tout sans la moindre critique ni enquête journalistique, en droite ligne avec l’approche éditoriale de Hasson depuis le début de la guerre.

Or, tous ces articles ont négligé la réfutation détaillée de l’ONG UN Watch, publiée parallèlement au rapport. Certains ont même présenté Pillay, Kothari et Sidoti comme des « experts » sans donner le moindre contexte sur leurs idéologies, opinions et partis pris. Résultat : le public n’a aucun moyen de mesurer le caractère peu sérieux et propagandiste du rapport. Ils ignorent, par exemple, que le mot « Hamas » n’apparaît pas avant le 32ᵉ paragraphe, et que l’invasion du groupe terroriste en Israël est décrite comme une attaque israélienne contre Gaza.

De plus, les 250 otages enlevés par le Hamas ont été effacés du rapport : la seule mention des personnes kidnappées, torturées et affamées dans les geôles du Hamas n’apparaît qu’à travers des citations d’allégations israéliennes.

Quant aux viols systématiques de femmes israéliennes utilisés comme arme de guerre par le Hamas, ils sont totalement absents du document.

Comme l’a souligné John Spencer, directeur du Modern War Institute, le rapport ignore totalement « les mesures humanitaires sans précédent prises par Israël au cours de la guerre contre le Hamas ». Israël, rappelle-t-il, « a facilité le transfert de plus de deux millions de tonnes d’aide à Gaza, fourni plus de deux millions de vaccins, livré 14 millions de litres d’eau par jour, maintenu l’approvisionnement en électricité pour les usines de dessalement, soutenu les hôpitaux et transféré des patients pour traitement ». « Aucune autre armée dans l’histoire », ajoute-t-il, « n’a mené une guerre tout en fournissant un tel niveau d’assistance à la population civile ennemie ».

Spencer conclut que la Commission « efface ces faits car ils sapent l’accusation d’intention génocidaire ».

Le rapport recycle également des allégations déjà réfutées concernant le taux de victimes civiles à Gaza – un mensonge destiné à renforcer l’accusation de génocide contre Israël.

La Commission note, avec inquiétude, qu’en mai 2025, les services de renseignement israéliens avaient recensé 8 900 combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien tués ou probablement tués à Gaza. Étant donné qu’à cette date, 53 000 Palestiniens avaient été tués par les frappes israéliennes, cela impliquerait que 83 % des morts seraient des civils.

Sans surprise, Haaretz a repris cette affirmation grotesque telle quelle, en citant le rapport onusien, bien qu’elle soit totalement infondée.

La Commission cite également une « enquête » du Guardian, publiée trois semaines plus tôt, affirmant que 83 % des morts à Gaza sont des civils non-combattants.

Mais comme nous l’avons montré dans Perspectives, l’article du Guardian du 21 août est en réalité absurde. Présenté comme une « enquête conjointe » du Guardian, du magazine israélo-palestinien +972 et de la publication en hébreu Local Call, il a été rédigé par Emma Graham-Harrison (responsable du Moyen-Orient pour le Guardian) et Yuval Abraham (+972).

Le titre, mis en une de la version imprimée et en ligne, affirmait que « des données israéliennes montrent que 83 % des tués dans la guerre à Gaza sont des civils », en se basant sur le raisonnement suivant :

  • 8 900 combattants identifiés auraient été tués, selon un registre du renseignement militaire israélien.
  • Or, le ministère de la Santé de Gaza (dirigé par le Hamas) comptabilisait 53 000 morts en mai.
  • Donc, par simple soustraction, 83 % seraient des civils.

Cette « enquête », agrémentée de graphiques dramatiques, repose sur un calcul ridicule : l’idée que seuls les combattants dont les noms apparaissent dans cette base israélienne constitueraient l’intégralité des terroristes tués. Cela ignore le fait, admis dans l’article même, que de nombreux combattants du Hamas, du Jihad islamique et d’autres groupes armés – en particulier à des échelons inférieurs – ne figurent pas dans cette liste nominative, bien qu’ils aient été éliminés.

Le Guardian a même omis un passage crucial de la version originale de +972, reconnaissant explicitement que le nombre réel de combattants tués est « probablement bien plus élevé » que celui inscrit dans le registre, puisqu’il ne comprend pas les combattants non identifiés par leur nom.

De surcroît, le journal a passé sous silence des données publiques indiquant qu’environ 22.000 combattants ont été éliminés à Gaza jusqu’à présent. Si l’on compare à l’estimation totale de 62 000 morts fournie par le ministère de la Santé de Gaza, cela situe le ratio civils/combattants autour de 2 pour 1 – un chiffre sans précédent de faibles pertes civiles dans une guerre urbaine aussi dense.

Il est d’ailleurs révélateur que les propres données du Hamas montrent que la majorité des morts sont des hommes en âge de combattre.

Ainsi, le mensonge du Guardian sur les victimes civiles illustre comment de la propagande grossière peut être présentée comme du « journalisme d’investigation ». Et le rapport de l’ONU, en citant cette désinformation, représente – pour paraphraser Spencer – une façon d’habiller cette propagande « du langage du droit » et « une attaque plus large contre la pensée critique ».

Une version antérieure de cet article a été publiée en anglais sur le site de CAMERA-UK.

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