L’effondrement potentiel de l’Axe de la Résistance

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Israël fait face à des menaces provenant de sept fronts différents, tous soutenus par l’Iran, mais cette alliance dite de « l’Axe de la Résistance » semble instable et vulnérable. Lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset le 27 décembre 2023, le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a déclaré : « Nous sommes engagés dans une guerre sur plusieurs fronts et attaqués sur sept théâtres d’opérations. » Il a précisé que les Forces de défense israéliennes (FDI) intervenaient activement sur six d’entre eux.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le 1er juillet, avait détaillé à un groupe de responsables américains que ces sept fronts incluaient le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, ainsi que des milices en Irak, en Syrie, en Cisjordanie, et l’Iran lui-même. Cependant, malgré l’apparente unité de cet « Axe de la Résistance », il est clair que cette coalition est loin d’être un bloc homogène.

Le soutien financier et militaire de l’Iran à ces différents groupes ne doit pas masquer les profondes divisions internes qui existent entre eux. Le Hamas, qui a lancé une attaque dévastatrice contre Israël le 7 octobre 2023, a subi une riposte massive des FDI. La puissance militaire de l’organisation a été réduite à néant, et il est peu probable que le Hamas règne à nouveau sur Gaza. Pourtant, la relation entre l’Iran et le Hamas a toujours été une alliance de circonstance, marquée par des divergences idéologiques importantes, notamment entre l’Iran chiite et le Hamas sunnite.

De même, le Hezbollah, créé dans les années 1980 avec l’appui de l’Iran pour combattre Israël au Liban, est aujourd’hui une force politique incontournable dans son pays. Toutefois, le Hezbollah doit composer avec une opinion publique libanaise fatiguée des conflits. Bien que toujours armé, il est contraint par les réalités politiques internes, et un conflit prolongé avec Israël n’est plus dans son intérêt ni dans celui du Liban.

Les Houthis, qui luttent pour le contrôle du Yémen, ont eux aussi bénéficié du soutien iranien. Mais leur conflit principal reste interne. Leur participation aux attaques contre Israël, encouragée par l’Iran, n’est qu’une distraction temporaire. Les milices en Irak et en Syrie, également soutenues par Téhéran, mènent des attaques sporadiques contre Israël, mais elles sont confrontées à des défis internes majeurs qui limitent leur capacité à engager des actions à grande échelle.

Quant à l’Iran, le régime fait face à une population de plus en plus mécontente, et les protestations contre les restrictions religieuses strictes et les difficultés économiques se multiplient. Le Guide suprême et les Gardiens de la révolution islamique sont aux prises avec des troubles internes qui pourraient menacer leur propre stabilité. La tentative d’une attaque majeure contre Israël le 13 avril 2024, impliquant une flotte de drones, de missiles de croisière et balistiques, s’est soldée par un échec cuisant, l’attaque étant en grande partie neutralisée par le Dôme de fer israélien et les forces aériennes alliées.

En résumé, l’Axe de la Résistance, autrefois considéré comme une menace coordonnée, est aujourd’hui fragmenté et vulnérable. Chaque groupe a ses propres priorités, souvent en décalage avec celles de l’Iran. Les divergences idéologiques, les pressions internes et les revers militaires affaiblissent cette alliance. Israël, conscient de ces faiblesses, semble confiant dans sa capacité à gérer ces menaces multiples, même si elles venaient à se manifester simultanément.

L’avenir de cet Axe repose donc sur des bases fragiles, et il pourrait bien s’effondrer de lui-même, sans qu’Israël ait besoin d’engager une confrontation directe avec chacun de ses membres.

Cet article est basé sur une analyse de  Neville Teller, correspondant au Moyen-Orient pour Eurasia Review

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