L’Égypte prend les rênes de la force internationale à Gaza

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Depuis les négociations en cours à l’Nations Unies (ONU) et les pressions conjointes des États-Unis et de l’Union européenne, l’Bande de Gaza pourrait voir l’arrivée d’une force de stabilisation internationale placée sous la direction de l’Égypte, avec des contributions majeures attendues de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et de l’Indonésie. Cette initiative vise à assurer la sécurité de la zone après la guerre, encadrer la désarmement des milices et veiller à ce que la reconstruction s’effectue dans un cadre contrôlé.

D’après les diplomates consultés, l’Égypte est « pressentie pour diriger » cette force de stabilisation, soutenue par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, mais sans que celle-ci devienne totalement une opération de maintien de la paix classique de l’ONU. Il s’agirait plutôt d’un format hybride : mandat international, mais opération dirigée par des pays arabes et musulmans, sous supervision occidentale.

Le principe : l’Égypte, via ses relations historiques avec la Bande de Gaza et sa proximité géographique, paraît la mieux placée pour superviser une transition vers la stabilité. Elle est déjà vue par plusieurs nations comme un pilier essentiel pour la reconstruction et le contrôle sécuritaire de l’enclave. Elle doit notamment coordonner les apports de troupes venues de Turquie, d’Azerbaïdjan, d’Indonésie — voire d’autres États — qui seraient affectées à des tâches sécuritaires, de démantèlement des armes lourdes, et à la mise en place de cellules de police locale.

Selon les informations parues, l’objectif est que la force internationale dispose de pouvoirs comparables à ceux qu’avaient les troupes internationales en Haïti : non pas simplement observer ou surveiller, mais intervenir pour maintenir l’ordre, désarmer des factions armées, sécuriser les infrastructures critiques et faciliter l’entrée de l’aide humanitaire et des équipes de reconstruction.

Aucune intervention massive de troupes américaines ou européennes n’est prévue : par exemple, le Royaume-Uni n’enverra pas de contingent mais fournit des conseillers à une cellule consultative américaine dans le sud d’Israël. Le choix s’oriente vers une structure majoritairement arabomusulmane, supervisée par l’Occident, afin d’éviter l’impression d’une occupation étrangère et de préserver une légitimité régionale.

Cette perspective s’inscrit dans un contexte plus vaste : la Bande de Gaza, après de lourds combats et de nombreuses destructions, nécessite à la fois une phase de sécurisation, de désarmement (en particulier de la faction Hamas) et de reconstruction. Une des propositions évoquées prévoit notamment le redéploiement progressif d’une force palestinienne formée et encadrée par des pays arabes, tandis que la force internationale agirait comme garante et soutien.

Pour Israël, cette dynamique peut être perçue comme favorable : elle permet une transition sécuritaire dans l’enclave tout en réduisant la charge directe sur l’armée israélienne, et elle renforce l’idée que l’enjeu sécuritaire doit être réglé avant une phase politique plus globale. En outre, conduire cette stabilisation sous supervision régionale renforce l’option d’une normalisation plus large avec des États arabes alignés sur les intérêts israéliens, tout en contribuant à la remise en ordre d’une enclave qui a longtemps servi de foyer d’hostilités.

L’organisation de cette force dirigée par l’Égypte présage aussi d’un rôle accru du Caire dans la diplomatie et la gestion post-conflit dans la région. Elle renforce son statut de puissance intermédiaire capable de concilier les intérêts occidentaux, israéliens et arabes. Le fait que l’Égypte soit placée en position de leader contribue à légitimer l’effort, tout en assurant une interface stable entre partenaires régionaux et internationaux.

En résumé, la création imminente d’une force internationale à Gaza dirigée par l’Égypte, avec un contingent de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et de l’Indonésie, constitue une étape nouvelle dans la stabilisation de l’enclave. Pour Israël, cette initiative offre un relais sécuritaire crédible, permettant d’avancer vers une sortie du conflit avec un partenaire régional — l’Égypte — qui garantit les intérêts stratégiques Israéliens tout en fédérant un cadre multilatéral.

La mise en œuvre d’une force internationale sous l’égide de l’Égypte, avec la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Indonésie, représente un appui important pour la stratégie d’Israël : elle permet de déléguer la stabilisation et le désarmement à des acteurs régionaux tout en assurant que la responsabilité sécuritaire ne repose plus uniquement sur Israël. Cette configuration renforce la position israélienne dans une perspective de paix durable, tout en engageant des partenaires qui respectent la notion de réponse à la menace sécuritaire.

Jforum.fr

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