Comment l’échec d’un pseudo processus de paix est devenu une fatale spirale de la terreur islamiste
Professeur Michael Ayache
En septembre 1993, le monde entier acclama ce qu’il croyait être le début d’une ère nouvelle : la paix entre Israël et les Palestiniens. Sur la pelouse de la Maison-Blanche, Yitzhak Rabin, Shimon Perez et Yasser Arafat se serrèrent la main sous le regard satisfait de Bill Clinton. On parla alors de courage, de vision, d’un avenir apaisé où deux peuples vivraient côte à côte. Mais cette image, devenue symbole, dissimulait en réalité l’une des erreurs les plus tragiques de l’histoire contemporaine d’Israël.
Les Accords d’Oslo, présentés comme un tournant historique, ont au contraire ouvert la porte au sang, au deuil et à l’insécurité – un fiasco total que l’histoire ne cessera de rappeler.
L’idée fondatrice d’Oslo reposait sur une naïveté stratégique : croire que l’Organisation de libération de la Palestine, longtemps considérée comme un mouvement terroriste, pouvait se transformer du jour au lendemain en partenaire de paix. En acceptant de reconnaître l’OLP et d’en faire un interlocuteur politique, Israël a offert aux ennemis de son existence une légitimité qu’ils n’avaient jamais obtenue par la guerre. Yasser Arafat, qui avait du sang juif-israélien sur les mains, fut accueilli à Gaza en héros, entouré de milliers d’hommes armés venus des camps de Tunis. En pratique, Oslo a permis aux dirigeants terroristes palestiniens d’acquérir des armes, du territoire et un pouvoir institutionnel qu’ils ont immédiatement utilisés non pas pour construire une culture de coexistence, mais pour entretenir la haine, glorifier la violence et poursuivre, par d’autres moyens, la guerre contre le sionisme.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Au lieu d’un processus de paix, Israël a connu une spirale de terreur inédite. Des bus ont explosé à Tel-Aviv, des cafés ont été soufflés à Jérusalem, des familles ont été décimées à Netanya ou Haïfa. Ces attentats-suicides, commis souvent par des groupes issus des territoires remis à l’Autorité palestinienne, sont devenus le symbole de l’échec d’Oslo. L’État d’Israël, qui pensait sécuriser ses frontières par la diplomatie, a vu la mort s’inviter au cœur de ses villes. Ce n’est pas la paix que les accords ont apportée, mais une vague de sang et de larmes. La Deuxième Intifada, déclenchée en 2000, n’a été que l’aboutissement logique de cette erreur stratégique : des milliers de roquettes, d’attentats et d’actes de violence ont confirmé que la terreur s’était institutionnalisée.
Ce processus a miné la confiance du peuple israélien, détruit son sentiment de sécurité et sapé la dissuasion militaire. Oslo a transformé des zones sûres en enclaves hostiles, a imposé des divisions intérieures au sein de la société israélienne, et a abouti à une réalité absurde où Israël protège par ses propres forces une Autorité palestinienne qui continue de le vilipender dans ses médias, ses écoles et ses mosquées.
Au lieu d’un État partenaire, c’est une entité corrompue, autoritaire et dépendante du terrorisme qui s’est consolidée. La communauté internationale, fascinée par ses illusions diplomatiques, n’a jamais voulu voir que chaque concession territoriale était perçue par l’autre camp non comme un geste de paix, mais comme un signe de faiblesse.
L’échec d’Oslo démontre une vérité fondamentale : on ne construit pas la paix avec ceux qui refusent votre existence. La paix véritable repose sur la reconnaissance du droit du peuple juif à vivre souverain sur sa terre, pas sur des promesses creuses arrachées par la pression internationale. Là où Israël s’est retiré, le vide a été comblé par le terrorisme. Là où Israël a résisté et affirmé sa force, la sécurité a été restaurée. Aucune illusion diplomatique ne pourra jamais remplacer la clarté morale et la fermeté stratégique.
Les Accords d’Oslo resteront dans l’histoire comme le symbole d’une illusion fatale – celle d’une génération qui a cru que céder des terres et reconnaître un ennemi pouvait l’amadouer. En réalité, cet accord n’a pas rapproché les peuples, il les a éloignés plus que jamais. Il a coûté la vie à des milliers d’innocents, affaibli l’unité nationale et compromis la sécurité du pays. Ce fut une erreur politique, morale et historique. Israël ne retrouvera une paix véritable que lorsqu’il se débarrassera définitivement des illusions d’Oslo et affirmera, sans crainte ni compromis, son droit inaliénable à la sécurité, à la souveraineté et à la défense de toute sa terre.



























