Une nouvelle enquête mondiale menée conjointement par l’Anti-Defamation League (ADL) et la World Union of Jewish Students (WUJS) dévoile une réalité troublante : une grande partie des étudiants juifs ressent aujourd’hui le besoin de dissimuler leur identité sur les campus universitaires. Selon l’étude, 78 % de ces étudiants cacheraient leur appartenance religieuse juive dans les établissements d’enseignement supérieur, et 81 % dissimuleraient également leur identité sioniste. Ces chiffres concernent 1 727 étudiants provenant de plus de 60 pays, témoignant de la portée internationale de cette situation.
Les discriminations ne se limitent pas aux violences verbales ou aux agressions physiques. L’étude révèle aussi que dans environ 30 % des cas dans le monde, les demandes d’aménagements religieux — par exemple pour les jours de fête, la nourriture, ou les intervalles de prière — ont été refusées totalement ou partiellement. En Europe, ce taux monte à 44 %, soit plus du double de celui observé hors du continent.
Derrière ces chiffres, un climat plus large s’installe. Dans de nombreux pays européens, des rapports récents constatent une hausse des actes antisémites sur les campus depuis les événements du 7 octobre 2023. Harcèlements, intimidations, tags ou propos haineux ciblant les étudiants juifs se multiplient, créant un sentiment d’isolement et de vulnérabilité.
L’étude met en lumière aussi des disparités internes : les étudiants orthodoxes et les femmes juives déclarent cacher plus fréquemment leur identité que d’autres. Le besoin de dissimulation apparaît comme un mécanisme de protection, mais aussi comme une perte de liberté d’expression et de fierté identitaire.
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